Suite et fin
SAMEDI
La nuit a été dure, avec tous les décérébrés qui gueulaient leurs conneries à quelques centimètres de ma tente. Plusieurs fois je me suis retenu de sortir et d'être violent

Le temps de réussir à dormir, j'ai été réveillé par la chaleur. Donc après une nuit pareille et avec peu de groupes dont je sois vraiment fan au programme, on ne s'est pas trop pressé. D'abord le petit déj', puis la douche (pour laquelle il y avait quand même une queue importante), puis retour au camping pour suite de petit déj' alcoolisé

Et puis à défaut d'avoir de bons voisins, on est un bon groupe de potes donc l'ambiance est bonne

Tant pis, donc, pour les premiers groupes. Tant pis, donc, pour
CHARLIES FRONTIER FUN TOWN, groupe de hard rock grenoblois paraît-il bien fun qui ouvrait les débats à 11h30 et donc j'ai entendu les débuts en sortant de la douche... Ca avait l'air pas mal mais je n'étais pas encore prêt. Après, ils ont commencé suffisamment tard et j'aurais pu les voir si je n'avais pas tourné au ralenti ce matin... Je n'ai pas vu non plus le groupe de death lyonnais de
DISSIDENT SOLUTIONS, ni les groupes de stoner
MACHETE (des Vendéens fans de Down assez connus, qui ont d'ailleurs joué au Hellfest ) et
WO FAT (premier groupe international de la journée, un trio texan qui tourne assez souvent en France). Apparemment, tous ont assuré pour des mises en bouche bien efficaces. Nous, on buvait et on mangeait en imaginant un hypothétique jeu de rôle sur le metal
Le début des concerts, pour ce qui me concerne, se fera avec
FIRST BLOOD. Je ne suis pas un grand fan de hardcore, à quelques exception près, mais ces Californiens ont une très bonne réputation. Ils étaient passés à Toulouse il y a quelque temps, je n'y avais pas été mais le concert avait l'air bien agité. En festival, c'est l'occasion de faire de bonnes découvertes sans frais. En entrant dans l'enceinte, nous constatons en tout cas que la petite scène de la veille a été déménagée, et que tout se passe donc sur une grande scène unique. Enfin, grande scène... Elle est plus petite que celle de la Warzone au Hellfest, mais ça correspond à la taille du festival. Et puis elle est assez haute, donc on voit bien les groupes globalement. Pour First Blood, j'ai en tout cas pu pleinement apprécier. Je n'en connaissais strictement rien, j'en avais juste entendu une chanson qu'on avait programmée une fois dans Metal Nemesis pour faire la promo du concert du groupe dans la ville rose. Il n'y a pas besoin de bien les connaître, en fait. Ces mecs assurent bien et savent parfaitement tenir une scène. C'est pas compliqué : ils ont retourné tout le monde avec un hardcore direct et accrocheur, déclenchants de bonnes séances de jumpings, pogos, circle pits et autres walls of death... Auxquels je n'ai pas participé ! En général, j'aime bien bouger dans les concerts, surtout sur ce genre de musique à la fois basique et accrocheuse mais là, je ne le sentais pas. Les coreux sont beaucoup trop agressifs et jouent beaucoup trop des coudes (et les mettent trop haut aussi)... Sans compter quelques metalleux décérébrés (les mêmes qui font chier sur le camping, quoi) qui ne savent pas pogoter correctement et qui prennent modèle sur les fans de hardcore

Bref, je n'ai pas trop participé mais j'ai quand même aimé. Il y a de bons riffs, de bons refrains, c'est rapidement mémorisable et le chanteur est charismatique. Après, les discours antifa et pro vegan qu'il tient, il faut y adhérer. Perso ça ne me gène pas mais je n'ai pas trop l'esprit straight edge non plus... Musicalement en tout cas, ils assurent et j'irais les voir en salle avec plaisir
On enchaîne dans un style bien différent avec
CRUCIFIED BARBARA, les Suédoises qui adorent la France ! Personnellement, je trouve ce groupe surfait. Elles sont certes jolies, mais ça ne suffit pas. Leur hard rock est trop convenu à mon goût et ça ne m'a jamais vraiment fait vibrer. Je ne les avais encore jamais vues sur scène, et ça n'est pas faute d'avoir eu des occasions tant leurs apparitions en France sont nombreuses. C'est donc l'occasion de s'en faire une idée en live. Leur line up a fait l'objet d'un remaniement temporaire et n'est plus 100% féminin : leur bassiste Ida étant en congé de maternité et elle est remplacée par un grand barbu du nom de Tobbe Bronxen (bassiste du groupe Junkstars). Il faut reconnaître qu'elles dégagent une belle énergie. Elles sont charismatiques et bien avantagées physiquement. En plus elles jouent bien. Mais ça ne suffit pas. Je n'adhère pas vraiment à leurs compos, que je trouve trop linéaires. Si j'aime la première moitié du show, je finis pas m'ennuyer un peu et décrocher. Mais le public a l'air d'adhérer. Après, en France, les Barbara crucifiées sont un peu chez elles avec un public qu'elles ont su fidéliser en tournant très régulièrement dans l'Hexagone. Mais chez moi, ça ne prend pas.
On laisse tomber les Suédoises pour aller prendre un cidre et se poser. Direction l'espace VIP pour voir à quoi ça ressemble. En plus comme il se met à tomber quelques gouttes, c'est aussi l'occasion de se mettre à l'abri

Il n'y a pas grand monde, c'est une salle qui ressemble beaucoup à celle du Hellfest en plus petit. Et comme au Hellfest, derrière, il y a un jardin avec des sièges design et confortables. Après, ça n'a vraiment rien d'extraordinaire, c'est surtout bien pour une petite pause ou pour se faire servir à boire avec moins de queue que dans l'enceinte.
Retour à la scène pour
ULTRA VOMIT ! Comme leurs prédécesseuses, j'étais parvenu à ne jamais voir les Nantais malgré de très nombreuses dates à proximité de chez moi. J'avais vu leur projet de chansons débiles, Andréas et Nicolas, mais jamais la version metal. Un comble quand même, d'autant que j'aime bien le metal parodique à la base. ça va donc s'avérer être une tuerie. Il y a bien du monde pour voir ce groupe, à propos duquel les rumeurs de split allaient bon train depuis un an. Au vu du nombre de tee-shirts du groupe en tout cas, c'est clair qu'ils étaient plus qu'attendus. Et il va donc y avoir une belle ambiance de franche rigolade. Déjà, pour donner le ton, ils arrivent sur scène en tenue de patient hospitalier, avec le chanteur en fauteuil roulant

Outre les morceaux en soi bien marrants, les vannes et délires en tout genre vont fuser. Comme par exemple la tentative d'hypnose collective du public pour inciter à aller au stand merchandising du groupe. Ou, encore mieux, le fait de faire monter un fan sur scène, dont tout le monde saura qu'il s'appelle Bastien, pour faire office de souffre-douleur sur "Pauv' connard"

Ce moment de gloire le suivra durant tout le festival

Mais outre le caractère très fun, absurde et délirant d'Ultra Vomit et leur humour top level, ce sont aussi de bons musiciens, très carrés, qui exécutent leurs titres à la perfection. D'après des gens qui ont vu souvent le groupe, il paraît que c'est un peu trop rodé et que ça ne se renouvelle pas trop. Pour moi c'était la première fois donc j'ai trouvé ça excellent. Par contre, encore un bémol relatif au public : si l'ambiance était globalement aux délires et à la bonne humeur, l'agressivité de certains dans les pogos a tendance à gâcher la fête. Ainsi, après un circle pit, six ou sept personnes se sont ramassées les unes sur les autres et ça continuait à pogoter, sans qu'il y ait grand monde pour aider à relever

Une chanson comme "Pauv' connard" aurait pu être dédicacée à ces mecs, et sans second degré

Non seulement c'est très con de ne pas aider, mais ça aurait surtout pu être assez dangereux sur ce sol très caillouteux. Ils ont dû déguster en tout cas

Les pogos ne m'inspiraient pas trop devant First Blood, j'en ai eu la confirmation à ce concert d'Ultra Vomit. Mais ça n'a pas non plus duré longtemps et à part ce moment désagréable mais révélateur de l'état d'esprit de certains, l'ambiance était à la fête. Avec un joli final sur "Je collectionne les canards (vivants)" reprise en choeur à l'unisson
Retour ensuite sur le camping pour manger et boire (encore !). Exit donc
TERROR UNIVERSAL , qui ne m'inspirait pas du tout, et
HED(PE), que je n'aime pas du tout. J'avais envie de voir
CROWBAR aussi, mais là c'était la flemme

Il faut dire qu'on était bien au camping, avec les neuneus de la veille qui commençaient à accuser le coup et qui ne la ramenaient donc plus trop
Retour dans l'enceinte pour
ILL NINO. Ils jouaient à Wacken la semaine précédente sous une tente, et j'avais eu le bon goût de ne pas aller les voir. J'aurais très bien pu m'en passer aussi ici

A la fin des années 90 et au début des années 2000, ce groupe avait le vent en poupe, sans avoir le degré de renommée des Korn, Slipknot, Limp Bizkit, Linkin Park ou les Deftones. C'était du neo metal de seconde catégorie, au même titre que des groupes comme Mudvayne ou Spineshank. Ces groupes avaient réussi à tirer leur épingle du jeu à l'époque où le style avait le vent en poupe. Le problème, c'est que ça n'était qu'un effet de mode et ça a périclité depuis une bonne dizaine d'années. D'un côté, le groupe mérite le respect pour continuer contre vents et marées (et après tout le metal traditionnel a longtemps été dans cette situation). Et puis ils ont quand même réussi à être les sous-têtes d'affiche de la journée. Mais musicalement, j'ai vraiment du mal. Ils ont quand même une originalité par rapport aux autres groupes de neo : ils ont leur son propre, grâce à des passages de musique latino qui relèvent un peu la sauce. Le groupe bénéficie d'un gros son et d'un joli light show, c'est carré mais il n'y a vraiment rien qui m'accroche. Même avec les colorations latino, je trouve leur musique peu inspirée et linéaire, et on s'ennuie ferme au bout d'un moment. Voilà en tout cas un concert qui ne restera pas gravé éternellement dans ma mémoire...
Et c'est enfin la tête d'affiche de la journée avec
DRAGONFORCE. A l'instar de Volbeat, Sabaton voire Ghost, c'est un bon groupe, qui a des chansons sympas, mais dont on a objectivement du mal à comprendre comment ils ont pu arriver aussi haut à l'écoute de leur musique. C'est surtout que ce ne sont pas que des zicos mais aussi des mecs très intelligents qui savent très bien mener leur business. En l'occurrence pour Dragonforce, le groupe a joué la carte de la vitesse avec les manettes poussées au maximum, qui leur donne une certaine originalité, couplé au jeu vidéo Guitar Hero qui leur a fait acquérir une notoriété au delà des simples amateurs de heavy / speed mélodique. Ils ont quelques chansons qui passent vraiment bien, en plus. Après, j'ai du mal à écouter un album entier de bout en bout. A force de speeder à fond la caisse, c'est linéaire et ça me fatigue vite. Je les avais vus deux fois en live, ça commence à bien remonter (la dernière fois au Wacken 2005) mais j'avais trouvé ça excellent. Mais ils avaient un autre chanteur à l'époque... Et le nouveau, ZP Threat, est clairement le point faible du groupe

Les Londoniens ont une bonne playlist avec mes trois morceaux préférés ("Fury of the storm", "Through fire and flames" et surtout "Valley of the damned"), mais le chanteur ne tient pas la route. Il a un mal fou dans les aigus, alors que le chant haut perché est l'une des caractéristiques principales de Dragonforce. Quand ça monte trop, on a l'impression d'entendre une mouette. C'est simple, on croirait entendre chanter Ben Sotto il y a dix ans ! Sauf que le chanteur de Heavenly a fait des progrès depuis (du moins sur album, je ne les ai pas revus depuis 2007). Le groupe assure pourtant. La performance est même assez impressionnante : ils jouent à la vitesse de la lumière sans faire une seule fausse note tout en courant et en sautant comme des cabris sur scène. Ils bougent comme très peu de groupes le font et restent parfaitement carrés. Mais tout ça est salopé par cette horrible chant

ZP Threat n'est d'ailleurs pas un mauvais frontman. Il a la bogossitude et il bouge autant que ses camarades. Mais vocalement, c'est insupportable. Moi je ne sais pas chanter, je le sais et donc je m'abstiens. Lui devrait écouter un enregistrement de ses performances en live (parce qu'en studio, on sait très bien que c'est facile de trafiquer le chant), peut-être que ça le convaincrait d'arrêter ou, au moins, de prendre des cours de chant... Je ne sais pas comment un groupe comme Dragonforce a pu recruter un chanteur pareil alors que, vu leur statut, ils devaient avoir un certain choix. Peut-être était-il simplement pote avec les membres du groupe ? En tout cas, amitié ou pas, Zipi la menace risque de plomber sérieusement Dragonforce s'il ne progresse pas...
Bref, concert décevant pour une tête d'affiche à cause de ce chant si peu maîtrisé
Voilà une bonne journée qui se termine. Au camping, ce sera plus calme, les libérateurs d'apéro s'étant complètement lâchés la veille ayant perdu de l'énergie. Petits joueurs

Donc pour nous, ce sera une bonne nuit bien alcoolisée, en particulier avec les schnaps allemands que Guardian a ramenés
DIMANCHE
Avec moins de bordel dans le camping, la nuit est donc meilleure et on peut donc mieux dormir et être un peu plus frais le lendemain. Enfin frais... La nuit a été pas mal alcoolisée quand même, mais au moins il n'y a pas eu de connards pour empêcher de dormir ! Par contre, le temps de ce dimanche est assez maussade, avec quelques averses. Comme la veille en tout cas, on traine sur le camping pour un petit déj' alcoolisé qui va s'étaler en longueur. Et comme la veille, on va louper les premiers groupes

Exit donc les deux groupes lyonnais que sont
IT CAME FROM BENEATH (groupe de deathcore) et
HYSTERIA (groupe de death metal).
Quand nous levons l'ancre vers le site, nous arrivons pour
MISANTHROPE, que j'étais sûrement le seul à avoir envie de revoir

Il faut dire que ça donne envie quand on les voit faire leur sound check, avec SAS de l'Argilière lançant des "essaiiiiii" sur un ton plaintif ridicule au possible

Mais j'aime bien le groupe. Le chant est spécial, mais leur musique est originale et les musiciens sont des tueurs. Le niveau de Jean-Jacques Moréac à la basse est juste impressionnant, et les guitaristes ne sont pas en reste. Le style très démonstratif et grandiloquent de Misanthrope leur permet de faire montre de tout leur talent de musiciens. Ils bénéficient en plus d'un bon son. Le problème, c'est le chant. Sur album, ça passe, d'autant que j'aime bien le chant en français sur du metal extrême. Mais en live, ça ne le fait pas. Ce n'est pas le jeu de scène parfois ridicule de SAS qui pose problème, ça colle bien à la grandiloquence de la musique. C'est plutôt que le chant est mixé un peu trop en avant et que ce n'est pas le point fort du groupe. Ca finit par gâcher les chansons. Donc on finit par décrocher, direction les stands de merchandising puis le camping où nous allons rester un bon moment. Tant pis donc pour HARK, le groupe de stoner anglais qui a remplacé M.O.D. au pied levé, et pour
KRISIUN, groupe de death ultra-efficace mais dont je j'aime pas tout et que j'avais en plus vu il n'y a pas trop longtemps. Ca m'aurait plu de les voir mais j'avais la flemme et les averses qui tombaient étaient en plus assez désagréables (mais heureusement jamais longues). Sur le camping, les neuneus qui libéraient l'apéro les jours précédents affichaient tous des têtes d'enterrement, ce qui nous a permis d'en chambrer quelques uns. Par contre, le débile profond qui poussait sans arrêt des screams suraigus n'a pas arrêté. Si ça le fait rire... Ca n'a en tout cas pas gâché l'après-midi !
Quand nous revenons sur le site, c'est pour les choses sérieuses avec
DEATH ANGEL. Ils étaient aux deux festivals que j'ai fait cet été avant le Sylak, à savoir le Bang Your Head et Wacken. Je n'avais pas été les voir parce que ça tombait à des moments où il fallait faire des pauses, sachant que je les reverrais ici. Ca faisait donc partie des gros concerts de la journée (et du festival). Je n'avais pas revu les thrasheurs de Frisco depuis quelques temps. Sept ans exactement, puisque la dernière fois remonte à 2008. Death Angel est une référence par le fait qu'ils sont là depuis les débuts du thrash, et qu'ils méritent donc le respect dû aux grand anciens, et aussi parce qu'il n'y à pas beaucoup de groupes qui dégagent une telle énergie sur scène. Même avec une section rythmique remaniée (ils ne sont donc plus tous cousins dans le groupe), il y a toujours une forte unité au sein du combo. Ils sont ultra-carrés et surtout ce sont de véritables piles électriques. Mark Osegueda a quelques cheveux gris mais il n'a pas trop changé. Il bouge énormément, court partout, trinque à la tequila avec le public et est extrêmement communicatif. La setlist est basée sur "The ultraviolence" et surtout le petit dernier, "The dream called for blood" que je n'ai pas beaucoup écouté mais dont les morceaux passent remarquablement bien. Il manquait quand même "Kill as one" (mais ils en avaient peut-être marre de la jouer) et quelques morceaux de "Frolic through the park" et "Act III" mais il y avait suffisamment d'hymnes thrash pour que ça pète tout. Seul bémol : le son pas terrible qui a gâché quelques morceaux, en rendant certains méconnaissables. Mais pour le reste, les Californiens se sont montrés comme toujours irréprochables. Ils auraient d'ailleurs mérité de jouer plus haut...
Une autre tuerie va suivre avec un autre groupe américain,
MADBALL, dans un autre genre ! Je n'avais pas été les voir cette année lors de leur passage à Toulouse car la configuration de la salle dans laquelle ils jouaient (le Connexion, pour en faire de la pub !) empêche d'apprécier les concerts. C'est l'un des rares groupes de hardcore que j'écoute vraiment avec plaisir sur album, et leurs prestations scéniques ont une excellente réputation. Qui va être confirmée cet après-midi ! Les New-Yorkais vont faire une jolie prestation direct in your face dans la grande tradition NYHC. Contrairement à First Blood la veille dans le même style, aucune agressivité particulière n'est à signaler dans les pogos, qui ont d'ailleurs été relativement peu nombreux alors que la musique de Madball s'y prête pourtant complètement. Juste un décérébré qui est venu pogoter avec une chaise de camping Décathlon pliée attachée dans le dos, que je me suis prise en plein dans le verre lorsqu'il m'est passé devant sans s'excuser

Et un autre con a lancé un gobelet sur la scène, qui atterri sur le bassiste... Qu'est-ce que c'est drôle

Et puis ça posait beaucoup dans le public, entre les mecs déguisés et les amateurs de selfies qui croient que le plus important n'est pas ce qui se passe sur scène mais leurs petites tenues

En tout cas, pour moi, l'essentiel était le concert : je l'ai regardé, j'ai été bien à fond et j'ai aimé

Freddy Cricien est un super frontman, à fond dans son truc et respirant la passion pour sa musique et pour l'esprit New York hardcore originel. Même avec un public indigne, le groupe s'éclate. Un concert de Madball est clairement la garantie d'une jolie mandale. Après, ce genre de musique a peut-être plus sa place dans l'intimité d'une petite salle que dans un festival en fin d'après-midi...
Le temps d'aller se chercher à manger et c'est
KATAKLYSM qui investit la scène. Je les avais vus l'année dernière à Toulouse à la Dynamo, la petite salle était archi-bondée et c'était une tuerie. Il y a moins de proximité ce soir mais le concert s'est avéré bien sympathique quand même. Et ça fait toujours plaisir d'avoir affaire à un groupe francophone dont le frontman a un très bon contact avec le public. Et l'accent québécois de Maurizio Iacono en rajoute sur le côté sympathique et convivial. Par contre, musicalement, ça ne rigole pas. Leur gros death défouraille sévère

Les Canadiens bénéficient d'un bon gros son qui met bien en valeur l'efficacité de leurs compos. Kataklysm, c'est une belle machine à riffs et les quelques extraits du nouvel album joués ce soir passent très bien l'épreuve de la scène ! Par contre, ça ne bouge pas des masses dans le public. Pourtant Maurizio a fait ce qu'il fallait pour haranguer la foule, en balançant qu'il fallait bouger parce qu'on était à un concert de metal et pas à un concert des Backstreet Boys, mais sans trop de succès. Soit c'était l'effet de l'heure du dîner, soit les festivaliers ne tenaient plus le coup après avoir fait n'importe quoi pendant deux jours et demi, soit la majorité venaient voir le groupe en touristes... Ou un peu des trois à la fois... En tout cas, je ne comprends définitivement pas ce public

Par contre, le groupe a rencontré des problèmes de basse, qui les ont forcés à écourter le show. Maurizio s'est d'ailleurs platement excusé pour les problèmes techniques. C'est dommage, parce que niveau son et light show, c'était parfait. Ces problèmes n'ont de toute façon pas vraiment gâché le concert : un concert de Kataklysm, c'est du travail de pro
La nuit est tombée sur Saint-Maurice de Gourdans et on arrive donc au groupe qui me motivait le plus de tout le festival.
DARK TRANQUILLITY est l'un de mes groupes préférés et je ne les ai plus revus depuis le Hellfest 2011. Quatre ans sans les voir, c'était beaucoup trop ! Comme Death Angel, j'aurais pu les voir à Wacken et je les ai zappés parce que je savais que je les voyais ici une semaine après. Je les avais zappés surtout parce que les Suédois jouaient sous le chapiteau et qu'il fallait faire plusieurs centaines de mètres dans la boue qui paraissaient des kilomètres, parce que mon plan initial était de les voir aux deux festivals ! Ce groupe, je pourrais le voir tous les week-ends sans jamais m'en lasser

Voilà donc enfin un concert que je vais faire en étant complètement à fond, avec un groupe bien à la hauteur des attentes. Ils ont en tout cas le meilleur light show du festival, avec un écran géant en décor de fond qui diffuse des clips, des images fractales et, parfois, les paroles des chansons. C'est très bien fait en tout cas, l'image étant bien en adéquation avec le son. Agréable surprise également, la présence d'un vrai bassiste. En effet, depuis le départ du précédent, le groupe avait annoncé que la tournée se ferait sans et que les lignes de basse seraient samplées. Et c'est tant mieux ! J'ai vu ce que donnait un groupe sans bassiste sur scène avec Queensrÿche au Bang Your Head : musicalement ça allait à peu près, mais on sentait un manque en terme de présence... Et on a vu la différence à Wacken deux semaines plus tard avec le retour d'un bassiste ! Je n'avais pas reconnu qui ils avaient recruté mais en fait ce n'est pas du tout un inconnu puis que ce grand barbu à poils blancs aux faux airs d'André Herrero est Anders Iwers, ex-Tiamat et actuel In Flames (un énième musicien qui alterne entre In Flames et Dark Tranquillity, donc). Il faut dire aussi que je ne m'intéresse plus du tout à In Flames et que ça fait donc bien longtemps que je ne les ai pas revus... La setlist n'est pas tout à fait celle dont un fan de longue date comme moi pouvait rêver. Beaucoup trop de nouveaux titres issus de "Fiction" (leur album le plus faible) et des albums ultérieurs, rien de "The mind's I" et même plus de "Punish my Heaven". Par contre, ils ont laissé "Lethe", toujours aussi trippante et jouissive

Mais même si on peut rêver d'un meilleur choix de morceaux, ça reste bon quand même. Ca reste de bonnes chansons bien mises en valeur par la mise en scène à l'écran, et surtout par le jeu de scène de Mikael Stanne, qui est toujours un frontman ultime dont la joie de jouer est communicative. Et, pour la première fois dans le festival, le public répond présent (à part un connard isolé qui a balancé son gobelet sur Martin Henriksson

) avec des pogos et circle pits normaux et sans agressivité et une vraie interactivité avec le groupe. Juste un moment de décalage complet quand même, assez drôle : un wall of death commence à se former à la fin d'un morceau, avant que le groupe ne lance... "State of truth", qui est la ballade de "Contrust" ! Mikael Stanne était bidonné

Le wall o death s'est quand même lancé au tout début du morceau, avant que ça ne tombe à l'eau

Par contre, le groupe a annoncé rencontrer des problèmes techniques. Je n'ai pas compris lesquels, car je n'ai pas remarqué de problème de son particulier. Mais le show semble avoir été écourté. Le groupe est parti sur "Misery's crown" (morceau sympa et accrocheur mais ô combien putassier !) et n'a pas fait de rappel, alors que sur cette tournée, ils en ont toujours fait au moins un avec "Final resistance" (comment ont-ils pu la zapper ?

) et "Terminus (where death is most alive)". Là, nada ! Dommage, j'étais à fond, l'heure de jeu de Dark Tranqullity a paru durer cinq minutes et ça donne une légère impression d'inachevé... J'aurais su, j'aurais pris mon courage à deux mains à Wacken pour traverser la mer de boue et aller les voir. Mais c'était bien quand même !
C'est sur ce concert que le Sylak va s'achever pour moi. La tête d'affiche, c'est
EPICA, qui ne m'intéresse pas du tout, pas plus que mes compagnons de route du reste. Donc on ne s'éternise pas sur la scène et nous quittons tranquillement le site.
Le bilan de ce festival est plutôt positif. Le gros point noir était une partie non négligeable du public qui venait là plus pour se défouler au cours de leur sortie metal annuelle que pour la musique, et qui m'a vraiment soûlé. L'affiche n'était pas non plus la meilleure dont j'aie rêvé mais il y avait quand même des choses bien sympas à se mettre sous la dent, surtout le dernier jour. Et pendant les groupes qui ne m'intéressaient pas, je trouvais toujours de quoi m'occuper, entre les potes et les animations. J'ai beaucoup apprécié le cadre du festival, sa taille absolument idéale (tout à portée de main et jamais de stress pour se placer ou retrouver les gens) et surtout son organisation absolument parfaite et la gentillesse des bénévoles présents. Rien que pour ça, je pourrais y retourner sans problème. Le festival est bien structuré et j'espère qu'ils vont perdurer et se développer (tout en gardant cette taille raisonnable et ce site). Par contre, je crois que c'est la dernière fois que je campe sur le camping d'un festival français de plusieurs jours. La prochaine fois, ce sera le camping municipal, qui est paraît-il excellent à Saint-Maurice de Gourdans, pas éloigné du et à peine 5€ la nuit. Pour avoir des douches sans faire la queue et éviter de subir ces sous-merdes de libérateurs d'apéro, c'est donné ! La prochaine étape sur ma route des festivals 2015 est maintenant le Pyrenean Warriors Open Air. C'est en France (enfin en Catalogne du nord

), j'y camperai mais au moins ce sera true avec des gens qui viennent parce qu'ils aiment la musique
