Allez hop, le CR de Toulouse avec un peu de retard
La version actuelle de Thin Lizzy avait réussi à convaincre beaucoup de monde. Pas moi au départ. Je les avais vus au Hellfest et j'avais trouvé ça bon mais sans plus. Il faut dire aussi que j'avais coupé la poire en deux avec un autre groupe au style radicalement différent (Skyforger en l'occurrence

) qui passait en même temps. J'avais regardé la première moitié de Skyforger, qui était excellent, et enchaîné sur la deuxième moitié de Thin Lizzy dans laquelle je ne suis pas parvenu à rentrer. Je m'étais dit qu'il faudrait les voir dans d'autres conditions pour apprécier les Irlandais à leur juste valeur sur scène. Et avec un passage au Bikini, salle très moderne avec une grande scène et un son toujours au top, les conditions sont optimales pour la prestation du groupe dans la ville rose. Et malgré des prix prohibitifs (merci Gérard!), cependant un peu moins élevés que sur d'autres dates françaises, le public a répondu plutôt bien présent avec dans les huit cents personnes. Ce n'est pas un public de prime jeunesse, par contre. Je situerais la moyenne d'âge autour des 45 ans, et je pense que la plupart des gens présents pouvaient se retrouver dans les tribunes du Zénith aux concerts de Scorpions ou Status Quo

Il y avait bien quelques jeunes de moins de 25 ans, mais c'était très résiduel. Thin Lizzy a beau être un groupe culte, ça n'en fait pas un groupe qui traverse les générations comme ont pu le faire AC/DC, Scorpions ou Deep Purple (dans une moindre mesure). C'est vrai aussi que le groupe a eu une histoire assez tumultueuse, avec la mort de Phil Lynott et d'innombrables et incessants changements de line-up qui ne les ont pas aidés. A vrai dire, je les ai moi-même découverts très tardivement alors que j'ai 36 ans et que j'écoute du metal depuis plus de vingt ans donc je ne vais pas blâmer les gens de mon âge ou de la génération qui suit de ne pas plus s'être intéressés aux Irlandais. Mais c'est dommage car leur musique ne sonne absolument pas datée et met une patate d'enfer
Je passe la première partie, les Français d'
ELECTRIC DUCKS, car je ne les ai pas vus. J'ai été retardé et je suis arrivé trop tard pour les voir. Mais je n'en ai pas entendu beaucoup de bien, ceux qui les ont vus me les ont décrits comme un simple clone d'AC/DC aux poses marrantes mais musicalement sans grand intérêt. Quand je pense que les Anglais ont eu droit à Clutch en première partie dix jours plus tôt

Enfin au moins, pas trop de regrets de les avoir loupés!
Après avoir vainement cherché Laex et MDT, je trouve facilement les citrouilles, le Fab, Dkp et quelques autres au moment où retentissent les premiers accords de "Are you ready", sur lequel
THIN LIZZY investit la scène, et ça enchaîne sur "Jailbreak" pour mettre sur de bons rails

Et en fait, pendant une bonne heure et demie, le groupe ne va faire qu'enchaîner, quasiment sans temps mort entre les morceaux. Les pauses, en fait, ce sont les morceaux lents comme "Rosalie" ou "Still in love with you", et les solos (qui, il faut le signaler, sont toujours classieux et sont jamais outrancièrement démonstratifs, comme souvent chez les vieux groupes

). Scott Gorham et Damon Johnson excellent tous les deux à cet exercice. De manière générale, de toute façon, tous ces musiciens sont des tueurs, qui en imposent vraiment par leur maîtrise instrumentale et par leur feeling. Ce n'est VRAIMENT pas parce qu'il n'y a plus Phil Lynott, Gary Moore ou d'autres que le Thin Lizzy actuel est à jeter à la poubelle

Au contraire, un Ricky Warwick (que j'aimais beaucoup dans The Almighty mais dont je n'avais pas trop suivi le parcours après ça) charismatique, en voix et respectueux de l'héritage du groupe et un Marco Mendoza tombeur de ces dames (notamment Madnad et Citrouille

) à la basse, plus l'ex-guitariste d'Alice Cooper Damon Johnson, ce sont de grands musiciens qui se greffent parfaitement aux membres historiques que sont Scott Gorham, Brian Downey et Darren Wharton. Je n'ai pas vu le groupe à l'époque de John Sykes, je ne peux donc pas comparer mais de l'avis général, le line-up actuel est meilleur. En tout cas, c'est un groupe soudé et qui sait tenir la scène. Même si toute la discographie du groupe n'est pas représentée (aucun titre de "Bad reputation", par exemple), il y a bien suffisamment de tubes, notamment les inévitables "The boys are back in town", "Rosalie", "Black rose" ou "Whisky in the jar". Ce dernier a d'ailleurs été le point fort du concert en terme d'ambiance (qui était dans l'ensemble, moyenne d'âge élevée du public oblige, très bonne mais aussi très pépère), avec tout le public qui reprend les refrains en choeur.
Et comme toujours au Bikini, les conditions de jeu sont optimales avec un son et des lights parfaits.
Tout cela réuni donne une soirée tout à fait réussie, avec un groupe vraiment à la hauteur de ce qu'on pouvait en attendre. Loin d'être un tribute band, le Thin Lizzy 2012 est 100% fidèle à son passé. Il n'y a pas tous les membres d'origine? Peu importe! Les remplaçants préservent la musique et son esprit originel, et c'est bien là l'essentiel
