Je raccroche rapidement pour la simple et bonne raison que j'avais complètement oublié de répondre.
Qu'il s'agisse de planifications prévues de longues dates (
ACCEPT ou la construction du mur à Bercy), ou des coups de tête de dernière minute sur des retours très positifs pour des découvertes à l'emporte-pièces (STEVE HACKETT, DORO, MR. BIG, l'UP IN SMOKE ou MOONSORROW), j'ai pas regretté un seul centime dépensé aux guichets ou étalages de
merch', et surtout pas ce léger soupçon de spontanéité fantasque qui fait les merveilleux états d'esprit de LEMETAL et LEROCK en règle générale.
1)
ROGER WATERS : "
The Wall - Live" - Palais Omnisports de Paris-Bercy - Jeudi 30 Juin
Fan absolu du FLOYD toutes périodes et toutes têtes pensantes confondues, je guettais l'annonce de la tournée avec impatience dès mi-2010.
Faut dire qu'en plus de s'en être pris à Dio et Moore, ce foutu crabe nous ayant arraché le discret mais indispensable Rick Wright, l'espoir illusoire de revoir un jour les 4 garçons dans la pleine soucoupée de secrets était brutalement tombé à l'acide (Barrett).
Et dire que je les ai loupés après THE WHO au Live 8...
Entre mes 2 dates consécutives au Palais Omnisports, mon cœur balance, même si ladite balance penche finalement pour la claque de la découverte du premier soir, sachant que la réitération le lendemain était tout aussi bonne.
Son magistral et superbe sonorisation (pas eu besoin de protections une seule fois tout le long des 2 soirées), spectacle de haute voltige, projections et pyrotechnie à foison, Roger mégalo bien comme il faut dans le rôle du Pink parano.
Et, cerise sur le gâteau, j'ai même réussi à me poster à proximité de la scène mais à un éloignement suffisant pour profiter des atouts visuels du spectacle, au milieu d'un petit groupe chauffé à blanc qui maitrisait aussi les paroles du double
live "
Is There Anybody Out There?" sur le bout de doigt et remuait à fond les ballons.
Les concerts étaient largement à la hauteur de mes attentes, et même bien au-delà, de loin ceux qui m'auront le plus marqué en plénitude cette année-là : je ferais ça tous les soirs les yeux fermés si je pouvais !
D'ailleurs j'aurais aussi pris mes places pour les 30 et 31 Mai si j'avais su que je me prendrais de telles mandales.
2)
JUDAS PRIEST : "
Epitaph" - High Voltage Festival - Victoria Park - Samedi 23 Juillet
La performance au Zénith était déjà quasiment irréprochable -quelques saturations ici et là empêchaient d'apprécier pleinement le chant de Halford des rangs avancés dans la fosse d'où je me trouvais-
Le charme bucolique du Victoria Park, le concert en plein air, les écrans géants sur les flancs de l'imposante Main Stage, et la présence des lasers en prime auront achevé de donner la suprématie à leur date Londonienne !
L'escapade outre-Manche a été mon gros coup de cœur de l'année.
3)
ACCEPT : "
Blood Of The Nations Tour" - Élysée Montmartre - Mardi 18 Janvier
À l'annonce de la reformation sans Udo, j'avoue avoir eu de l'appréhension, jusqu'à même hésiter faire un nouveau déplacement de ma condition étudiante de Lorrain pour ma capitale natale.
C'était la première fois que je les voyais, et malheureusement la dernière fois que je mettais les pieds à l'Élysée.
C'était aussi mon premier concert de l'année, après un hiver plutôt calme pour ma part.
Avec un aller-retour Paris-Nancy intercalé entre 2 cuites, le moins qu'on puisse dire est que 2011 a démarré sur les chapeaux de roue.
Tornillo a vite fait de balayer dès leur entrée en matière l'expectative d'une demi-teinte qui me hantait, Wolf et Peter redoublant de complicité et d'énergie à chaque
riff, Stefan en imposant derrière ses fûts et enfin Herman bien éméché déconnant tout en arborant une banane indéfectible du début à la fin.
4)
BLACK COUNTRY COMMUNION : "
2our" - Bataclan - Mardi 19 Juillet
L'annonce de leur formation avait fait beaucoup de bruit, mais j'avoue ne pas y avoir particulièrement prêté attention à l'époque, probablement aussi bien par méconnaissance des carrières
solo de Hughes et Bonamassa, que le talent organique de l'ex-comédien du théatre de Morphée.
À vrai dire, quand j'ai vu le prix du billet au Bataclan, j'avais même pas envisagé d'en être, sur le coup.
Erreurs que j'ai eu la sage décision de corriger en accéléré durant les caniculaires journées printanières Parisiennes :
Les jours passant, découvrant leur discographie exclusivement via des
bootlegs de qualité et empruntant à tout va les disques de Joe Bee, tout en me repassant les classiques du dirigeable et de la troisième marque pourpre foncée, en alternant avec le "
Falling Into Infinity" de Derek Sherinian.
5)
BRIT FLOYD : "
Pink Floyd Greatest Hits - World Tour 2011" - Olympia - Mardi 15 Novembre
En tant que groupe de reprises, ils n'ont peut-être pas leur place ici, mais leur reproduction parfaite d'un répertoire bien garni de classiques m'a laissé un des plus beaux souvenirs musicaux qui soient.
J'ai déploré que trop peu de libertés soient prises par rapport au contenu déjà ô combien exquis de "
P•U•L•S•E", mais c'était tellement bon...
6)
STEVE HACKETT : "
Beyond The Shrouded Horizon Tour" - Cigale - Dimanche 9 Octobre
Sublime.
Je ne m'étais initié que quelques mois auparavant à la magnifique musique de GENESIS, puis progressivement (...) à celle de sa carrière solo, et y suis franchement allé sur une impulsion, avec la merveilleuse opportunité d'assister au concert depuis le premier balcon sur la droite de la scène, qui le surplombait directement et me donnait une visibilité parfaite sur les moindres détails instrumentaux, dont l'usage des nombreuses pédales qui agrémentaient l'estrade (basses de Nick Beggs y compris).
Exécution très pro et mélodieuse au possible, j'en suis sorti charmé.
Littéralement.
7)
JETHRO TULL : "
2012 Tour" - High Voltage Festival - Victoria Park - Dimanche 24 Juillet
Très franchement, j'aurais jamais pensé pouvoir les voir un jour, et même si je regrette encore qu'on ne leur ait pas accordé la tête d'affiche du deuxième jour du festival, leur trop brève prestation était placée sous le signe de la réussite du début à la fin, avec un Ian Anderson toujours aussi cabotin et auto-dérisoire, un Martin Barre hilare et un Joe Bonamassa invité en fanfare.
Bref,
living in the past.
Inutile de dire que là-bas, dans la catégorie LEROCK prog', SPOCK'S BEARD et NEAL MORSE les ont suivi de près.
8)
DESTRUCTION : "
Thrash Fest Classics" - Bataclan - Dimanche 27 Novembre
Le gros coup de latte de la soirée.
Largement devant EXODUS et SEPULTURA, en compagnie de qui j'avais pourtant passé également de très bons moments.
Schmier et sa prestance écrasante, sa Dean ronflante omniprésente, la décharge de
riffs annihilants et les assauts percussifs frénétiques ont achevé de me tabasser.
Après ça la messe des
power chords n'aurait même pas eu besoin d'en rajouter.
9)
YES : "
Fly From Here Tour" - Olympia - Samedi 19 Novembre
Certes Wakeman et Anderson ne sont plus de la partie, certes "
Fly From Here" a eu très mauvaise presse, et certes le concert était assis.
Rien à foutre, je les avais jamais vus de toute manière.
J'ai pas regretté un seul instant.
Les devants de la scène étaient accaparés non pas par Benoît David et sa présence effacée, mais bel et bien par Chris Squire, talentueux bassiste et personnage imposant s'il en est.
Steve Howe et ses grilles mélodiques chiadées ont aisément eclipsé Downes derrière ses claviers.
Et Alan White était toujours aussi efficace derrière ses fûts.
Ça butait.
Oui.
10)
ANGE : "
La 40ème Rugissante - 1970-2010" - Bataclan - Dimanche 4 Décembre
Le Bataclan est corrompu.
Lui aussi installe des sièges en fosse.
Voilà il fallait que ça sorte.
Maintenant que c'est dit, il suffisait de se caler au pied de la terrasse accueillant la buvette et de
headbanguer comme un malade avec un teesh de
Thrash tout le long du concert.
Car Christian Décamps est entouré d'excellents musiciens qui retranscrivent avec brio toute la force des fragrances angéliques d'antan.
Sans oublier l'apparition de son cadet Francis à l'occasion d'"
Ode à Émile", GENS DE LA LUNE assurant la première partie ce soir-là.
Les deux frères, la mère dans le public ainsi qu'un bonne partie de ce dernier en avait d'ailleurs les larmes aux yeux.
Ça faisait plaisir à voir et à entendre.
Sauf les sièges, qui m'ont souillé les cinq sens.
11)
RIVERSIDE : "
10th Anniversary Tour" - Nouveau Casino - Vendredi 13 Mai
Classifiés dans LEMETAL prog, les cinq Polonais n'en produisent pas moins une musique extrêmement planante dotée de belles envolées de vocalises et d'une charpente rythmique travaillée, à commencer par des lignes de basse très harmonieuses, et le rendu scénique faisait tout à fait honneur aux compositions sur disque.
À cela s'ajoutait une première partie toute aussi atmosphérique, et voilà de quoi passer une excellente soirée.
12)
OPETH : "
Heritage Tour" - Bataclan - Mercredi 16 Novembre
"Åkerfeldt a perdu la hargne, il s'est trop adouci."
Sans doute, mais aimant aussi bien les structures torturées de leurs titres les plus
Death que la mélancolie '70s de leur petit dernier, non seulement j'ai fait abstraction de l'absence de chant guttural sans peine, mais j'ai trouvé que l'intégralité du
set avait passé l'épreuve de la scène avec la facilité déconcertante d'une simple formalité.
Le seul moment où j'ai vu le temps passer était l'occasion du solo de batterie hautement nase.
13)
ALICE COOPER : "
No More Mr. Nice Guy - The Original Evil Returns" - Zénith - Mardi 8 Novembre
ICED EARTH passait le même soir au Bataclan, dur fut le choix, mais l'option vieux con prit le dessus.
Et elle fit bien, car on vit que c'était bon.
1h30 de spectacle, haut en couleurs et en mise en scène élaborée, doublée d'une livraison de classiques de qualité.
Mister Furnier respire encore bon la fougue de ses jeunes années.
Impressionnant de dynamisme et de passion,
he'd bite your face off.
14)
THIN LIZZY : High Voltage Festival - Victoria Park - Samedi 23 Juillet
Trop jeune pour les avoir connus avec Lynott ou Sykes, je m'en remets à une formation actuelle qui fait du très bon boulot sur scène, toute décriée la prestation de Warwick soit-elle.
Les classiques passent très bien et procurent le plaisir attendu.
J'en demande pas plus dans l'état actuel des choses.
15)
JOHN LEES' BARCLAY JAMES HARVEST : High Voltage Festival - Victoria Park - Samedi 23 Juillet
Sous-tête d'affiche légitime de la première journée de ce fabuleux festival, la formation sous la houlette du chanteur-guitariste a prouvé qu'elle en avait encore sous la caisse de résonance malgré le poids des années.
Au plus fort du rayonnement lumineux de la journée, les fragrances
Folk de leur doux LEROCK prog' aurait difficilement pu trouver meilleure place dans nos cœurs et nos réminiscences.
16)
·U·D·O· : "
Rev-Rap Tour" - Divan du Monde - Jeudi 27 Octobre
Après ACCEPT, quoi de plus normal de se tourner vers leur ancien nain hurleur.
Pas suffisamment de titres de sa carrière solo à mon goût, mais quels que soient les disques dont étaient tirés les morceaux choisis, ça pulsait et décoiffait sec.
Un bel arsenal de mandales.
17)
GHOST : "
Defenders Of The Faith (Part III)" - Olympia - Lundi 28 Novembre
Le groupe qui a sauvé la soirée.
Il va sans dire que je venais pour eux.
Non seulement la mise en scène sobre mais soignée des étendards déroulés en guise de vitraux ajoutait aux aspects ésotériques de la performance, pour le coup à la sonorisation cristalline et éclatante.
Le chant de Papa Emeritus et les sonorités rétros générées par la goule préposée aux claviers ont sans peine élevé le sextette au rang de clef de voûte de l'antre, et de point d'orgue de la soirée.
Et à ce jour, il s'agit encore du seul concert que j'ai passé là-bas debout.
18)
DORO : "
25 Years in Rock... And Still Going Strong" - Alhambra - Vendredi 21 Octobre
Décidé sur le vif sur retours positifs de compte-rendus laudatifs, j'allai découvrir la belle blonde de Düsseldorf d'un élan impulsif.
Et contrairement à Gasp, Yacine et Féfé, non seulement je n'ai pas bu la moindre goutte d'alcool au concert, mais il m'a laissé un souvenir très clair et enthousiasmant.
Communicativité exemplaire et interprétation d'enfer.
19)
STEVEN WILSON : "
grace for drowning Tour" - Bataclan - Mercredi 26 Octobre
Autant je n'apprécie pas l'arrogance excessive du personnage, autant je reste toujours béat devant son grand talent de composition.
Et son deuxième effort solo davantage axé
Jazz Fusion n'a pas fait exception.
Entouré des formidables Nick Beggs à la basse et Marco Minnemann à la batterie, autant dire immédiatement que l'orchestre a fait des étincelles.
L'empreinte de KING CRIMSON se faisait de plus en plus présente au gré de l'avancement du concert, et ce n'était certainement pas pour me déplaire.
On oubliera toutefois le prologue tout à fait dispensable sur fond de Bass Communion poussif au possible.
20)
MY SLEEPING KARMA : "
Up In Smoke - Volume 3" - Glaz'Art - Dimanche 6 Novembre
Tête d'affiche éthérée d'une soirée
Stoner qui l'était toute autant, le quartette Allemand a porté à l'ébullition les effluves lysergiques de leurs mélopées atmosphériques, et encore avec le sourire, dans la joie et la bonne humeur.
En ce qui concerne les déceptions à proprement parler, j'en ai pas vraiment eues, l'année ayant pour ma part été aussi riche qualitativement que quantitativement.
Une très légère amertume tout de même concernant PAIN OF SALVATION, que je voyais pour la 3ème fois, mais la 1ère en ouverture, et dont le tout petit quart d'heure est bien (trop) vite passé, un "
kingdom of loss" délayant inutilement la sauce, et les quelques grammes manifestes de Gildenlöw lui causant quelques tracés de
soli maladroits et un petit oubli dans un refrain.
P.S. : Je ne crée pas le cru 2012, Gandalf a l'air de s'en occuper systématiquement.