Je pourrais parler de quatre ères dans mes achats d’albums.
La tendre jeunesse valeureuse.
Arrivé au Metal vers mes 17-18 ans et n’ayant jamais eu d’argent de poche j’ai travaillé dès que mon âge me l’a permis. A la dure, à la paysanne, dans les vignes sous le plein cagnard de Juillet. L’argent que je gagnais à la sueur de mon front (c’est le cas de le dire putain !) me servait toute l’année pour faire un achat par mois. Cet achat était fait chez Adipocere lors d’un rituel passionné durant lequel je prenais un post-it et y écrivais le nom de 6-7 albums que je désirais avant d'appeler les gars du label pour réserver deux des galettes se trouvant sur ma liste mensuelle.
C’était vraiment marrant la façon donc les mecs répondaient au téléphone. Cela allait du jovial “Adipoceeeere BONJOUR !” à un sombre “Ouais ?..” Il m’est arrivé une fois de recevoir une toux bien grasse et glaireuse en guise de “bonjour, que puis-je faire pour vous ?”. Mais c’était true, ca faisait le charme du truc.
Une fois les albums réservés je remplissais le bon de commande, le mettait dans une enveloppe avec un chèque et le tout partait chez Adipocere. Cinq-dix jours plus tard je recevais mon précieux colis. Une fois j’ai reçu ma commande dans une boîte à pizza. Ca aussi on va dire que c’était true.
Une fois j’avais commandé un album chez un photographe de ma ville qui vendait des albums et dont on m’avait vanté les exploits en matière de recherche d’opus introuvables. Bon… Il m’a jamais trouvé mon Guano Apes et le (premier) live de Nightwish il lui a fallu deux mois pour le dénicher et je l’ai payé 150 balles avec que sur Adipocere il coûtait 80 Fr. Je me suis dit : “une fois, pas deux” puis “qu’il aille se faire enculer” et il ne m’a jamais revu ce paltoquet.
Des fois j’achetais des albums à Leclerc.
La folie étudiante.
Une fois sur Toulouse pour les études j’ai très vite abandonné Adipocere pour profiter des joies de fureter dans les magasins.
Qu’est que j’ai pu dépenser chez la fnac et Virgin.
Qu’est que j’ai pu horriblement dépenser chez Gibert Joseph et OCD… Putain chez eux je me suis fait les discographies complètes de Maiden, ManOwaR, Judas et tel John Hammond j’ai dépensé sans compter. En bon étudiant un chouillat jean-foutre que j’étais une partie atrocement importante de mes bourses CROUS est passée dans les achat d’albums de Metal. Je pouvais acheter jusqu’à vingt ou trente albums par mois (en moyenne c’était une dizaine). Je fus sans vergogne. Vergogneless. La folie.
Internet étant déjà bien établi je rôdais et achetais aussi sur ebay, puis priceminister.
L’immigration en Irlande.
Une fois sur Dublin j’ai beaucoup commandé directement aux labels, j’ai continué à acheter sur priceminister mais j’ai aussi bien profité de Tower Records et du magasin Metal Into The Void lorsque celui-ci existait encore. Ma consommation a largement diminué mais lorsque je retournais en France je n’oubliais pas de passer chez Gibert ou OCD pour y prendre deux ou trois albums et, malgré tout, j’achetais tous les mois entre un et trois albums.
La sagesse, la flemme, la place. Et puis Youtube.
Un jour j’en ai eu marre d’acheter des albums à la con qui n’apportaient rien de neuf comme les derniers Destruction (au hasard

) et j’ai réduit considérablement mes achats. Des 10 albums par mois que je pouvais acheter quand j’étais étudiant je suis passé à 10 par an. J’écoute beaucoup de musique via Youtube et aussi des albums que je possède déjà. Je me méfie et achète donc moins et quasi plus jamais à l’aveugle. Faut dire aussi que… J’ai plus de place boudu ! Cela va sûrement faire sourire les gros collectionneur mais en France je dois posséder entre 1100 et 1300 albums dont certains sont des éditions volumineuses et je sais vraiment plus comment ré-arranger ma chambre. Sur Dublin je ne conserve qu’une tour avec une cinquantaine d’albums.
Cependant il me plaît d’aller rendre visite au hobbit qui tient le magasin Rock/Metal Sound Cellar parce qu’il a une bonne bouille, que c’est le genre de disquaire qui donne humblement des conseils et qu’il adore raconter sans prétention des petites anecdotes. Du coup je vais le voir, je lui prends un album histoire de… et je reviens le mois ou le trimestre suivant. Parfois j’y vais plus pour lui faire plaisir, lui filer de la thune, papoter avec lui plutôt que par envie d’avoir un nouvel album.
Je fais désormais la majorité de mes commandes directement aux labels ou en concert.
Le bon coté de cette réduction est que je prends bien plus le temps d'écouter mes nouveaux albums
