
Wacken 2006. Dimanche matin. Le plus grand festival du monde vient de prendre fin au cours de la nuit. Dans l’aube naissante, on ne compte plus les éléphants roses patchés qui errent dans le camping. Quelques abrutis armés de bâtons commencent leur travail de destruction des dernières tentes et bâches abandonnées sur place, tandis que d'autres fouillent les poubelles à la recherche de quelques conserves qui leur permettront de tenir le choc sur de futurs festivals. Au milieu de ce chaos, une silhouette chancelante apparaît au loin. Le Gorg, chemise à carreaux rouge au vent, la mèche rebelle et l'œil brillant s’avance, titubant, la démarche hésitante. Il est 07h30 lorsque le warrior des ballrooms, hirsute, un léger sourire en coin, s'effondre enfin dans sa Quechua 2 secondes dans un dernier grognement. Merveilleuse image surréaliste que celle de ce guerrier du Métal, valeureux ‘Real Steel’ qui hante encore ma mémoire malgré le poids des ans et les vapeurs de bière qui voudraient trop vite altérer mes facultés. Et merveilleux bonheur que de retrouver son histoire, la vraie, la seule, dans cette super production mettant en scène non seulement Gorgie lui-même, mais également son petit monde sur fond de Narrative Horny Death Core. Ils sont tous là. Le Gorg, Huile de lin, La fée, Coraya, Tadsimca, Little Tom, Douzic, Possum Master, War Nabot et Petit singe poilu. Chacun d’eux croqués en 53 tableaux furieusement orchestrés et mis en scène par l’esprit barré de Jack Nondidiou de Nondidiou et les guitares rageuses de King Ov Beuh. On découvre ainsi Le Gorg, de sa naissance à ses retours brocouille des festivals d’été, sa passion pour la sodomie, les allemandes à gros seins et le cassoulet – mayo, sa phobie de la bouffe dans son monospace, l’amour des pogos de Little Tom, Les lolos rois du rot, la fatigue chronique de La fée, sans oublier les bootlegs écrétés de Petit singe, les sucettes à Coraya, Al Bundy, la tente à Dieu, les frottements de Ron Winchester, Marc et son pote Chuck Billy, Nene Von Berlin et Boy Wonder, Philou et son Robloshow, le tout sur fond de sourire cancoillotte ! Formidable recueil d’histoires vraies passées au broyeur à viande, ce ‘Welcome to the Nuts’ se présente comme un hommage à celui qui a construit sa légende à travers près de trois décennies au service du Métal le plus True, et prend une teneur particulière après que l’infâme sodomite ait annonçé en Août dernier, sa retraite du Wacken. Putain, le choc ! Bon, en même temps, il nous fait le coup régulièrement, alors …Ha, au fait, si lors d’un prochain concert, Dieu vous dit qu’il va faire les soldes en attendant l’ouverture des portes, ne le croyez pas. Il va aux putes ! YvesZ.
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