Le compte-rendu complet:
(Avec les photos et les set-lists, c'est sur ce lien:
http://rocknlied.free.fr/spip.php?article62
...M'enfin honnêtement elles sont loin d'être réussies ces photos...)
Petit point sécurité japonisant tout d'abord: au Trabendo, nous ne sommes plus fouillés en bas, devant les portes, mais en haut des escaliers... après une petite séparation "contrôle hommes" d'un côté, "contrôle femmes" de l'autre. Qui ne sert absolument à rien puisque les deux se réunissent au bout de ces petits couloirs, où chacun et chacune est "fouillé" (certes plus attentivement que d'habitude) par exactement les mêmes personnes. Des japonais, rois des apparences complètement inutiles mais qui permettent de faire genre on a travaillé le sujet, ne renieraient pas du tout un tel système.
Efficacité agréable pour les filles ceci-dit: ça permet de doubler pas mal de garçons arrivés avant nous, ben oui, on va dans notre file, on n'y peut rien si elle est plus courte que la leur! Eh!
La soirée commence très bien avec {{NEONFLY}}, groupe britannique complètement inconnu (et un peu français). Ils proposent un heavy-metal assez bien fait, pas exceptionnel mais on sent de bonnes bases, juste polir quelques lourdeurs ici et là. D'ailleurs le public parisien les accueille très bien, bien mieux que l'accueil gentil-poli généralement réservé aux groupes de première partie. Ca se traine peut-être un peu en longueur sur la fin, mais dans l'ensemble c'est une bonne découverte. Dommage qu'un problème technique empêche le guitariste principal de faire son solo, il a tout du bon guitariste, avec un jeu intéressant à suivre.
A noter que leur batteur (français) est venu nous dire quelques mots au milieu de leur concert, notamment par rapport aux attentats du 13 novembre. Suite à ça quelques uns ont lancé une Marseillaise... mais c'était moins massif-volontaire que celle entonnée pendant Stratovarius (avant les attentats), j'ai dans l'idée que certains en ont presque marre de chanter La Marseillaise à tout bout de champ en ce moment!
Avec {{SERIOUS BLACK}}, hélas, l'ambiance va retomber. Du power-metal assez basique, sans grand intérêt, joué par des musiciens visiblement persuadés de la qualité de leur musique (surtout le chanteur, le bassiste et "le guitariste de droite"). C'est apparemment un groupe récent, monté il y a un an avec entre autres Thomen Stauch (ex-Blind Guardian) et Roland Grapow (Masterplan et ex-Helloween)... qui n'ont pas pu assurer une tournée au début de l'année pour cause de santé, énorme problème musculaire pour le premier et gros acouphène pour le second. Sauf qu'ils ne sont pas réapparus sur scène avec ce groupe depuis. Et que le remplaçant de Grapow, Bob Katsionis (ex-Firewind), apparaît maintenant comme membre officiel sur le site officiel du groupe. Déjà, ça, ça sent pas bon. Accessoirement, ce (tout à fait bon) guitariste, à la base simple remplaçant (et bien meilleur que son comparse Dominik Sebastian), est bien moins mis en valeur dans le groupe... Moui, disons qu'il sait moins bien se mettre en avant. Alors contentons-nous de dire que non seulement musicalement c'est très, très réchauffé, mais en plus ce groupe dégage des relents de "formation pas naturelle du tout" assez désagréables. Oublions.
Moment bizarre pendant la pause avant Gamma Ray: La personne faisant les "tests son" sur scène (Dan Zimmerman à vrai dire, reconverti en roadie de son ancien groupe) semblait remontée comme une pendule contre la personne derrière la console son. C'est sûr, sur Serious Black il y avait eu des lenteurs de départs de samples, sur Neonfly il y avait donc eu ces "problèmes matériel"... m'enfin ça arrive? Ou le préposé au son était lui-même remonté comme une pendule, pour une raison indéterminée: alors que les lumières s'étaient éteintes, il attendra la fin d'une chanson à laquelle peu de gens prêtaient attention pour enfin lancer "la musique annonçant le début de concert", après avoir reçu deux rappels de l'habituelle lampe torche signifiant "coco, on commence là, bouge-toi"... Les joies des coulisses.
Le premier choc quand GAMMA RAY entre sur scène est, il faut le dire, visuel: Kai Hansen a depuis quelques années pris l'habitude de mettre du rimmel sur scène. Ma foi, si ça l'amuse. Sauf qu'avec le foulard imprimé panthère, le bandeau sur le front et les cheveux vieillissants... ça a un côté "vieille pute" (appelons les choses par leur nom hein) assez destabilisant. Ca se tasse au fur et à mesure que le concert passe (et que le rimmel s'efface) mais au premier abord... marquant! Le deuxième est tout autant visuel: voir Kai Hansen avec un regard vitreux, ça arrive... après un concert, en tout cas. Sauf qu'aujourd'hui, c'est dès le début du concert. Et pas qu'un peu. Si on ajoute à ça un solo "et si je me tapais une petite déprime sur scène?" bien long et pendant lequel les autres musiciens semblent plusieurs fois se demander ce qu'ils sont censés jouer en même temps... ça donne un Kai Hansen qui semble filer un bien mauvais coton, vraiment, sérieusement, pour de bon. Et ça donne un éclairage très particulier à ses "si je suis là, c'est grâce à vous", son attitude d'enfant qui reçoit un cadeau qui lui plaît et le touche beaucoup lors des saluts finaux, au fait qu'il semble vraiment appuyer ses "je veux être libre / sortez-moi de là" tout au long du concert, à un {The Silence} dont je ressens le côté désespéré/triste pour la première fois (jusque là j'y entendais surtout de quoi m'amuser sur les parties plus rentre-dedans), etc. Pendant une grosse partie du concert, Henjo avait l'air renfrogné quand il regardait du côté de Kai, ce qui est pour le moins rare de sa part: c'est à force d'approches "allez, on est copains quand même!" que Kai a "réussi" à le détendre. J'espère qu'il va se reprendre parce que là c'est juste... flagrant. Et visiblement mauvais pour sa créativité. Donc pour le groupe.
Mais donc, ce nouveau chanteur: je n'en attendais pas grand chose honnêtement, sur les vidéos que j'avais pu voir sur Internet il chantait correctement mais pas exceptionnellement, de même pour son attitude sur scène. Visiblement il progresse bien, il s'est bien approprié les bouts de chansons qu'il doit chanter et il occupe tout à fait bien l'espace. A voir dans une plus grande salle peut-être, mais au milieu des trois autres devant la scène qui ont un kilométrage scénique énormissime, il ne faisait pas du tout "pièce rapportée". Alors que c'était le cas sur ce que je voyais depuis Internet. A voir avec le temps, il suit une bonne direction et reçoit sans doute de très bons conseils: laissons-lui sa chance, on verra bien où ça le mène.
Musicalement, il partage en fait la tâche avec Kai: certains morceaux sont chantés uniquement par Kai, sur d'autres il chantera un peu, parfois beaucoup, dans tous les cas Kai assure toujours au moins les choeurs et quand il y a une partie aiguë à faire, c'est Kai qui s'y colle. Comme Kai use peu ou moins sa voix étant donné qu'il chante beaucoup moins, ça permet à ces parties aiguës, qu'il n'arrivait plus du tout à faire en concert, de passer tout à fait bien. Scéniquement, "le nouveau" fait sa place tout en laissant la priorité aux membres "historiques" du groupe, ça a l'air de se monter sur le tas mais ça commence à ressembler à quelque chose de très correct.
En autres évènements marquants, il faut remarquer le public: la dernière fois que Gamma Ray était venu à Paris, dans la même salle, j'avais trouvé le public un peu calme, c'était dommage. Ca chantait sans plus, ça bougeait peu... calme. Ce soir, en entrant dans la salle, on ne peut que remarquer qu'une partie du public relève sacrément la moyenne d'âge... et comme ils sont devant, on peut craindre un public assez calme à nouveau. Eh bien que nenni! Ca pogote du début à la fin, les plus âgés s'abritent tout devant ou dans "la pointe" de la fosse du Trabendo, des pogos d'une taille très honorable et ça braillé bien: un bon public qui se fait bien plaisir. Il faut dire que si la set-list pouvait faire peur sur le papier, elle passe comme une lettre à la poste une fois jouée. C'était plus calme derrière, forcément, mais l'avantage du Trabendo est aussi un peu son inconvénient: il y a plusieurs "zones", on peut donc toujours trouver un endroit depuis lequel on aura une vue correcte sur la scène, par contre le public sera coupé en plusieurs "groupes" et ça n'est pas toujours facile d'entraîner ceux du groupe "juste derrière". On aurait sans doute pu se passer du solo de batterie et du solo de basse (surtout que les leurs ne sont pas particulièrement excellents, avouons-le) étant donné qu'il n'y a plus l'excuse du Kai qui doit reposer sa voix, même chose pour "le nouveau" qui ne chante de toute manière pas toutes les chansons. Pour ma part j'aurais sans doute dû essayer de faire un premier ou deuxième rang, je sais que ça me frustre toujours de voir ce groupe d'un peu derrière... mais mon dos a beau aller mieux, j'ai régulièrement des alertes: jouons la prudence. Un peu frustrée par le Rebellion In Dreamland raccourci aussi: ils l'ont coupée pile avant mon passage préféré! Ouin!
Au final ce fut un bon concert, avec Neonfly en découverte potentiellement intéressante et Gamma Ray qui continue son bonhomme de chemin en s'adaptant quand la nécessité l'exige: ici, il était temps d'avoir quelqu'un pour épauler Kai au chant. Espérons juste qu'il trouve (enfin?) quelque chose de (très) positif "dans la vraie vie" histoire de remonter la pente, parce que là... très mauvaise période. Quelqu'un pour le seconder au chant c'est une chose, par contre ça va être compliqué de continuer à avoir la pêche sur scène s'il est tellement au fond du trou que ça transparaît totalement dans son jeu... et dans son regard vitreux (d'ailleurs ça commence à être lassant les passages Bob Marley?).
En moins positif, quelqu'un a beaucoup fumé autour de moi ce jour-là, or moi et la cigarette ça fait 30, nouvel exemple cette fois-ci où j'ai la gorge et la voix clairement abîmées! Ca n'est pas à force d'avoir braillé lors du concert, sinon ça ne "brûlerait" pas en prime. Vade retro la cigarette... VADE RETROOOOOOOO!!!!! Et encore, heureusement plus personne ne fume -à l'intérieur- des salles...
D'un autre côté, ce groupe est magique, ils m'ont à nouveau enlevé mon mal de dos (sérieusement, je peux bouger dans tous les sens, je ne sens rien). Pourtant j'ai été assez calme pendant ce concert? Un jour il faudra que j'étudie ma manière de faire la sotte même gentiment pendant leurs concerts, visiblement mon dos apprécie cette manière.