Petit CR pour Dublin
Nous nous retrouvons ensuite pour Devin Townsend le 14 juin à l'Academy avec
Mindriot mt. en première partie, vieux groupe de Cork. Le trio existe depuis 1992 et joue un hard rock des plus classiques même si mon esprit malade a pu déceler des riffs un peu néo-prog voire des moments me faisant penser à Terria de Devin Townsend. Bien sur je ne parle ici que de quelques secondes de chansons, si vous tentez d’en écouter ne venez pas me faire des reproches parce que vous n’avez rien trouvé. Le hard rock de Mindriot mt. est très simple, bien effectué mais finit par lasser au bout d’un moment. Trente minutes c’est cool mais quarante ou cinquante minutes comme ils ont joué ce mercredi-là... j’ai trouvé cela trop long.

Pire, alors que je les appréciais au début ils m’ont ennuyé à la fin

. Les morceaux sont en général courts donc cela nous donne l’impression qu’ils jouent encore plus longtemps puisque la playlist n’en finit jamais de grossir. Néanmoins on ne peut pas retirer l’humilité typiquement irlandaise de ces gars, surtout du guitariste chanteur, jouant le timide au début avec de gentilles blagues à la “Bon s’il vous plaît essayer de nous applaudir sinon ils ont dit qu’ils nous paieraient pas”. On sent quand même le groupe qui tourne en Irlande depuis des années sans jamais avoir gagné rien de plus que le nécessaire pour payer l’essence et trois pintes (les pauvres)… En tout cas ce soir ils auront comblé le public, ces gens de Cork furent vraiment bien accueilli par les dublinois. Cela doit être sympa à écouter dans un pub je pense.
Nous finissons ce mois de concert avec notre canadien favoris et son
Devin Townsend project que j’avoue avoir lâché depuis quelques années oubliant même d'écouter Ziltoid 2

. Lors de mon récent retour sur Toulouse en septembre dernier j’avais acheté Transcendance en partie grace a “Offer your Light” qui m’avait bien plu. Malheureusement l’aĺbum m’était passé par-dessus la tête, le trouvant linéaire, parfois ennuyant et ne retenant que peu de choses

. Beaucoup de chroniqueurs et youtubeurs étaient du même avis que moi. Par sa faute et du au fait que je n’ai pas écouté de Townsend depuis des lustres je tardais à prendre mon billet. Quelques mois plus tard en réécoutant Transcendance je fus agréablement surpris d’y trouver des petites pépites telles que “Stormbending”, “Failure” ou le titre éponyme “Transcendance”
J’allais à cette date seul me disant que de toute façon un concert de Devin Townsend est rarement du temps gaspillé et souvent le show est de qualité.
En sortant de la salle je me demandais quel était le show que j’avais préféré ce mois-ci. Asphyx ou Devin Townsend Project ? Le concert de ce-dernier a eut un effet retardateur, plus j’y pensais plus je me disais que j’avais vu là un sacré concert et plus je l’adorais. Vraiment je suis très satisfait d’avoir pris mon billet et être venu à l’Academy ce soir-la.
Il y a deux points forts que je pourrais nommer en dehors de la setlist composée d’un peu de tout et de très peu de titres de Transcendance (trois en tout : “Stormbending”, “Failure” et “Higher”). J’étais très heureux d’entendre des chansons que j’adore : “Hyperdrive”

en tête mais aussi “Ih-Ah!”

, “Kingdom”, “Supercrush”, “Deadhead”. J’étais aussi heureux de découvrir “The March of the Poozers” que j’écoute souvent depuis le show et qui me donne envie d’acheter Ziltoid 2, c’est un morceau très fun et entraînant

.
Le premier gros point positif fut clairement le public avec une Academy pleine à craquer de gens qui allaient parfois jusqu'à chanter des titres entiers

, comme ce fut le cas avec “Hyperdrive”, et qui semblaient connaître tous les refrains par coeur. Pas de slams, quelques pogos gentillets, ce fut un public respectueux qui ne cherche pas à vous passer devant pour grappiller 30cm qui chantait fort, le genre de public que j’apprécie comme c’est souvent le cas en Irlande

.
Le second gros point positif fut, et il y a très peu de surprise là-dedans, Devin Townsend. Guitariste talentueux, chanteur hors pair naviguant avec grande aisance entre différents types de chant avec une perfection qui pourrait nous faire croire au playback et ainsi crier au charlatanisme mais le canadien ce n’est pas Sabaton, il joue et chante vraiment lui

. Ce qui le rend irrésistible et adorable en dehors de son jeu impeccable est sa personnalité en plus d'être un véritable showman. Chaque intervention envers le public est drôle et change énormément des simples et sempiternels “salut ça va? On est content de jouer ici issou”. Ses speechs sont en général longs, hilarants et emplies de réelle reconnaissance, on sent vraiment que le mec prends un énorme plaisir à jouer et qu’il est très touché et reconnaissant d’avoir un tel accueil. Il reste aussi poilant en jouant puisqu’il n’arrête pas de faire le con pendant les morceaux que cela soit en modifiant les paroles ou en faisant des grimaces.
La communion avec le public se fit donc très rapidement et facilement créant de superbes moments que je garderai toujours en tête comme cet “hyperdrive” dont je parlais, repris du début à la fin par le public. Il s’agit d’un de mes morceaux favoris de Townsend donc je vous laisse tenter d’imaginer mon état alors qu’accroché à la barrière je chantais ce titre avec huit cent autres personnes

.
Un autre beau moment (si ce n’est le plus beau !) fut pour le rappel. Le dernier titre joué fut “Kingdom” après quoi le groupe se retira... Sauf Devin ! Il fit mine de rejoindre les coulisses mais fit demi-tour avant de descendre les escaliers menant aux loges. Il se mit alors à nous parler de l’absurdité des rappels avec les gens qui acclament le groupe sachant que celui-ci reviendra quoiquíl en soit. Dit comme ça cela fait un peu con et prétentieux mais le canadien se lança dans un monologue d’une paire de minutes vraiment poilant et qui se conclut par la décision de lancer le rappel directement. Muni d’une guitare sèche Townsend joua “Ih-Ah!”, une très belle chanson d’amour, une balade tirée d’Addicted, chantée une fois de plus avec le somptueux public que nous étions. Pour expliquer un peu ce qui se passa à ce moment-là je dirai tout simplement que “Ih-Ah” semble être le “The Bard Song” de Devin Townsend. En concert cela donne donc un moment purement magique, une communion parfaite difficile à décrire. Je ne le ferai pas d’ailleurs eh

! Cela fut suivi par “Higher”, ultime titre pour cette soirée. Bizarre qu’un nouveau morceau finisse un concert mais je dois avouer que “Higher” est taillé pour en grande partie avec son final éclatant qui nous invite, une fois de plus, à chanter.
Et c’est donc sans surprise que vous avez compris que Devin Townsend Projectfut mon meilleur concert de juin. Un show très drôle, très carré, très efficace et surtout très humain en partie grâce à cet homme incroyable qui est Devin Townsend

qui, une fois de plus, a tenu à serrer la main de toutes les personnes du premier rang, dansant parfois la lambada avec eux, distribuant les derniers mediators (un pour moi d’ailleurs eh !) et playlists, s’asseyant sur le bord pour discuter avec les fans. Lorsque je l’avais vu il y a trois ans, au même endroit avec Mo de Bui, il avait fait la même chose

. Larry et Arif qui sont restés devant la salle ont pu le rencontrer. Devin prit quelques minutes pour discuter avec eux et même se laisser filmer par Arif afin de dire qu’il voulait visiter le Bangladesh puisqu’il avait entendu que la nourriture était “Yummi Yummi !” Son respect pour ses fans et son humilité l’honore et le rends que plus irrésistible

. Je finirai donc en disant que : Devin Townsend est un grand homme, il faut l’aimer et le respecter. Issou.