Report écrit à l'arrache :
Scorpions @ Amneville, 19/05/2006 :
La soirée commence avec Jean-Michel, un guitariste seul avec lui-même. Je ne sais pas si il s'appelle Jean-Michel, mais il avait une tête à porter ce nom, donc je le nommerai ainsi dorénavant. Et bien notre Jean-Mimi national a un sévère dont pour assoupir. Il est certes tout seul, mais il a des effets partout qui le font passer pour un groupe de 20! Grand moment...de solitude!
On passe aux choses sérieuses avec un groupe que depuis longtemps j'avais envie de voir, enfin plus ou moins. Lex Koritni, ex-chanteur du groupe Green Dollar Colour qui avait sorti à l'époque l'excellent album éponyme. Donc bien évidemment, la set-list est axée sur ce seul cd. Et bien, croyez moi ou non, ça dépote sévère! Lex est un grand chanteur doublé d'un putain de frontman. Petite scéance de gagnage de fan lors du "Nightrain" de qui vous savez. Grand moment que ce duel de solos entre les 2 guitaristes Eddy et Luke, où Lex prend tour à tour ses collègues dans ses bras pour jouer sur leur guitare. Et puis quel bonheur de pouvoir enfin entendre des titres comme "Dirty Letter" ou "Mess with Love" en live. Loin d'être déçu donc et au contraire, excellente première partie.
Bon, ben comme souvent, le public de Scorpions est d'une ouverture d'esprit exceptionnel, et même si l'accueil n'a pas été défavorable aux premiers sets, il n'a pas été formidable non plus. Du coup, leur reste bien à prendre leur mal en patience. Pour peu de temps.
Entrée en scène comme on en a plus eu depuis longtemps sur "Coming Home" (

) alors que Klaus commence le set tout seul, assis au chant. Grand moment d'entrée. Difficile quand on s'appelle Scorpions de ne pas délivrer de grands moments. Même si ce soir on est loin, très très loin du dernier concert français donné par le groupe à Colmar (dans un tout autre contexte certes). On a vu les papys bien plus en forme et surtout des publics bien plus enthousiaste. L'ambiance est quasiment inéxistante, hormis sur les 2/3 plus gros classiques du groupe. Attention, la performance est loin d'être mauvaise, mais comme dit plus haut, un concert de Scorpions c'est toujours grand. Et ce soir, ce qui l'est le plus c'est le jeu de lumière phénoménal dont le groupe jouit. Le son aussi est bon quoique pas assez puissant.
Niveau set-list, c'est du classique en plus...court

des morceaux récents : "Love 'Em or Leave 'Em", "Deep'n'Dark" ou "Tease Me, Please Me", si on peut considérer un morceau de 15 ans comme récent. Des plus vieux, quoique quand Klaus annoncait un retour dans le passé, on s'attendait à plus anciens : "Make it Real", l'instrumental (énorme) "Coast to Coast", ... Et puis il y a le jouissif, voir le très jouissif : "Blackout", "Lovedrive", "Holliday" avec son final électrique (rarissime quoique raccourcis un peu ce soir), "Can Get Enough" en final, "Don't Believe Her", "Another Piece of Meat". Une set assez peu équilibrée avec aucun (

) morceau qui remonte jusqu'au Tokyo Tapes, 1 seul morceau de Blackout (

) et quasiment tout Lovedrive qui y passe. A côté il y a les méga classiques "Bad Boys Running Wild", "The Zoo" ou "Rock You Like a Hurricane" ou les éternels "Wind of Change" ou "Still loving You" pour qui la majorité de gens sont venus et qu'on a tellement entendu que si ils ne les jouaient plus, on n'en serait même pas triste. Ca aurait peut-être permis de rajouter des classiques qui auraient au moins tout autant mérité d'être là ce soir (" Hit Between The Eyes", "When The Smoke is Going Down", ou bien d'autres...). En gros? On a eu la quasi intégralité du World Wild Live, et quelques bonus à côté. Rien de bien transcendant, même si Lovedrive débouche toujours autant la cheminée.
Au final un bon concert, qui fait toujours du bien, met de bonne humeur, parce que un Jabbs, un Pawel et un Schenker ça foue la patate, et un solo de batterie de malade (presque 10 minutes!!!!) de James ça arrache tout. Même si on était en droit d'attendre beaucoup mieux d'un groupe qui nous a déjà mis plus d'une branlée musicale, et surtout d'un public qui décidément, malgré la différence de génération,a de mal a distinguer tuerie sonore ("In Trance", "We'll Burn the Sky",...) et hit indispensable ("Still Loving You", "Wind of Change", ...). Tant de points qui attristent qui seront comblés à Wacken cet été. On en dort déjà plus d'ailleurs...