Bien, quelques souvenirs de ce concert...
Une affluence honnête, sans plus, ce soir au Transbordeur (le concert se déroule dans la grande salle mais seuls les 5 premiers rangs des gradins sont accessibles). On ne se marche pas dessus...Le public est plutôt jeune, et le nombre de demoiselles est plus élevé qu'à l'accoutumée (Sonata,un groupe de d'jeuns ??)
Je suis à peine entré que MACHINE MEN débute son set. D'entrée de jeu, le chanteur, Antony, commence à courir dans tous les sens et harangue la foule à tout va ; ce sera la cas pendant toute leur prestation. Les zicos sont appliqués, leur heavy se laisse agréablement écouter (à défaut d'être original) et le chanteur est très en voix (bien desservi par un son nickel). Ils partiront après 1/2 h sous les aplaudissements mérités d'un public conquis (dont je fais partie d'ailleurs).
Une bière et vingt minutes plus tard, et c'est au tour de SYMPHORCE d'envahir le Transbo...Et c'est la première fois que je rencontre ce diable d'Andy B. Franck qui va se mettre le public dans la poche en un tournemain : il est gouailleur, souriant, serre des pognes à s'en détruire
la main et surtout il déconne dans un français quasi-impeccable. Il est de plus très malin : devant les quelques sifflets qui suivent l'une de ses nombreuses tirades ("We're leaving tomorrow to play in the United States..."), il retourne habilement la situation ("...and we're gonnna tell
all the FUCKING USA how CRAZY the Lyon fans are!!"). Bien joué Andy, tu ferais un excellent commercial !
La musique ? Ben les compos de "Twice seconds" me laissent de marbre et celles de "Godspeed" sont plus intéressantes (ne serait-ce que parce qu'elles exploitent mieux les possibilités vocales du chanteur, dont la voix sait se faire aussi mélodieuse que puissante).
C'est donc sous un tonnerre d'acclamations que SYMPHORCE repartira au bout de 45 minutes...Revenez quand vous voulez, M'sieur Franck !
Après un intermède bien sympa causé par les road's (l'un d'eux, stetson vissé sur le crâne, effectue les tests micros d'une voix de fausset pendant qu'un autre, après avoir décapsulé un pack entier de Smirnoff Ice, arpente la scène avec le carton...Sur la tête), SA entre en scène sous un magnifique backdrop. je vous donne mes impressions en vrac :
- Clair qu'à l'origine Tony Kakko n'est pas un clown-né, mais sa prestation fait carrément pitié après celle de deux showmen comme Antony et d'Andy B. Franck. Attention, il est en forme : il court partout, danse avec son pied de micro, échange quelques facéties avec les autres membres du groupe...mais envers le public, RIEN. Pas un sourire, ni une parole. J'ai franchement l'impression que le groupe joue pour lui-même...SA se permet quand même quelques "blagues" (riffs d'"I was made for loving you" et de "Smoke on the water" intercalés dans des breaks, un couplet de "Last drop falls" chanté avec un rythme syncopé et une voix nasillarde, un "My land" qui se termine a cappella...) Mais la sauce ne prend pas et la réaction du public restera mitigée.
- Je me rends compte aussi que le groupe utilise des artifices pour éviter à Kakko de chanter certains passages haut perchés : tantôt il sollicite le public pour chanter, tantôt il change carrément de ton. Ainsi, "Weballergy" toute entière est jouée un demi-ton en-dessous de l'original...Quel massacre !!
- La setlist est assez équilibrée entre les 4 albums, mais trop de classiques passent à la trappe : "Full moon", "Blank file", "The end of this chapter", "Abandoned, pleased, brainwashed, exploited"...Et il y a ce foutu medley. Comment un groupe avec seulement 4 albums à son actif peut-il se permettre un truc aussi mesquin ? Surtout que les chansons choisies ne sont pas les plus pourries ("land of the free", "false news travel fast", "White pearl black ocean" et ..."DESTRUCTION PREVENTER", que j'ai espérée toute la soirée ! Les salauds !!). Sans compter que les titres de "reckoning night"ne passent pas bien en live, mis à part évidemment "Don't say a word".
- En fait, le moment le plus réussi du concert sera...L'outro, sur la musique de "Band of brothers" au bout de...1h20 de concert bâclé.
Verdict : Si Sonata Arctica, après un album plus que moyen, se permet maintenant de produire des prestations à deux balles comme celle que j'ai vue ce soir, je leur prédis une redescente express vers l'anonymat.
En bref, soirée à surprises : deux bonnes et une mauvaise (très mauvaise pour un fan comme moi).