La dernière partie ! Merci pour vos retours ! C’est assez dur de résumer 4 jours de fest avec plus de 30 groupes vus….
CR partie 4 : Samedi 12 aout.
La météo a été beaucoup plus clémente ce dernier jour de fest, avec un ciel couvert mais aucune pluie. Niveau gadoue, ce n’était pas top, mais ça restait largement gérable par rapport à d’autre fest que j’ai pu faire, ou ce qu’ont vécu les festivaliers du Wacken cette année d’après ce qu’on m’a raconté. Comme les autres jours, on profite des matinées pour glander, reprendre des forces et bien sûr profiter des attractions que propose le site comme la salle de cinéma. On a vu la seconde moitié d’un film allemand sur une chasse aux sorcières (j’ai plus le titre en tête) et le film culte coréen Old Boy.
Vers 14h, je décidé de zapper la fin du film (déjà vu et pas envie de me retraumatiser

) pour aller voir les français de
SVART CROWN que je tenais à voir. Pour l’anecdote, quand j’avais 14 ans et que j’habitais encore le sud de la France, je me suis retrouve, de manière assez incongrue, à jouer de la guitare dans un groupe de black metal local. Lors d’une des répétitions, les membres de Svart Crown qui débutaient à peine et jouait du death assez simpliste, étaient venus nous rendre visite (surtout pour enfumer la salle de repet

) puisqu’ils connaissaient le batteur. 10 ans sont passés et les voilà sur la mainstage du Brutal Assault. Je n’ai pas trop suivi leur disco, mais je dirais que le groupe s’est black-isé et pratique un style pas trop dissimilaire de ce que Behemoth pratique de nos jours avec quelques passages dissonants à la Deathspell Omega. Les ambiances sont bien travaillées, tout est très bien en place et j’ai fini par rentrer sans soucis dans leur set. Ils avaient leur petit public, ce qui fait plaisir à voir.
Après avoir mangé, on a pu voir la fin du set d’
ARTILLERY, groupe « culte » de thrash danois. C’est typiquement le genre de thrash qui me laisse de marbre, trop heavy et mélodique au niveau de la voix et trop peu de violence du côté des riffs. Cela dit, super attitude des zicos et surtout du chanteur qui descend dans la fosse pour pousser la chansonnette avec les fans.
On enchaine avec
PRONG, qui ont fait un bon set mais qui, à mon avis, méritent bien leur statut de « groupe de premiere partie sur grosse tournée ». Le trio a une super énergie et fait de son mieux pour chauffer la foule, sans grands résultats. Je connais principalement « Cleansing » et « Beg to Differ », qui sont malheureusement très peu représentés avec juste quelques titres en fin de set, joués de manières un peu expédiés. J’ai l’impression qu’ils accélèrent le tempo un peu trop sur « Snap Your Fingers », ce qui gâche un peu la rythmique dansante indus de l’originale. Sur quelques-uns des nouveaux titres, il y a un côté pop plus prononcé, ce qui n’est pas gênant, sauf que Tommy Victor n’a vraiment pas la voix adéquate pour porter ce genre de mélodies. Mention spéciale au batteur quand même, qui a passé le set à jongler ses baguettes avec un roadie, en les balançant par-dessus ses épaules jusqu’à l’autre bout de la scène. Bref, il y a de quoi passer un bon moment, selon les circonstances, mais comme je disais, groupe de premiere partie ad aeternam….
Je décide de me poser sur la colline pour le set de
DECAPITATED (que mon frère tenait à voir) en craignant déjà le pire. Tout comme Cryptopsy, c’est un autre groupe qui a subi des gros changements de line up qui ont également entraine des changements stylistiques, sauf que là ils assument et persistent dans leur connerie. Pour résumer, depuis la « reformation », ils ont bénéficié de tournées communes avec Lamb of God, Meshuggah etc… et on dirait que ça leur a donné des idées pour toucher un plus grand public au point qu’ils devraient leur verser une partie de leur royalties. On est donc loin du death technique et brutal, archi bien exécuté des premiers albums et on se retrouve avec une bouillie de riffs « groovy » insipides et plans rythmiques à la Fredrik Thordendal avec par-dessus tout un chanteur qui beugle de manière tellement quelconque.

Même « Spheres of Madness », seul rescapé de la grande époque, sera presque méconnaissable car joué à la sauce Lamb of God. C’est donc confirmé, ce groupe n’a plus aucun intérêt pour moi. M’enfin bon, ils ont eu un super bon retour du public, donc tant pis pour moi j’ai envie de dire !
On oubliera vite cette déception grâce a un super moment passe avec les allemands de
MANTAR. J’avais beaucoup aimé leur second album « Ode to the Flame » mais j’ai encore plus de respect pour eux après le concert qu’ils ont livré au Brutal, vu la difficulté (surtout physique) de tenir un concert avec seulement deux membres ! Ils se sont vraiment donné à 100% (surtout le chanteur/guitariste) !

Certes, il y a eu pas mal de pains et d’erreurs ici et là, mais vu la sauvagerie et l’énergie dépense sur scène, ça ne m’a pas dérangé du tout. Niveau musique, c’est vrai que les mecs sont assez limités mais ils varient assez les plans rythmiques et les riffs pour que ça ne soit pas monotone. Ça enchaine gros riffs sludge/doom, heavy ou encore des accords black metal sur fond de blast beat, tout en gardant un côté très spontané et punk au final ! Les premiers rangs avaient l’air de bien connaître et on finira le concert à scander le refrain de « Era Borealis » (Death Uber Alles !!!!). Et puis mention spéciale pour le chanteur qui partage sa bière avec le premier rang. Niveau attitude, pour moi ça c’est 20/20 !
Retour vers la Mainstage, ou on arrivera à prendre le concert de
DEMOLITION HAMMER en cours. Sans être un inconditionnel du groupe, comme beaucoup de monde sur place l’était visiblement, j’ai pris ma grosse claque ! Du thrash archi archi violent et brutal ! Les mecs ont tous des têtes de warriors vétérans et nous ont livré un grand moment de violence ! Le chanteur a vraiment l’attitude et la présence sur scène qui colle à l’univers du groupe ! Je retiens surtout le final dantesque sur « 44 Caliber Brain Surgery » et un des pits les plus violents que j’ai vu durant le fest ! Vivement qu’ils continuent à faire des concerts !
On regardera le premier morceau de
TIAMAT qui joue l’intégralité de l’album « Wildhoney » (un des seuls que j’aime bien chez eux) pour décider si on va rester mais c’est tellement mou, le chanteur est tellement à l’ouest qu’on décidera d’aller manger sans trop de regret.
On est ensuite allé se placer à l’Oriental Stage pour voir les islandais de
ZHRINE qui m’avaient foutu une sacrée baffe avec leur premier album « Unortheta » sorti en 2016. Je n’avais vu aucune vidéo ou photo du groupe, qui tourne très peu, et vu la noirceur et la lourdeur de leur musique, je m’attendais à des gros chevelues tatoués, alors qu’en vrai ils ont tous des bonnes petites têtes de beaux gosses bien coiffés avec des chemises bien repassées. La cour intérieure était bien remplie, mais c’était surtout un public de connaisseurs, il faut savoir que leur album a fini dans pas mal de top 10 en fin d’année dernière, avec donc une ambiance électrique du début à la fin. J’ai franchement été bluffé par la maitrise du groupe, non seulement d’un point de vue technique, mais aussi par rapport à leur présence scénique. Ils ont réussi à créer une véritable aura envoutante sans en faire des tonnes, tout en restant sereins.

A noter surtout que les interludes et intro des titres sont toutes jouées sur scène avec leur instrument (le contrebassiste et le guitariste jouent par moment avec un archet) et pas en playback, chose assez rare de nos jours finalement. C’est peut-être le cadre intime du show qui m’a marqué, mais c’est sûrement le live ou j’ai eu le ressenti le plus personnel du fest. Un groupe à surveiller.
On reste au même endroit pour
INCANTATION (tant pis pour Devin Townsend qui jouait en même temps) qui joue pour la deuxième fois en 2 jours. Cette fois ci, ils ont fait un set centré sur l’aspect Doom du groupe, une facette d’Incantation qu’on retrouve sur la plupart de leurs albums mais apparemment, c’est la première fois qu’ils font un set 100% doom. Tout comme la veille, ils ont encore une fois un gros son de porc, parfait pour leur musique. Les morceaux sont tous d’une lenteur et d’une lourdeur extrême, qui correspondait finalement bien à l’état dans lequel je me trouvais ce 4eme et dernier jour de fest, mais le groupe ne se privera quand même pas d’envoyer quelques passages en blast ici et là. On a eu quelques morceaux joués la veille comme « Christening the Afterbirth » qui collait particulièrement bien, pas mal de nouveaux morceaux dans une veine bien doom ou des tueries culte genre « Once Holy Throne »

. J’espérais juste avoir Unto Infinite Twilight…M’enfin bon, c’était vraiment cool que l’orga les ait fait jouer 2 fois, dans des conditions bien différentes, un set en plein jour sur la mainstage et ensuite de nuit dans un cadre plus intime. J’appréciais déjà beaucoup le groupe avant le fest, mais là je suis encore plus fan ! Super attitude encore une fois de John McEntee (qui assure sacrement bien au micro au passage).
On ressort de l’octagone pour
AMORPHIS qui se produit sur la mainstage. La fatigue des 4 jours de fest commence à vraiment se faire sentir mais on décide de tenir le coup. On verra donc leur set de loin, posés sur la colline, bière a la main. Je n’ai pas trop suivi ce qu’ils ont fait depuis Skyforger mais j’ai quand même apprécié sans pour autant vraiment rentrer dans le truc. Le chanteur n’a pas plu ses dreads (tant mieux). C’est toujours aussi mélodique, frais et entrainant mais je ne pense pas me repencher sur leur disco. Les 2 morceaux de Thousand Lakes en milieu de set m’ont bien fait plaisir par contre !
On enchaine avec
MAYHEM qui a décidé de prolonger ad aeternam leur tournée anniversaire « De Mystheriis Dom Sathanas ». C’est la troisième fois que je vois le groupe, et les autres fois ça oscillait entre le pathétique et le bof bof. Etant donné que DMDS est l’album que j’ai le plus écouté chez eux, ça avait des chances de me plaire, mais finalement ça restera sympa mais sans plus. Le groupe a mis le paquet visuellement avec un gigantesque backdrop représentant la Fantoft Church, présente sur l’artwork de l’album, et entrent en scène tous habillés en moines sataniques. L’emblématique frontman Attila a passé le show à faire joujou avec un crane/crucifix et autres objets religieux. Je reviens encore une fois sur les capuches et l’encens ; c’est marrant de voir un groupe aussi établi que Mayhem suivre ce qui est finalement un phénomène de mode dans la scène black. Et puisqu’ils font partie de cette vague-là, je les ai forcements comparés avec Emperor, vu quelques jours auparavant et la comparaison fait mal.

Musicalement, ça fait plaisir d’entendre « Freezing Moon », « Pagan Fears » ou encore le morceau titre de l’album mais le côté monotone qui ne dérange pas du tout quand j’écoute ça chez moi avec mon casque me fera finalement décrocher et on a décidé d’aller se prendre une pizza en gardant le groupe en fond sonore.
Après un petit passage par la scène ambient/électro, ou on a subi une espèce de bouillie sonore dansante, on est allé se placer sous la tente Metalgate pour le dernier groupe du fest :
REVOCATION. Le groupe commence son set à 2h du mat, autant dire que mes souvenirs sont archis flous !

C’était une belle petite boucherie bien technique et les zicos avaient l’air surpris de l’accueil malgré l’heure super tardive et fera même un rappel improvisé. Je retiens surtout la claque qu’est le morceau « Dismantle the Dictator » !
On en ressort complètement claqués, content d’aller pioncer finalement mais avec bien sur un petit pincement au cœur en sachant que la vie normale va recommencer d’ici peu.
En conclusion, une très bonne Edition. Je pense revenir l’année prochaine mais je verrais encore une fois en fonction de l’affiche (j’ai toujours ce dilemme entre le Brutal et le Party.San, voire le Ieper, dans un autre style). Pour les
points positifs :
- Affiche toujours excellente pour ceux qui penchent plutôt du côté extrême du genre mais restent ouverts a d’autres styles. Pas de délire trve, mais ça reste assez pointu pour qu’il n’y ait pas trop de touristes.
- Le prix. Même en prenant en l’avion, comme je l’ai fait, ce me revient moins cher qu’un Hellfest ou Wacken….
- La bouffe/la boisson : rien n’est cher, il faut compter 5 balles environ pour une bonne portion. La bouffe est très bonne, surtout variée. Cette année, ils ont ouvert la Vegan Street. Ils sont sponsorisés pas Pilsner Urquell, donc pas mal pour une bière en fest. Ils avaient quelques stands de bières artisanales, rien de folichons, une IPA, une Stout et quelques brunes assez fortes, mais ça change de la Kro ou la Beck’s !
- Le système cashless avec la puce sur le bracelet : j’étais réticent a la base mais ça a super bien marché. Chargée en avance, donc pas besoin de faire la queue !
- Le site en lui-même : super bien aménagé et l’orga profite de plus en plus de l’espace avec bien sûr la salle de ciné, une galerie d’art, la lounge et autres espaces détentes….
- Orga réactive devant les intempéries
Les moins :
- Pas assez de douches sur le camping.
- Aucun point d’eau potable sur le site du fest. La boisson n’est pas chère mais c’est quand même contraignant
- Interdiction d’amener son casse-croute sur le site, même un paquet de biscuit.
- Faire payer les festivaliers pour accéder à la colline. Il y a quelques années, c’était inclus dans le prix du camping VIP. Bon là, c’est 8 euros de plus mais par principe, ce n’est pas top !
- Le running order : à la base le mercredi était une soirée warm up, mais depuis 2 ans, ils y font passer une partie assez conséquente de l’affiche ce qui prolonge le fest d’un jour. Ce n’est pas un mal en soi mais vu qu’ils annoncent le running order a peine 2 semaines avant le fest, c’est un peu casse couille pour ceux qui viennent de loin.