Je vous demande de mettre un petit mot afin de justifier votre choix, et non de simplement poster une pochette. Les albums longs et prenants de bout en bout sont suffisamment des petits miracles en soi pour ne rien avoir à en dire


:np: DREAM THEATER - Awake - 75 mn
Bien que la triplette introductive ne soit pas d'un grand intérêt pour moi (deux titres techniques sans âme et une ballade de merde), tout le reste n'est que pur bonheur et magie, par un bon agencement de titres qui se révèlent variés et infiniment mélodiques:
La trilogie "A Mind Besides Itself", qui comprend trois morceaux aussi différents que prenants: l'instrumental "Erotomania", l'envoûtant "Voices" et la belle ballade acoustique "A Silent Man", aussi forte qu'elle est d'apparence calme.
S'ensuivent les deux morceaux-jumeaux: "The Mirror" et "Lie", très dynamiques, avec de chouettes riffs et de beaux claviers.
Puis la ballade "Lifting Shadows of a Dream", une vraie chanson qui monte en puissance, des mélodies belles et simple, sans recherche de technique à tout prix, un truc que ne sait plus faire Dream Theater de nos jours.
"Scarred", un gros morceau là encore très prenant: un titre bourré de breaks qui se suivent toutefois très naturellement et permettent au titre de toujours retomber sur ses pattes (pas comme le dernier Machine Head, quoi). Là encore, c'est très mélodique d'un bout à l'autre et on sent que la machine est parfaitement rôdée.
Enfin, "Space-Dye Vest", sûrement une des plus belles chansons que j'ai jamais entendu de toute mon existence. Une mélodie au clavier-piano toute simple mais à laquelle il fallait penser, le genre de mélodie qui vous arrache les larmes des yeux et qui reste imprimée dans votre crâne toute votre existence dès la première écoute. Un titre fort qui conclut en beauté ce slendide opus.

:np: DEVIN TOWNSEND - Ocean Machine - 74 mn
Le Canadien a vraiment fait fort, très fort sur ce disque. Le concept de l'océan est présent davantage dans la musique que dans les paroles. La production, le style, plein d'images se bousculent dans ma tête quand j'écoute ce disque: le groupe qui surgit des vagues sur un rocher dès que les premières mesures de batterie et de guitares se font entendre sur "Life", un corps qui se laisse emporter par les fonds marins dans "Voices in the Fan", les premiers rayons du soleil avant une effroyable tempête dans "Greetings", un orage au-dessus de la mer sur laquelle flotte le radeau de Devin sur "Regulator", un phare qui surgit lui aussi des vagues, la nuit, et manquant à chaque fois de se faire renverser par des vagues violentes qui surgissent de toute part sur "Bastard" et enfin, un Devin qui s'aventure de plus en plus profondément dans les fonds marins sur "The Death of Music" jusqu'à ce qu'il disparaisse dans les ténèbres environnantes.
Rarement un album m'aura autant permi d'imaginer tant de choses. Même ps un autre disque du Canadien, malheureusement. Un disque versatile, plein de fougue et infiniment grand. Comme l'océan.

:np: TYPE O NEGATIVE - World Coming Down - 74 mn
Ce disque s'est fait complètement descendre à sa sortie. Sûrement parce qu'il dénotait complètement par rapport à Bloody Kisses et October Rust. Je ne vois pas d'autre solution car je le trouve réussi de bout en bout. Même la reprise des Beatles est géniale et sied vraiment bien au style du groupe, qui se l'est littéralement appropriée.
D'ailleurs, on sent que c'est une influence de Peter Steele, ça se ressent dans le feeling général et sa manière de chanter lors de certaines envolées vocales sur "Everyone I Love is Dead", "Creepy Green Light" ou encore "Everything Dies" (un titre noir mais avec un refrain très pop et joyeux, complètement en décalage avec les paroles où tout le monde crève, comme le faisait remarquer judicieusement Brother of Steel

Mais il faut bien se mettre en tête que des Beatles, on en a ici, sur cet opus, une version avinée et camée jusqu'à l'os, les musiciens ayant encore la tête encore bourdonnante d'un trop-plein de médocs ingurgités juste avant l'enregistrement de leurs chansons, une impressoin renforcée par une sur-saturation des grattes et trois intermèdes qui font froid dans le dos, où on entend une personne sniffer de la drogue, boire jusqu'à percevoir les bruits environnants de manière étouffante et mourir dans le dernier intermède, l'encéphalogramme plat entraînant les pleurs d'une jeune femme et une sorte de comptine débitée par la petite voix d'une fillette... Ambiance

Le groupe est quand même conscient qu'il doit composer de bonnes chansons et hormis un "Who Will Save the Sane ?" un peu fade, il n'y a absolument rien à jeter sur cette galette vert foncé. Tous les titres cités plus avant, ainsi que "White Slavery" (tout un programme), le long "World Coming Down" (tout un programme-bis), le tubesque et très Sabbathien "Pyretta Blaze", avec son riff à la "Into the Void", et "Hallow's Eve" témoignent d'un sens aigu de la mélodie et des arrangements qui garantissent à l'auditeur cherchant à évoluer ailleurs que dans un monde de Bisounours qu'il trouvera son compte dans ce disque.
Voilà, à vous
