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Réveil assez tôt et en sueur pour une nuit qui n'en a pas vraiment été une: plus un somme qu'autre chose, quoi

! Enfin bon, c'est le rythme festival, et on est rock'n'roll ou on ne l'est pas

Et rock'n'roll, Didi l'est. Plus que ça même: il est très HARD! Par contre, il ne se souvenait plus très bien de la soirée d'il y a trois heures et, comme Alex et moi sommes gentils et serviables
(et pour notre sécurité, accessoirement), nous avons conduit afin qu'il puisse se reposer pendant la demi-heure de trajet entre Sillé le Guillaume (le village de la Sarthe profonde où nous logions) et le site du Furyfest

Après avoir fait une escale ravitaillement dans un supermarché local et trouvé assez facilement une place sur le parking, c'est reparti pour une queue interminable à l'entrée

. S'il n'y a pas, cette fois, à attendre pour avoir les pass, c'est encore plus le bordel pour entrer. Certaines files avancent plutôt bien, pour d'autres, ça ne bouge absolument pas. Or, le soleil tape. La raison de ce blocage, en fait, est que certains gars refusent de se faire fouiller par des filles à l'entrée, et vice versa

. Cet imprévu désorganise tout. C'est vraiment n'importe quoi

! Du coup, on loupe encore des groupes

Ca ne commence pas non plus pile à l'heure, mais c'est énervant

.
Après avoir loupé les premiers groupes, qui de toute façon ne m'intéressaient pas, on prend la prestation de
THE OLD DEAD TREE en cours. Les Français jouent sur la Main Stage et bénéficient d'un excellent son et d'un jeu de lumière parfaitement adapté à leur musique. Si la salle n'est remplie qu'au tiers du fait du bordel qu'il y a pour entrer dans l'enceinte, le groupe a quand même l'occasion de jouer devant un bon public et de toucher pas mal de monde. Même dans une grande salle, les compos de The Old Dead Tree font mouche. En plus, Manu est bien en voix et assure grave. Si la play-list est basée sur "The nameless disease", le groupe jouera aussi deux nouvelles chansons qui figurent sur leur album à venir. Ca a l'air tout à fait dans le style auquel ils nous ont habitués, et on en va pas s'en plaindre. Ca passe comme une lettre à la poste. Belle prestation des Parisiens, donc, qui fait bien commencer la journée.
On embraie sur
COPROFAGO, qui joue à côté sur la Forum Stage. Eux aussi, on prend leur concert en cours car ils ont commencé un quart d'heure avant que The Old Dead Tree ne termine le sien

. Les Chiliens vont faire une grosse prestation. Pratiquant un death technique à la Meshuggah (en plus varié, toutefois) mélangé à des influences jazz, ce sont des musiciens extrêmement doués qui n'oublient pas d'avoir du feeling. Ils sont super carrés et les passages atmosphériques sont superbes. Le son pourrait être meilleur, mais ça tient quand même la route. Par contre, question jeu de scène, c'est assez bizarre car c'est le bassiste qui est au centre et le chanteur/guitariste est relégué sur les côtés. C'est la première fois que je vois un chanteur aussi excentré sur scène. Quoiqu'il en soit, les Sud-Américains ont bien assuré. Ce n'est pas garanti qu'on les revoie de sitôt, car ils sont à l'autre bout du monde, et c'est vraiment une chance de les avoir vus sur scène au Furyfest.
C'est autour d'un groupe bien barré,
CEPHALIC CARNAGE, de jouer sur la Main Stage. Et eux aussi, ils ont commencé pendant que le groupe de l'autre scène jouait, donc on en loupe au moins la moitié

Je ne sais pas si j'aimerais sur album, mais scéniquement, ces Américains sont impressionnants. Ils courent de partout, et leur bassiste à crète est complètement taré

On pourrait qualifier leur musique de didi metal, donc un death brutal et complètement tordu, ultra-technique avec des changements de rythme dans tous les sens

C'est en tout cas un groupe qui porte parfaitement son nom

Mais le top du top, ça a été la dernière chanson, intitulée "Black metal sabbath", qui est une parodie de black pendant laquelle les membres du groupe se sont ramenés avec des masques noirs et blancs et des épées en plastique, mimant des poses "evil"

Ce groupe est assez spécial, mais à découvrir malgré tout, surtout sur scène.
Après ça, il est temps de faire un break d'une heure ou deux, car un programme assez chargé s'annonce pour la suite de l'après-midi. En effet, l'affiche va se metalliser de plus en plus, et ce ne sont pas n'importe quels groupes qui vont jouer

Donc, en attendant le carnage annoncé, une pause s'impose

Après avoir mangé un peu, déliré un bon coup, on fait un petit tour en backstage où des Allemands du magazine Legacy nous offrent à boire

. C'est grâce à eux que j'ai découvert qu'en se faisant passer pour un artiste, on a la bière à 1€

En discutant avec eux, on apprend que Dissection n'est pas annulé, contrairement aux rumeurs qui ont courru pendant toute la journée de la veille. Vu les tee-shirts à l'effigie de ce groupe, ça aurait été mal venu... Mais il y avait de quoi avoir peur, vu qu'ils jouent la même journée que Megadeth (ce qui n'était pas prévu au départ) et que Dave Mustaine avait fait pression sur les organisateurs d'un festival israélien où les deux groupes devaient partager la même affiche. Ce que Jon Nödtveidt n'a pas du tout apprécié (à juste titre) et il lui a donc donné rendez-vous au Furyfest pour en découdre. Charmant programme

Heureusement, tout s'est bien passé: Dissection a été maintenu à l'affiche, et Nödtveidt n'a pas commis son deuxième meurtre

Par contre, Megadave s'était entouré de six gardes du corps... Parano excessive? De toute façon, Mustaine comme Nödtveidt sont à peu près aussi cons l'un que l'autre. L'opposition entre le catho ultra-réactionnaire et le sataniste anti-cosmique me fait plutôt rire, mais dans l'histoire, le plus grave est quand même Mustaine. Je suis le premier à reconnaître que le chanteur de Dissection n'est pas quelqu'un de très recommandable (il a quand même fait de la prison pour un crime raciste!). C'est loin d'être un modèle de tolérance, même s'il semble s'être repenti par rapport à certaines choses... mais profiter de son influence (parce que, en terme de célébrité et d'importance, qu'est-ce que Dissection par rapport à Megadeth?) pour faire empêcher de jouer des gens qui ne lui ont rien demandé à la base mais dont les idées sont simplement opposées aux siennes, c'est une attitude foncièrement intolérante et limite fascisante

Mais ce sont tous les deux de grands artistes, et ça m'a bien fait plaisir d'apprendre que tout allait se dérouler comme prévu.
Après cette longue pause, il est temps de retourner au front, cette fois sur la Forum Stage pour
IMMOLATION. Je ne connaissais ce groupe que de nom et de réputation. Comme le death américain n'est pas mon style de prédilection, je pensais y faire un tour juste pour voir... et finalement, malgré le son très limite, j'ai headbangué du début jusqu'à la fin

J'ai tout simplement adoré leur prestation. Ce sont des musiciens très doués et charismatiques. Leur musique est très sombre, lourde, avec de bonnes mélodies qui ressortent, c'est massif et ultra-puissant... Bref, c'était excellent

Il faudra que je découvre ça sur album au plus vite.
Suite à cette belle révélation, il est temps d'aller vénérer Satan et de détruire le cosmos avec
DISSECTION 
. Vu la superbe prestation qu'ils avaient délivrée en novembre dernier à Paris au Nouveau Casino, et vu la qualité de leur musique, on pouvait en attendre quelque chose de grand. Par contre, leur bassiste français Brice Leclercq les avait quittés deux semaines auparavant, remplacé au pied levé par un Norvégien qui jouait dans Disiplin, groupe de black metal affilié au MLO. On dirait que ça devient le critère principal que retient Jon Nödtveidt lorsqu'il recrute ses musiciens

Le groupe arrive sur une musique rituelle très lancinante, avec en fond un immense drapeau avec le logo du groupe où est inscrit également la définition que Jon donne désormais de sa musique: anti-cosmic metal of death! Le leader du groupe s'avance alors avec un couteau et trace des signes dans le vide avec. Il semble que ce soit un pentacle, en fait. De toute façon, les lights n'étant pas adaptées, ça fait assez ridicule

Une fois cette pseudo-cérémonie terminée, le show peut commencer. Satan n'est en tout cas pas venu en aide à Dissection

Ce concert a été l'une des grosses déceptions du festival (et il n'y en a vraiment pas eu beaucoup). Quand l'intro de l'album "Storm of the light's bane" retentit, on peut penser que ça va partir à fond la caisse dès les premières notes de "Night's blood"... sauf que "Night's blood" a été complètement massacrée, ainsi que la plupart des autres chansons

Le son de basse est immonde, les leads de guitares inaudibles, les riffs bordéliques et la batterie trop forte. Ce n'est donc pas la faute au groupe, qui se donne bien, mais plutôt à la technique. Mais ça n'empêche que ça a été mauvais. Ca s'est un peu amélioré au milieu, à partir de "Where dead angels lie", mais j'avais une envie permanente d'aller débrancher la basse tellement elle était insupportable! Pourtant, la play-list est très bonne, le groupe assure tant bien que mal, et une bonne partie du public répond présent. Cependant, après "The somberlain", tout le monde s'en va voir Dark Tranquillity à côté, tandis que Dissection revient sur scène pour jouer "Thorns of crimson death" en rappel

Le fait qu'il y ait eu un rappel est un signe que le groupe a apprécié l'accueil. Mais il y a eu aussi quelques abrutis qui ont essayé de perturber le concert en balançant des bouteilles d'eau sur scène

Mais le groupe a étonnemment bien réagi en continuant de jouer comme si de rien n'était. Néanmoins, ça n'a pas rattrappé leurs problèmes techniques et ça laisse un goût assez amer
Play-list de Dissection:
intro
Night's blood
Frozen
Unhallowed
Where dead angels lie
Maha Kali
The somberlain
Thorns of crimson death
Après cette déception, il faut aller voir sur la Forum Stage un groupe dont on peut être sûr qu'il ne décevra pas:
DARK TRANQUILLITY! A cause de ce décalage horaire entre les deux scènes, j'en ai loupé le premier quart d'heure

J'ai beau les avoir déjà vus cinq fois avant, c'est tout de même un de mes groupes préférés tous styles confondus. J'arrive au moment où les Suédois entament "The new build". Ils n'ont pas un bon son, comme la plupart des groupes qui jouent sur cette scène, mais ils assurent toujours autant. Mikael Stanne est un excellent frontman, comme d'habitude, mais il a l'air quand même surpris de l'accueil. Mais vu la qualité de leur musique et de leurs prestations scéniques, et vu aussi la déception du concert précédent, on ne pouvait que les acclamer chaleureusement. A cause du son limite et du fait que je les avais vus trois mois avant et que la play-list ne comportait pas de vraies surprises (sauf peut-être dans les chansons que j'ai manquées pendant le premier quart d'heure?), je dirais que ce n'est pas le meilleur concert de Dark Tranquillity que j'aie vu. Mais ça n'en était pas moins excellent quand même
Play-list de Dark Tranquillity: (moins les trois premières chansons que j'ai loupées)
The new build
White noise, black silence
The wonders at your feet
Punish my Heaven
My negation
Final resistance
Pas de temps mort pour aller voir sur la Main Stage le groupe dont Dark Tranquillity assurait la première partie de la tournée en février dernier:
KREATOR! Avec eux, on a toujours la garantie d'avoir un grand concert, et ils vont encore le prouver. C'est tout simplement le meilleur groupe de thrash metal actuel: sur scène, seul Slayer peut rivaliser (ils le montreront d'ailleurs le lendemain), et sur album, peu de groupes du style ont sorti des albums de la trempe de "Enemy of God" (et certainement pas Slayer depuis dix ans, enfin là, ce n'est que mon avis qui n'engage que moi

)

Et vu la prestation énorme que les Allemands avaient fournie en février dernier, on pouvait en attendre des merveilles. Et contrairement à Dissection une heure avant, Kreator sera largement à la hauteur

Avec en toile de fond la pochette d'"Enemy of God", le groupe débarque avec la chanson du même nom, suivie de "Impossible brutality", "Pleasure to kill" et "Phobia", et c'est parti pour du headbanging non stop

Ensuite, Mille fait son petit speech en disant que c'est la première fois qu'il vient au Furyfest, qu'il veut voir un public agressif avec une fosse énorme, et "Extreme agression" va lancer une bonne série de pogos (la première de la journée à laquelle j'assiste)

Le son est bon, les lights aussi, et comme d'habitude la présence scénique des membres du groupe est excellente (sauf le guitariste finlandais, Sami Yli-Sirniö, très talentueux mais décidément trop timide), avec un Mille Petrozza qui va finir par se casser le dos tellement il est plié et tient sa guitare bas, et un bassiste dont le cou s'assimile à un rotor d'hélicoptère

La play-list est terrible, mais comme ça ne dure qu'une heure, le groupe ne peut pas jouer tous ses classiques (et en vingt ans de carrière, des classiques, ils en ont!). Je regrette juste qu'ils n'aient pas joué "Renewal", mais je m'en remettrais

Une heure pour un groupe pareil, c'est trop peu, mais en même temps, à la fin, on est sur les rotules et on n'a plus de voix (le final traditionnel sur "Flag of hate" et "Tormentor" est redoutable pour ça)

:hail: Mille a dit qu'il était toujours content de venir en France, mais que depuis le temps, c'était la première fois qu'il y jouait lors d'un festival et qu'il espérait y revenir. C'est en tout cas la meilleure prestation de la journée. J'ai une pensée émue pour les pauvres gens qui, au même moment, à 200 kilomètres de là, sont obligés de se taper Dream Theater en première partie d'Iron Maiden au Parc

Vivement Wacken dans un mois, que je les revoie vite!!!
Play-list de Kreator:
Choir of the damned (intro)
Enemy of God
Impossible brutality
Pleasure to kill
Phobia
Extreme aggression
The patriarch/Violent revolution
Suicide terrorists
People of the lie
Betrayer
Tormentor
Flag of Hate
Après cette tuerie, il est temps de manger et de boire

Didi, qui planait complètement avec un sourire béat avant Kreator

, a été reboosté par ce concert et sautait de partout, ce qui fait que la pause n'a pas été triste

Je zappe Turbonegro, qui jouait sur la Main Stage (il paraît que c'était très bon), et je vais voir
ENSLAVED sur la Velvet Stage. Je n'y reste pas longtemps car, même si la nuit est tombée, on étouffe. Il fait une chaleur à crever et il y a tellement de monde que c'est impossible d'avancer. Vu que je les avais vus quatre mois auparavant et que la visibilité n'est pas au top, je jette l'éponge! Je ne suis resté que deux morceaux (les deux premiers titres d'"Isa", leur dernier album). Pourtant, le groupe avait un très bon son et une bonne présence scénique. Tous ceux qui ont eu le courage de rester jusqu'au bout ont adoré.
J'avais bien envie de voir
LOFOFORA sur la Main Stage. Je les avais vus il y a une dizaine d'années à Toulouse et ils avaient tout pété, et de ce que j'ai vu sur leur DVD, ils sont toujours aussi bons sur scène. Mais le son de la Forum Stage est de plus en plus épouvantable, et il y a trop de monde, donc ce sera dehors avec une bière à la main. J'étais bien motivé, après, pour voir
THE EXPLOITED, ce groupe mythique de punk bourrin

qui joue sur la Main Stage. Je n'ai pas aimé. C'est clair qu'il y avait de l'ambiance dans la salle, qui était pleine à craquer (tous les punks, la plupart des coreux, plus quelques metalleux comme moi). Ca pogotait bien, donc. Par contre, musicalement, c'était chiant à mourir, surtout qu'ils n'ont pas joué les hymnes que je connaissais du groupe. Le punk bourrin et ultra-basique, ce n'est définitivement plus mon truc, alors que j'écoutais un peu ce groupe quand j'étais ado. Je n'y reste donc qu'un quart d'heure, le temps de voir cinq ou six morceaux
Au moins, je serais en forme pour voir
MEGADETH, dont c'était la seule date en France! Mustaine et ses nouveaux musiciens (les frères Drover, du groupe Eidolon, à la guitare et à la batterie, et l'ex-Iced Earth James McDonnough à la basse) ne joueront qu'une heure et quart. Comme l'a dit Megadave au micro, "je n'ai qu'une heure, alors je ne parle pas, je joue!" Ca commence avec deux titres du nouvel album, auxquels je n'accroche pas particulièrement (peut-être parce que je ne les avais jamais écoutés avant?), mais après ça, les classiques ont défilé, du moins autant qu'il est possible de le faire en un temps aussi réduit. On peut toujours dire qu'il en manque (perso j'aurais bien aimé "Five magics" et "Sweating bullets"...), mais on ne peut pas tout avoir. Le groupe paraît en tout cas bien soudé. L'interprétation est parfaite, le son est limpide, le batteur est impressionnant (tout autant que son kit de batterie, d'ailleurs), Megadave est bien en voix et le nouveau guitariste joue les solos de Friedman avec grande classe. Bref, c'est à une très belle prestation des Américains que l'on a eu droit là. Dave Mustaine a beau être devenu un gros connard d'intégriste chrétien, son talent est intact.
Play-list de Megadeth:
Blackmail the Universe
Set The World Afire
Skin 'o my Teeth
Wake Up Dead
In My Darkest Hour
Reckoning Day
Hangar 18
A Tout Le Monde
Kick the Chair
Trust
Tornado Of Souls
Symphony of Destruction
Peace Sells
Holy Wars
Ainsi se termine la deuxième journée du Furyfest, nettement meilleure que la première pour un metalleux. Enfin, elle se termine pour ce qui est des concerts, parce qu'elle va continuer bien longtemps après: le temps de retrouver un Didi complètement à l'ouest (certes, Le Mans est à l'ouest de la France, mais là, Didi était à l'ouest de tout

) à qui on a pris les clés de la voiture sans résistance de sa part (même s'il a insisté pour conduire, pour la forme), on retourne à Sillé le Guillaume pour fêter les trente ans de celui qui nous hébergeait. Inutile de préciser que la nuit a été très courte et festive, et que Didi, une fois réveillé, a encore été déchaîné

Le Gasp a ainsi manqué de jolies chorégraphies de la didi dance
Suite de nos aventures au prochain numéro, pour une dernière journée fabuleuse
