En attendant de retrouver Pauline, mon CR de la date lyonnaise ...
[Concert #310] Alter Bridge / Black Stone Cherry, lundi 31 octobre 2011, Le Transbordeur, Lyon
Ca faisait un moment que je n'avais pas mis les pieds dans la salle de concert du Transbordeur de Villeurbanne (depuis une date Nevermore / Symphony X en mars 2011 de mémoire). Même si les concerts se multiplient dans la capitale des Gaules, la salle privilégiée en ce moment est clairement le Ninkasi Kao de Gerland.
Depuis la dernière fois, le Transbordeur s'est offert un sérieux lifting. L'avant-salle (le Transclub) a complètement été relooké, avec notamment un bar tout en longueur (remplaçant l'espèce de plot central qui était bien embêtant) et surtout les balustrades posées au milieu de la salle ont disparu. Du coup, de l’espace a été libéré portant la capacité du Transclub à presque 450 personnes.
De son côté, la grande salle a vu ses gradins prendre du gras et la scène s’élargir amputant au passage une bonne partie de la fosse. Officiellement, la capacité est passée à 1800 personnes. J’ai du mal à y croire …
Et pour finir, la zone fumeur aménagée à l’extérieur a juste quadruplé de surface en rognant largement sur les places du parking adjacent à la salle. C’était déjà compliqué de se garer aux alentours du Transbordeur mais avec cette dernière modification, ça va juste devenir un véritable chemin de croix.
Mais ce ne sont pas toutes ces modifications structurelles qui m’ont motivé à me déplacer. Aujourd’hui, ma présence au Transbordeur est justifiée par le passage de l’attelage Alter Bridge / Black Stone Cherry.
Alter Bridge est un groupe de post-rock américain s’inspirant fortement de l’héritage du grunge de Seattle. Formé sur les bases du groupe Creed, ce groupe s’appuie sur un excellent chanteur, Myles Kennedy.
Leur 2e album "BlackBird" avait en son temps largement tourné dans ma platine, le disque étant littéralement gavé d’hymnes et d’excellents morceaux.
Par bien des aspects, Alter Bridge me fait largement penser à Nickelback.
N’œuvrant pas typiquement dans le genre Métal, je ne suis pas surpris par l’éclectisme du public présent ce soir. Plusieurs tendances caractérisent ce public : nombreux (on ne doit pas être loin du sold-out), grisonnant, peu métallique et surtout très féminin. Le charme de Myles Kennedy n’y est sans doute pas étranger.
Le temps de retrouver les copains (Hail to Sev, Chacalian et Oliv’!) et d’engloutir quelques godets de houblon, nous prenons position au cœur du pit pour assister à la prestation de la première partie.
Alors, je ne sais pas pourquoi mais je m’attendais à assister à un concert de BuckCherry (à la lecture rapide de l’affiche, j’ai du juste focaliser sur le « Cherry ») … Donc je suis un poil surpris de voir débarquer 4 musiciens tout moches (mention spéciale au chanteur avec son magnifique bonnet bleu), habillés typiquement grungy à la place des glameux californiens.
Donc, place à Black Stone Cherry, un groupe dont j’ignorais jusqu’à aujourd’hui l’existence.
Avec le recul, en effet, je me dis que sur cette tournée, les gentils cathos d’Alter Bridge auraient sans doute eu du mal à partager le train de vie des BuckCherry.
Le son est assez colossal pour une première partie : clair et précis. Musicalement, les 4 mecs pratiquent un rock énergique et plutôt massif. Autour de riffs bien gras, Black Stone Cherry arrive à greffer à sa musique quelques éléments issus de la Soul voire du Reggae, lui donnant un caractère assez original.
Visuellement, le groupe a de l’énergie à revendre. Le bassiste et le lead guitare enchainent les arabesques athlétiques : ils se démènent comme de beaux diables, multipliant les allers retours entre les 2 extrémités de la scène. Au centre, le chanteur, qui joue aussi de la guitare reste plus statique, se concentrant sur ses vocaux. Il a raison car sa prestation est franchement excellente (malgré son bonnet). Sa voix est superbe et il réussit à la mettre bien en valeur notamment sur un morceau en acoustique joué en milieu de concert.
A l’instar de ses 2 compères virevoltants, le batteur a adopté un style très visuel. Il fracasse ses fûts tout en faisant l’hélicoptère. Le nombre de baguettes pulvérisées est indécent. Un vrai bucheron ! Il me fait songer au batteur fou du Muppets Show tellement il donne.
La somme de ces 4 individualités donne un concert très dynamique et finalement très rock’n roll.
Le public est très réceptif à la musique proposée par les Black Stone Cherry. Il est vrai que plusieurs morceaux sont vraiment accrocheurs (il y a même franchement des tubes genre le dantesque « Lonely Train ») Sans que ce soit non plus la folie, ça se trémousse gentiment dans l’assistance.
Les boys vont nous délivrer un set de près de 45 minutes plutôt réussi et passionné, avec tout de même au milieu du concert, une baisse de régime avec des titres moins rentre-dedans.
En tout cas, une bien belle découverte musicale à approfondir pour ma part. Comme quoi, les premières parties servent parfois à quelque chose.
Set-liste Black Stone Cherry
01. Change
02. Shooting Star
03. Blind Man
04. In My Blood
05. Rain Wizard
06. Backwoods Gold
07. Peace is Free
08. White Trash Millionaire
09. Killing Floor
10. Maybe Someday
11. Blame It On The Boom-Boom
12. Lonely Train
On profite de la pause pour passer au bar, en égrenant la liste des concerts lyonnais de cet automne. Il faut dire que sur Lyon, nous sommes vraiment gâtés : les dates se multiplient … c’est l’embouteillage dans les agendas. Le portefeuille et la rédaction des comptes-rendus ont du mal à suivre. Et dire qu’il ne s’était quasiment rien passé depuis le HellFest
21h30 : la cloche du bar retentit : c’est l’heure ! Les petits gars d’Alter Bridge montent sur scène.
Tiens c’est marrant ça ? Une grande plaque de plexiglas a été montée devant le kit de batterie ?!? Pourquoi le batteur se protège de la sorte ? A-t-il peur de se faire atteindre par une canette de bière lancée du public en délire ? Bizarre, bizarre … (Si quelqu’un a une explication, je suis preneur)
Alter Bridge attaque avec 3 extraits de son dernier opus, « Ab III ». Et tout de suite, une certitude apparait : Myles Kennedy est vraiment un sacré bon chanteur avec un timbre bien particulier, même s’il se fait bien aider par la technique me semble-t-il (y a des effets là ou c’est moi ?). Manifestement, la gente féminine doit le considérer comme une sorte de sex symbol. Chacun de ses sourires provoque l’hystérie des minettes autour de moi. Houla ! Il faut se calmer les filles ! Mais bon, en dehors de sa voix divine, Myles se la joue en père tranquille : c’est calme … voire un peu trop calme …
A vrai dire, il ne va pas quitter le centre de la scène, restant cloué derrière son pied de micro. Et, que dire de ces 3 autres acolytes qui pointent littéralement aux abonnés absents. (Il y a avait un bassiste ? vous l’avez vu vous ? Ha si, Chacal l’a vu lui ou en tout cas, bien entendu (cherchez pas : Private joke inside) Et le batteur ? Perso j’ai vu que sa plaque de Plexi)
Reste Mark Tremonti, le lead Guitariste et soi disant leader du groupe : c’est simple à côté de Myles Kennedy, ce mec a un charisme de bernicle collé à son rocher. A la limite du négatif … Quelques grimaces, quelques pas chassés (houla !!! attention à la chute !!) et … voila !
Après le passage des Black Stone Cherry qui ont tout retourné avec une perf’ limite olympique, le choc visuel est rude. D’autant plus que la scène est super dépouillée, pas d’artifice ou de gimmicks pour relever la sauce. Seul un triste Back-drop avec le logo du groupe apporte une légère pointe de fantaisie.
Bon c’est sur que musicalement la qualité est là. (Heureusement d’ailleurs !) La set-liste pioche largement dans l’album “BlackBird” (le seul que je connais bien) et ça, ça le fait bien. Le tryptique «Come to Life”/” Brand New Start” /”White Knuckles” en version accélérée et boostée ça le fait quand même !
Malheureusement, le son est nettement moins précis que pour Black Stone Cherry. Du coup, l’impression d’ensemble est brouillonne. A chaque nouvelle chanson jouée, je prends quelques instants pour la reconnaître. Un peu frustrant.
Le public n’en a cure : les minettes se pâment devant les beaux yeux de Myles. Mouaisss… Perso, il m’en faut un peu plus …
Au final, les presque 1 heure 40 de concert vont passer assez lentement. Je m’attendais à beaucoup mieux. L’encéphalogramme est resté désespérément plat. Les gars ont fait leur boulot mais rien de plus … Pas de prise de risque, pas de folie, rien de folichon …
Le summum du tristounet sera atteint lors du rappel où Myles Kennedy et Mark Tremonti vont se livrer à une sorte de duels de soli de guitaristes. Totalement pathétique … Les solos ne sonnent pas, c’est ridicule. Les 2 musiciens poussent le vice jusqu’à nous prendre pour des cons en s’applaudissant mutuellement genre :
- "Et Myles ? Tu entends ce solo ? C’est juste de la merde, non ?
- Oh oui Mark! Bravo ! Il rend vraiment rien ton truc"
Le contraste avec les Black Stone Cherry est assez saisissant car même si nous avons à faire là aussi à un quatuor de musiciens, la différence de passion est flagrante.
Pour conclure, une soirée sauvée par les potes, les binouzes, Black Stone Cherry et quelques morceaux d’Alter Bridge …
Set-Liste Alter Bridge
01. Slip to the Void
02. Find the Real
03. Before Tomorrow Comes
04. Come to Life
05. Brand New Start
06. White Knuckles
07. All Hope Is Gone
08. Metalingus
09. Broken Wings
10. I Know It Hurts
11. One Day Remains
12. Ties That Bind
13. Blackbird
14. Watch Over You - Version acoustique
15. Open Your Eyes
--------------------------
016. Ghost of Days Gone By
017. Isolation - Solos
018. Rise Today