Pour cette deuxième édition (officieuse) de « Saxon au Bikini à 19 heures » j’ai tenté d’être là à l’heure. La dernière fois (en 2014), arrivé à 19h30 j’avais loupé une partie du concert du 1er groupe
Là, la 1e partie a commencé demi heure après l’heure annoncée…

Même si je connais pas
Raven (ou si peu), j’attendais pas grand-chose de ce groupe de 3e division. Bonne pioche, là où je suis le son est quasi parfait. C’est métal, puissant, dynamique, avec un guitariste débordant de -comment dire-… d’énergie. Le manque d’originalité fait qu’au deuxième morceau on a déjà peur de s’ennuyer. Mais pas trop, avec quelques nuances musicales, un titre vaguement speed, ça passe vite. On aurait même pris un morceau de plus. Il faut dire que le set fut particulièrement court. Allant prendre l’air, je suis un peu surpris de voir autant de monde qui attend dans le hall du Bikini sous les yeux de Lénine. Lénine réveille toi, ils sont devenus fous… de proposer des concerts à ce prix dans des petites salles

. Gérard doit se marrer de savoir qu’il a la bénédiction des défenseurs du prolétariat (et vive la récupération publicitaire)

.
Je décide de revenir en salle, la lumière est déjà très faible mais ça ne semble pas commencé. Derrière moi, les gens continuent de vaquer à leur occupation

ou de siroter

…malgré quelques cris annonçant l’arrivée du groupe suivant. L’inter plateau a été très rapide, super.
Que sais-je sur
FM ? Pas grand-chose. Je n’avais plus entendu parler de ce groupe depuis le début des 90’. Le souvenir d’une musique faite pour passer facilement à la radio, en référence aux radios rock US des années 80. Pas le souvenir des les avoir entendu souvent à la radio, peut-être, sans certitude, une fois ou deux sur des émissions spécialisées. Donc pas métal pour un sou, du rock « californien », au maximum « hard FM » et encore.
Mais trop rock (pour ne pas dire hard rock) pour passer en radio (ou mieux, à la télévision) et accéder à la notoriété ici ?
Sur le site du Bikini un lien d’un titre récent me conduit de fil en aiguilles sur quelques titres du dernier album. Plutôt pas mal. Physiquement ce sont des anglais avec des têtes de british tels ceux installés ici que je croise dans la campagne ou dans la région toulousaine depuis pas mal de temps. Je tombe assez vite sur 2 vieux albums avec des titres peut-être entendus autrefois

. Le tout me donne envie, suscite ma curiosité alors qu’autrefois je n’avais pas cherché à en savoir plus.
Peu connaisseur, j’ai du mal à reconnaître dès la 1e seconde l’intro du 1er titre. Mais avec l’effet wah-wah je sais d’emblée que je connais et la voix ne laisse plus de doute, wa-o hoho-ho/wa-o hoho-ho , c’est le très accrocheur
Black magic que j’ai pourtant entendu qu’une fois avec la vidéo qui va avec…
J’ai devant moi le bassiste et le chanteur (aussi guitariste) ; à l’extrémité droite de la scène le batteur ; vers la gauche le guitariste solo et à l’extrême gauche le clavier tout chauve. La musique de FM c’est un peu de la musique facile (à écouter), ce qui à l’époque n’était pas un compliment. Je pensais que le titre d’entrée était de l’avant-dernier album, mais non,
Black Magic est un titre du dernier album. Même sensation pour les 2 titres suivants, je mets 1 à 5 secondes pour mettre le nom sur chacun alors que je connais (un peu). Nappages de claviers, couplets et refrains se chargent de rafraichir la mémoire, le son est bon, les gars aussi, c’est très plaisant. Le public autour de moi semble apprécier. Même si on est à des années lumières du genre Saxon. Ce qui explique aisément que ça sonne trop « FM » pour certaines oreilles

.
En revanche je connais d’emblée le 4e titre (bien que ce ne soit pas le plus intéressant, mais c’est comme ça). Avec le 5e titre arrive une série de titres que je découvre. Un peu surprenants donc, légèrement différents (le style du groupe ayant dû évoluer au cours du temps), plus travaillés, aboutis. Mais tout aussi efficaces, intéressants, voire plus

.
Overland ne manque pas de remercier Saxon, de revenir sur les raisons médicales qui ont poussé Y&T à annuler

et à provoquer leur présence ce soir à Toulouse.
Revient ensuite un autre titre connu, celui éponyme de l’album
Tough it out. Même si je l’aurais reconnu, le chanteur annonce pour clore «
Killed by love » du dernier album que j’aime bien. Ça sera, je pense, une des seules fois où le groupe prendra des libertés avec la version studio. Quand il fait chanter le public les yeah yeah yeah font un peu niais je trouve, même si l’idée était sympa. Sur ce titre et quelques autres leur musique me fait penser à 2 groupes de rock canadiens (un que j’ai vu, l’autre non mais que j’aime bien), rappelant le côté nord américain de leur musique. Donc si on n’est pas loin parfois du pop/rock ce n’est pas du côté de la pop british acidulé que ça penche, en tout cas au vu des titres joués ce soir là. Je m’attendais à certains titres qui n’ont pas été joués… certainement parce que je ne suis un connaisseur. Hier, ma mémoire me revenant, le titre de FM entendu en radio avec certitude est une reprise (bien sympa car plus rock que l’original) de Marvin Gaye où la voix d’Overland faisait merveille. Mais de toute façon même sur les titres joués ce soir sa voix

est une merveille

. En relisant la setlist de Gandalf, je m’aperçois qu’elle diffère un peu ; «
life is a highway » que je connaissais pas n’a pas été joué, remplacé par Bad Luck joué plus tôt dans l’ordre mais numériquement substitué par « Crosstown train » joué en 6e position.
Overland (le chanteur) m’apprend que le groupe était déjà venu à Toulouse… - grande surprise pour moi- … en 1987… normal donc que je ne le sache pas. N’hésitez pas à me dire dans quelle salle si vous savez.
Très bon moment, révélation, donc avec ce groupe de 2e division qui m’a régalé pendant un peu plus de 45 minutes je pense.
Saxon ? Un groupe qui ne fait pas partie de mon panthéon musical et pourtant. Pourtant on a là assurément un groupe de 1e division. Pourtant j’adore certains titres intemporels. Pourtant j’ai beaucoup d’estime pour ce groupe. Pourtant je n’ai pas hésité à venir les voir. Qu’ajouter par rapport à tous les compliments déjà faits et que je partage à 100 % ?
Même si c’est d’emblée emballant, carré, avec un bon son même très bon

, je ne me trouve pas pris dans l’ambiance sautillante, remuante et épuisante,

d’il y a 4 ans (warriors of the road). 4 ans de plus et des voisins plus calmes en sont peut-être la cause. Paul Quinn m’avait alors bluffé

par un début de concert tonitruant comme je ne l’avais jamais vu

. Là il se lance moins à fond comme s’il en gardait sous la pédale. En tout cas le son des 2 guitares

est génial comme jamais. Je suis aussi peut-être un peu plus loin dans la salle, les rangs devant s’étant densifiés pendant quelques bavardages avant le début. Saxon prend le parti de choisir des titres rapides ou très lourds en ce qui concerne ceux des derniers albums. Choix discutable mais pas trop fâcheux, par exemple pour l’album Sacrifice il y aurait d’autres titres plus intéressants que Sacrifice. Le tout alterné de classiques.
C’est net et sans bavure, l’ensemble du groupe est encore et toujours à l’unisson et Biff dégage tellement d’ondes positives que je prends conscience durant le concert que Saxon est un véritable groupe culte

, cela ne fait pas de doutes. Cela ne m’était pas apparu de la sorte auparavant.
Dans la fosse si le gars devant moi reste impassible mais l’ensemble est plus démonstratif, heureusement. J’avais déjà remarqué pendant FM que le balcon était ouvert. Un peu surpris parce qu’en arrivant avant Raven il semblait fermé et qu’on ne semble pas serré au point d’ouvrir le balcon. Biff fait signe au balcon, je me retourne et aperçois au milieu d’un public conquis une vague connaissance complètement inerte. Devant un concert d’une telle qualité j’ai du mal à imaginer qu’on puisse rester de marbre. Dès le tiers du concert je trouve Paul plus communicatif, plus présent, plus inventif aussi. The Fab l’a trouvé un peu décalé, j’ai adoré

, certains de ses solos ont évolué, un jeu où ressortent ses influences blues rock avec un côté métal et une attitude anti guitar hero

. Le groupe n’est pas avare, chacun donne de sa personne et toujours sans chercher à tirer la couverture à soi. Le public est réceptif, il y a de quoi ; vu que l’annonce du prochain concert en Espagne ne soulève pas d’objection notable Biff change son fusil d’épaule et trouve la corde sensible. Le temps passe vite ; on prend les rappels en pleine face avec délectation

.
Comme en 2014, il est dit que je ne verrai jamais sur cette Ride like the wind

(sauf si ma mémoire me fait défaut au sujet du 1er concert de Saxon, au siècle précédent). Mais sur le coup, c’était tellement bien que je n’y ai même pas pensé. Je suis reparti léger comme l’air, heureux d’avoir revu avec autant de bonheur Saxon mais aussi FM.

Saxon pour ce beau moment, merci aux ingé son pour avoir rendu ce concert si heavy

aussi enchanteur .