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Dernière partie, et ça va être très court
Pour cette dernière journée, il fait un bien meilleur temps, qui va permettre encore une fois de bien profiter de la piscine le matin
Et tant pis, donc, pour Assassin, Vain et Raven, trois vieux groupes que je trouve sympas sans en être particulièrement fan (décidément, je le dis souvent dans ce CR !). Au retour, je reçois un SMS m'apprenant le décès du grand-père maternel de mes enfants. Je m'attendais à ce que ça arrive les jours précédents (ce qui a contribué aussi au fait que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans certains concerts et dans l'ambiance), mais ça fait mal quand même. Donc la motivation pour les concerts aujourd'hui, c'est pas tout à fait ça... Même sans avoir pris un coup au moral, de toute façon, je ne suis pas sûr que j'aurais aimé Diamond Head alors que je m'étais bien fait chier les deux fois où je les ai vus. Ni même Vicious Rumors, un groupe sympa, très pro et efficace mais qui reste quand même de la seconde division. Donc on va faire un tour en ville pour retirer de l'argent (parce que les guichets à proximité ne prennent que les cartes Mastercard et pas les Visa...), puis je vais faire quelques courses au supermarché d'à côté.Je reviens dans l'enceinte pour la fin de DOKKEN. Je n'ai jamais vraiment aimé ce qu'il faisait et ce n'est certainement pas avec ce que j'en ai vu là que je vais devenir fan. Don Dokken a encore moins de voix que Vince Neil la veille ! Certes, je n'ai pas vu toute la prestation des Américains mais je ne pense pas trop me tromper en disant que c'est suffisant pour me faire une idée. A moins que Don Dokken n'ait perdu sa voix en cours de concert mais j'en doute ! Mais vraiment, ces mecs qui approchent ou dépassent la soixantaine et ne sont plus capables d'assurer, ils n'ont donc plus d'amour-propre ? Ils ne peuvent pas avoir l'honnêteté et le courage de reconnaître qu'ils n'y arrivent plus et s'arrêter une bonne fois pour toute ? Parce que dans le cas d'un mec qui a une longue discographie, qui a connu un vrai succès à une époque, il est en train de salir méchamment sa fin de carrière.
Changement de style radical avec KATAKLYSM ! Les Québécois ont toujours été une grosse machine de guerre, d'une précision redoutable. Le devant de la scène a tendance à se vider, ce qui est logique vu le public majoritaire présent ici. N'empêche qu'à ce Bang Your Head, les groupes d'extrême sont peut-être dans l'ensemble ceux qui ont le plus assuré. Soit les groupes programmés sont en forme en ce moment, soit ils ont plus donné de leur personne parce qu'ils savaient qu'ils pourraient toucher un public différent, mais en tout cas ils ont tous été bons et Kataklysm ne fait pas exception à la règle. Le batteur a tout ravagé et en tant que frontman, Maurizio Iaconno a fait preuve d'une énorme présence. Kataklysm en live, c'est une machine à headbanguer. En prime, ils bénéficient d'un excellent son. En tout cas ça fait du bien par où ça passe !
La suite va être également convaincante, avec un retour aux styles classique du Bang Your Head. Michael Schenker se met en configuration MICHAEL SCHENKER FEST pour faire un concert spécial qui vaut vraiment le coup. La dernière fois en 2014, c'était en configuration Temples Of Rock avec d'anciens membres de Scorpions et Doogie White au chant. Là, il a rien moins que trois de ses anciens chanteurs à savoir Graham Bonnet, Robin McAuley et Gary Barden. Ce dernier n'est pas très en voix, mais les deux autres sont bluffants. Graham Bonnet l'est d'ailleurs tout autant par sa magnifique voix toujours intacte que par son look des plus improbables. Cette veste rose fluo, c'est un assassinat du bon goût en bonne et due forme. Je ne sais pas où il a pu trouver un blazer d'une couleur aussi horrible. Même Tobias Sammet n'aurait pas osé ! Enfin au moins, il attire l'attention. Et surtout, sa voix est quasiment intacte malgré l'approche de son soixante-dixième anniversaire à la fin de l'année. Et le troisième larron a fait la meilleure impression : je ne connaissais pas trop Robin McAuley jusque là mais il a montré qu'il avait du coffre, de la présence et de l'envie. C'est d'ailleurs lui qui est le plus intervenu des trois chanteurs. En tout cas, ça change de la dernière tournée fin 2014 avec au chant un Doogie White qui ne s'en sortait pas trop.
Mais le plus important dans tout ça, c'est Michael Schenker et il est dans une forme étincelante. Il est heureux d'être là et déroule les notes avec un feeling hallucinant. Bref, le concert est excellent ! Et c'est en fait l'un des rares à vraiment tenir ses promesses au cours de ce festival...
Setlist de MICHAEL SCHENKER FEST :
Searching for Freedom
Let Sleeping Dogs Lie
Victim of Illusion
Attack of the Mad Axeman
Armed and Ready
Coast to Coast
Desert Song
Dancer
Assault Attack
Captain Nemo
Bad Boys
Love Is Not a Game
Save Yourself
Rock Bottom
Doctor Doctor
On passe maintenant à la tête d'affiche avec HAMMERFALL. Eh oui, Hammerfall en tête d'affiche en 2017... C'est assez révélateur des problèmes qu'ont pu rencontrer les organisateurs du festival pour trouver des headliners. Après, personnellement, ça ne me déplait pas. Je ne les avais pas revus depuis 2012. Ca ne me manquait pas plus que ça, parce que les Suédois enchaînaient les albums moyens et même leurs prestations scéniques autrefois irréprochables devenaient médiocres. Pourtant, là, j'avais envie de les revoir. Déjà parce qu'avec "Built to last", ils ont fait un très bon album. Pour moi, c'est leur meilleur depuis quinze ans. Un retour en forme laissait donc augurer de bons concerts en perspective. En plus pour ce Bang Your Head, ils annonçaient l'intégrale de "Glory to the brave", un album que j'idolâtre, ainsi que des guests. Au final, ça va être un peu du pétard mouillé, même si j'ai quand-même aimé le concert. Déjà, les guests en question étaient le groupe de folk suédois Draupner, qui n'ont finalement pas apporté grand chose, à part plus de monde sur la scène. Pendant "I believe", c'était sympa. Par contre, sur "The dragon lies bleeding", ça n'apportait strictement rien. C'était tout juste si on les entendait sur ce morceau speed, du reste... Et puis surtout, la pseudo-intégrale de "Glory to the brave" est une escroquerie. Les deux morceaux pré-cités et la chanson éponyme de l'album sont les seuls que Hammerfall ait joués en entier. Le reste, c'était un medley acoustique avec trente secondes par morceaux. La limite du foutage de gueule a clairement été franchie, là... En fin de compte, Hammerfall a joué là un concert ordinaire avec la même setlist que sur la tournée d'hiver 2017, avec en simple bonus des musiciens folk à peine audibles. En plus, le jeu de scène était tellement millimétré et professionnel, les intervention de Joacim tellement prévisibles... J'ai connu le groupe à une époque où tout était spontané chez eux, sans prise de tête et vraiment plus fun. Là, c'est très bien fait, bien joué, ultra-carré mais aussi moins spontané. Pourtant, c'était quand même un bon concert pour moi. Déjà parce qu'ils ont un son impeccable et un gros light show. Et surtout parce que, même si ce n'est pas axé sur "Glory to the brave" comme annoncé, la setlist me plait beaucoup. C'est bien équilibré entre les différents albums, avec pas mal d'hymnes des Suédois que je suis bien content de réentendre, avec un groupe en forme même si le côté trop bien fait et en place peut géner. Ce n'est pas le concert du siècle, ni même le meilleur concert que j'ai vu de Hammerfall, mais c'était bien quand même. Ca reste léger pour un concert de tête d'affiche mais contrairement à d'autres groupes présents au festival, Hammerfall a au moins tenu son statut.
Setlist de HAMMERFALL :
Hector's Hymn
Riders of the Storm
Blood Bound
Any Means Necessary
Renegade
Dethrone and Defy
Last Man Standing
Let the Hammer Fall
Built to Last
Between Two Worlds
I Believe
Medley to the Brave
Dragon Lies Bleeding
Glory to the Brave
Hammer High
Bushido
Hearts on Fire
S'ensuit un discours des organisateurs, avec les remerciements d'usage et à nouveau des excuses pour la prestation honteuse de Vince Neil la veille. Je n'ai pas tout compris parce que c'était en allemand et qu'ils parlaient assez vite, mais ça a été assez court et laconique, sans référence à la prochaine édition (les dates de l'édition 2018 ont été annoncées une semaine après) et en laissant entendre qu'ils allaient passer la main. Ce discours est finalement une bonne conclusion pour ce Bang Your Head 2017...
Cependant, le festival n'est pas encore fini car AXXIS le conclut dans la salle ! Et il faut le temps d'y accéder, car il y a du monde qui y va et qu'il y a des contrôles à l'entrée. C'est pénible, inutile et ça fait louper une partie du concert. Mais ça va être bon quand même. Je n'avais vu Axxis qu'une seule fois jusqu'à présent. C'était en 2008 à Paris, à l'Elysée-Montmartre, en compagnie de leurs illustres compatriotes de Helloween et Gamma Ray. J'avais trouvé ça moyen avec un jeu de scène bien ridicule. Mais je ne connaissais quasiment pas sur album. Depuis les neuf ans qui se sont écoulés, j'ai pris le temps d'écouter la plupart de leurs albums et en fait, j'aime beaucoup. Et là, chez eux dans des conditions de tête d'affiche, les Allemands vont faire une très belle prestation dans une superbe ambiance. Tout ce que j'attends d'un festival allemand avec un public à fond qui reprend tous les morceaux en choeur et des gens sympas et festifs, je l'ai enfin... pour l'ultime concert du festival ! Les "Little look back", "Touch the rainbow", "My little princess" et l'inévitable "Kingdom of the night" font un carton plein. Et ça fait un bien fou ! Le concert n'est pas parfait, parce qu'il y a un solo de batterie à la con et une balade inutile, et que Bernhard Weiss parle trop et trop vite en allemand. En fait, Axxis joue comme si c'était un concert en salle et pas en festival. Mais au moins ils en veulent, ils sont heureux d'être là et c'est vivant. Et c'est sur une reprise du "Na Na Hey Hey Kiss Him Goodbye" de Steam (j'ai toujours cru que Bananarama avait fait l'originale mais en fait elles n'avaient fait que la reprendre) que le Bang Your Head 2017 se terminera. Donc sur une note bien festive qui dénotera du reste du festival et qui laissera donc un bon goût.
Setlist d'AXXIS :
Heavy Metal Brother
Tales of Glory Island
Little War
Somebody Died at the Party
Blood Angel
Hall of Fame
Queen of the Wind
Touch the Rainbow
Heavy Rain
My Little Princess
Little Look Back
Living in a World
Kingdom of the Night
Na Na Hey Hey Kiss Him Goodbye
Le retour se fera tranquillement le lendemain, sur une route ensoleillée et sans embouteillages.
Comme je l'ai indiqué à de nombreuses reprises, cette édition 2017 n'est vraiment pas un bon cru du Bang Your Head. Je ne dis pas non plus que ça a été un mauvais moment. Un festival n'est jamais un mauvais moment ! On était bien à Balingen, avec un bon groupe de potes, dans un coin de camping sympa. La piscine de Balingen est toujours un régal et la météo a permis d'en profiter. Mais en terme de programmation et d'ambiance générale, ce n'était pas ça. En fait, on a vu là les limites de la programmation de vieux groupes. J'étais au départ content de voir annoncés les Lee Aaron, Slaughter, Dokken, Toxik, Grim Reaper, Angel Dust (ces derniers sont moins anciens mais n'avaient pas fait de scène depuis pas mal de temps), Rose Tattoo et même Vince Neil. Au final, peu ont été convaincants. Et en fait, je me rends compte qu'autant un groupe expérimenté qui n'a jamais arrêté de tourner peut mettre la pâtée aux trois quarts des groupes récents, autant ça s'avère bien plus problématique quand ils ont arrêté de jouer pendant longtemps et/ou s'entourent de musiciens avec qui ils ne font que du studio sans jamais répéter ensemble. Et là, pour le coup, beaucoup ont fait l'effet d'un pétard mouillé. Ce type de programmation a également ses limites en terme d'attractivité. Cette année, l'affluence n'était clairement pas au rendez-vous (je n'ai pas compté mais je n'ai jamais vu aussi peu de monde à Balingen depuis les cinq ans que je viens et à mon avis on était en dessous des 10 000 spectateurs le jeudi) et avec essentiellement des vieux rockeurs, qui n'étaient pas forcément sympas d'ailleurs. Les plus jeunes étaient ailleurs. Il faut dire qu'à part Gloryhammer et Orden Ogan, il n'y avait pas grand-chose qui leur parle et avec la multiplicité des festivals actuellement, ils pouvaient aller voir ce genre de groupes ailleurs. Ca s'est bien ressenti sur l'ambiance et sur la qualité des concerts. Au final, de bons moments mais pas d'énormes claques : quelques gros moments de frissons, mais ponctuels, quand Angel Dust a joué "Bleed" (mais prestation globale gâchée par des claviers trop présents) et Grim Reaper "See you in Hell" (mais j'ai pris le concert sur la fin) ; grosses prestations de Satyricon, Michael Schenker, Riot et Angelus Apatrida ; Hammerfall et Orden Ogan ont été bons, Kataklysm et Death Angel ont bien assuré (mais un peu moins que d'habitude quand-même pour les Philippins de San Francisco) ; le reste était relativement anecdotique. Sans oublier la grosse escroquerie de Vince Neil : c'est la première fois que je vois un organisateur venir s'excuser d'une mauvaise prestation d'un de ses groupes !
La composition de l'affiche semble aussi avoir illustré les difficultés que peut rencontrer un festival à avoir des têtes d'affiche et un line-up attractif. Je ne suis personnellement pas focalisé sur les têtes d'affiche et je préfère encore un bon combi de groupes intermédiaires à des gros noms en headliners. Du reste, quasiment aucun gros festival cette année n'a eu de noms clinquants et je pense que le phénomène va s'amplifier jusqu'à ce que toutes les vieilles gloires des années 70 et 80 disparaissent. Mais tout de même, Hammerfall et Vince Neil en haut de l'affiche, qui cela fait rêver ? De plus, parmi les groupes placés plus bas sur l'affiche, il y a très peu de nouveauté, beaucoup d'entre eux ayant déjà joué à Balingen à plusieurs reprises et il n'y a pas si longtemps. ça sent la fin de cycle... Je crois que le Bang Your Head a vraiment besoin de se renouveler, d'autant c'est probablement le seul festival important et établi qui ait perdu du public cette année alors que la plupart ont affiché complet. Je l'espère en tout cas de tout coeur car j'aime beaucoup ce festival et ça m'attristerait qu'il périclite.
