Posté : 13 juin 2007, 22:02
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:np: ROGER WATERS - Amused To Death - 1992
Encore un album non métal... je vais finir par me faire lyncher

Tout le monde ou presque connait The Wall, moins peut-être The Final Cut où il était déjà question de la guerre et de ses ravages. Waters revient encore une fois içi sur son sujet de prédilection, le disque étant par ailleurs dédié à un soldat de l'armée britannique tombé lors de la première guerre mondiale.
L'album, coproduit par Patrick Leonard ( Madonna, etc... ) bénéficie de la présence de Jeff Beck à la gratte. On reconnait immédiatement son jeu fluide et aérien dans le premier titre servant d'intro au disque, " The Ballad Of Bill Hubbard". Nappes de claviers, bruitages et voix-off, le ton est donné.
Arrive ensuite "What God Wants" part 1, titre groovy au rythme entrainant. Le père Beck fait des ravages avec un solo très bluesy.
Les titres sont enchaînés, c'est ensuite le tour du magnifique "Perfect Sense" en 2 parties. Intro calme au piano, toujours ces effets de voix, le bruit du tonnerre, et la voix de Waters au premier plan. Une chanteuse prend le relai, le refrain est exposé calmement avant l'arrivée grandiloquente de l'orchestre et des choeurs à la The Wall.
"The Bravery Of Being Out Of Range" qui suit est dans la lignée de "In The Flesh": tempo lourd, guitares et orgue Hammond sont au menu.
On arrive alors au milieu du disque, "Late Home Tonight" ( en 2 parties aussi ) est une chanson qui m'a complètement bouleversé. Des oiseaux chantent, une journée d'été, petite intro à la gratte acoustique, nappes de cordes, ça monte jusqu'au refrain. Et alors là... Imaginez une musique écrite dans une tonalité majeure qui vous fait monter les larmes aux yeux... Violons qui s'envolent vers l'aigu, banjo qui accompagne doucement comme si de rien n'était, petits choeurs à la tierce, et Waters qui évoque avec une émotion incroyable dans la voix les vies d'aviateurs américains et de leurs familles confrontés à l'absurdité de la guerre. La deuxième partie reprend les mêmes harmonies, orchestrées différemment, les cordes accompagnant une trompette qui fait tout de suite penser à ce que l'on entend à l'enterrement des soldats.
La nuit tombe, les loups hurlent et annoncent ainsi la ballade suivante "Too Much Rope". L'orchestre est toujours présent, et dans le refrain le père Waters qui évoque les différentes religions de notre planète part dans des envolées lyriques absolument sublimes.
Les fameux bruitages faisant entendre quelqu'un regardant la télé en zappant introduisent la reprise de "What God Wants" parties 2 et 3. Un clin d'oeil aux albums du Floyd entre les deux ( nappes de clavier de "Shine On You Crazy Diamond", son-écho de "Echoes" ) et un superbe solo de Jeff Beck pour couronner le tout.
Dans "Watching TV", Waters imagine la vie d'une petite étudiante assassinée lors de la répression de Tienanmen. Harmonies et instruments chinois viennent illustrer musicalement cet épisode douloureux.
"Three Wishes" est un titre à l'ambiance étrange, au registre sonore grave. Les effets sonores relatifs au génie sortant de la lampe et prenant la parole sont impressionnants! Encore des interventions de Mr Beck.
Plus on s'approche de la fin de l'album et plus les chansons sont longues et composées en mineur, si en l'occurrence pour " It's A Miracle". L'atmosphère devient de plus en plus sombre, ce titre me fait un peu penser à une marche funèbre tant les accords défilent d'une manière régulière et implacable.
La chanson-titre "Amused To Death" termine le disque sur un tempo à la "Comfortably Numb". On réentend à la toute fin le compagnon d'armes de William Hubbard évoquant son souvenir et sa mort dans les tranchées.
Vous l'aurez compris, il n'y a pas de morceaux rapides sur cet album. Amateurs de speed s'abstenir! Néanmoins si on aime Pink Floyd et plus particulièrement The Wall, il n'est pas défendu de jeter une oreille ( voire les deux tant qu'à faire! ) sur ce superbe opus de Waters.

4/5