Voilà hop, mon report de Trèves d'y a 15 jours! Comparez
Blind Guardian @ Trier , 15/09/2006 :
Nous vous avions prévenu en mai dernier...Blind Guardian était de retour et allait faire très mal. A Twist in the Myth dans ses baggages, le groupe repart maintenant sur les routes, dans le but de démontrer une fois de plus, que son succès n'est pas volé. Chose qu'en ce 15 septembre, il allait prouver d'une façon on ne peut plus magistral, mais ça, on ne le sait pas encore lorsqu'on pénètre dans l'Europahalle à 20h pile, juste au moment où les lumières s'éteignent.
Et c'est ASTRAL DOORS qui a la lourde tâche de prendre possession des lieux en premier. La salle est archi-bondée, du premier rang, jusqu'au petits gradins tout au fond de la pièce. Déjà, le son est tout bonnement excellent, même si on peut raler que la scène soit vraiment trop basse. En effet, des 3500 personnes présentes, combien ont réellement vu quelque chose ce soir là? Le combo enchaine les titres sans perdre de temps, livrant en même temps une belle prestation, et recevant de ce fait un très bon accueil. Il faut dire qu'il est agrémenté d'un très bon chanteur, qui assure bien son répertoire, fait participer le public, bref, sait captiver l'audience. Et ce même si, on a un peu l'impression que la musique perds un peu en peps live, ce qu'elle envoie plein la tête sur les deux derniers opus du groupe Astralism et Evil is Forever, via les "Time to Rock", "Bride of Christ" ou autre "Black Rain". Une bonne performance toutefois, qui termine son set sous les applaudissements, même si beaucoup de ceux qui ont appréciés, applaudissent déjà la suite.
C'est peu dire! A la seconde terminé, au lieu du traditionnel "zu gabe" (une autre), ce sont des interminables "Guardian, Guardian" qui occuperont la demi-heure durant laquelle le public prend son mal en patience. Les lumières s'éteignent alors, "War of Wrath" débute, et c'est dans un silence de messe, limite inquiétant que, le poing braqué en l'air, la foule patiente quelques secondes de plus. Les musiciens envahissent la scène, et c'est la folie totale, les aplaudissements montent crescendo jusqu"à ce qu"Into the Storm" explose, dévoilant le vaste espace scénique dénué de tout backdrop, et la batterie aux couleurs de Fly (comme lors des dates de mai). Il allait de soit pour nous que les Blind Guardian possedaient les meilleurs fans du monde, mais nous étions très loin de ce à quoi nous allions assister là.
La chaleur étouffante de la masse humaine en plus du light show très faible, rend l'air irréspirable, et les slammeurs qui s'enchainent sont les bienvenues pour créer quelques trous. Ceux-ci s'amusent en effet de partir de tout en haut des marches et d'aller jusqu'au photo pit en crowd surfing. Mais plus que ces quelques mouvements de foule, c'est l'ambiance phénoménal qui règne dans l'arène ce soir, qui nous file des frissons tout entier. Il n'est pas vraiment utile de chercher des morceaux pour illustrer ces propos, puisque la totalité des chansons jouées ce soir, et il est d'avis qu'importe ce qu'ils auraient pu jouer d'autre le résultat aurait été le même, sont reprises en intégralité par le public, qui connait la discographie complète des Allemands, sur le bout des doigts.
Dire que les morceaux des albums les plus populaires que sont Nightfall in Middle-Earth et Imaginations from the Other Side, sont les plus acclamés et attendus, serait un mensonge. Certes, ils le sont et provoquent des réactions frolant parfois l'hystérie, mais il en est, à vrai dire, de même lorsque "Born in a Mourning Hall", "Welcome to Dying" et surtout "Lost in a Twilight Hall" et "Valhalla" pointent le bout de leur nez. Ce dernier rallonge considérablement la durée initiale du show, puisqu'elle va durer pratiquement un quart d'heure. Au même titre que les interventions du public entre chaque chanson, qui lorsqu'il ne balance pas des "Guardian, Guardian" pendant 2/3 minutes, se risque à tenter d'obtenir un Majesty qui malheureusement ne viendra jamais. Seulement parce qu'on a droit à une autre surprise, au moment où "I'm Alive" fait son apparition sur la set-list pour la première fois de la tournée. Une date qui, probablement dut au day off de la veille, est d'un point de vue musical, d'une qualité incroyable.
Le gardien aveugle joue ce soir avec une précision ultime, et, bien fort est celui qui arrive à trouver un pain. Ce n'est pas faute au son, qui est d'une perfection à couper le souffle, ni des images qui défilent sur l'écran blanc en fond de scène, et dont on se passerait bien en fin de compte. C'est simplement que tous sont à fond dedans, et avec un plaisir non dissimulé, rend bien à son public bien aimé, ce qu'il lui fait ressentir. Les solos tuent, les choeurs des musiciens sont inaudibles tant la foule s'exclame dans une communion métallique que jamais nous ne pensions voir un jour. Hansi est lui aussi très en forme, bien plus qu'on en a l'habitude, et surprend même par sa mobilité qui autrefois rappellait un reverbère. On le voit courir, headbanger, faire des allers-retours en long et large de la scène. On croit rêver, et tout cela est bien réelle. La frappe de Frederik semble elle ne déranger personne. Nous qui l'avions déjà vu à l'oeuvre il y a peu en Hollande, savions le bien fou qu'il faisait à cette formation 2006 de Blind Guardian ; et bien ce soir il nous a plus que convaincu. Sa touche groovy qu'il apporte sur les partitions d'origine font tout simplement mouche, et c'est surtout sur les nouveaux morceaux qu'on le voit, sur "Fly", premier single du dernier opus.
On est justement un peu mal à l'aise par rapport à ces nouvelles chansons, et ce, pour plusieurs raisons. La première est que ce soir, nous n'auront droit qu'à 2 d'entre eux ("Another Stranger Me" est joué en rappel), "Skalds and Shadows" ayant disparu en cours de tournée (pas forcément un mal tant elle paraissait souffrir de l'ombre de "The Bard's Song"). L'autre est justement que de tous les titres de ce plutôt très bon nouveau cd, ce sont les plus faibles qui sont joués en live. Des chansons comme "This Will Never End" ou "Turn the Page" sont tout de même beaucoup plus adaptable et plus fidèle à la qualité et au style musical que ce à quoi le groupe nous a habitué. Du coup, et d'un côté c'est logiquement que ces titres sont les moins bien reçu de la soirée, d'une part moins simple à retenir, et de l'autre trop récents. Une soirée dont on ne peut pas à propement parler citer de moment qui surpasse les autres, même si il y a un moment que tout le monde attend, mais qui ne semble jamais arriver.
"The Lord of the Rings" est sublime chantée par tous, la chair de poule nous envahit petit à petit et nous laisse finalement nous prêter au jeu du jump massif sur un final anthologique. Chose qui se reproduit quelques (longues) minutes après, lorsque le seul morceau d'A Night At the Opera est chargé de clore le set, en la présence de "And Then There Was Silence". La durée du morceau, même si écourté de son intégralité en live, ne semble dérouter personne et c'est dans une fête générale que le passage festif, après plus de 10 minutes intenses, se déroule sous les huées.
Des huées de fort bonne augure, puisque c'est simplement que les rappels sont en fait tellement téléphonés et semble là, juste pour que la foule se remette à scander Guardian pendant 5 bonnes minutes, ce qui ne manque pas. Le premier rappel est formaté à souhait, et malgré que "Welcome to Dying" soit de retour depuis peu, on imagine pas vraiment un concert de BG sans ce morceau, et sa présence ne surprend personne, pas plus qu"Imaginations from the Otherside" d'ailleurs. Le second rappel est encore plus prévisible, mais celui là, personne ne le critiquera jamais, n'osera jamais lui faire du mal. Et pour cause...
Les guitares accoustiques sont apportés sous les cris qui n'en finissent plus. De surprise il n'est nullement question, et lorsque nous évoquions tout à l'heure un moment clé, plus attendu qu'un autre, celui qui venait alors l'était en réalité déjà avant le concert, et l'est depuis Somewhere Far Beyond, et ceci est valable à l'unanimité pour tous les concerts du groupe, et tous ceux qui viendront encore. Je ne citerais même pas le nom, tout le monde le connait, tout le monde sait l'effet que cette chanson produit sur le public, et ce soir moins encore que toutes les autres versions que l'on a pu entendre, Hansi n'a prononcé pas plus de 3 phrases de toute cette communion, moment unique, ultime, jouissif, qui nous pousse aux larmes.
Et au "Mirror Mirror" de nous montrer une dernière fois qui est le plus beau, le plus grand, de sècher nos larmes de bonheur, d'un moment musical que nous avons tous partagés ce soir. Blind Guardian a été très grand, même énorme, et cette tournée qui s'avérera sûrement être la consécration finale du groupe, s'achèvera bientôt de la plus belle des façons à Wacken, où ce ne seront pas 3500, mais 50000 bouches qui pourront témoigner, qu'en live, ce groupe n'est vraiment pas comme les autres. Une façon comme une autre de dire qu'une claque comme ça, on en prend pas deux dans une vie...
Set-List :
War Of Wrath
Into The Storm
Born In A Mourning Hall
Nightfall
Script For my Requiem
Fly
Valhalla
Time Stands Still (At The Iron Hill)
Lord Of The Rings
I'm Alive
Lost In The Twilight Hall
And Then There Was Silence
--- encore ---
Welcome to Dying
Another Stranger Me
Imaginations Form The Other Side
--- encore ---
Bard's Song (In The Forest)
Mirror Mirror