5 jours après la déflagration Sick Of It All, me voici de retour au Transclub pour l’étape lyonnaise de notre canadien préféré, Danko Jones. (Le transclub est l’avant petite salle du Transbordeur)
En cette nuit d’Halloween, au milieu du Week end de 3 jours, le public s’est très peu mobilisé. C’est un peu triste sachant que la veille Epica sur-blindait la grande salle du Transbordeur et qu’il y a 1 an et demi, le père Danko remplissait quasiment le Ninkasi Kao (près de 600 personnes).
Aujourd’hui, c’est à peine 300 personnes qui se sont déplacés … Public d’ailleurs plutôt rock et assez peu métal. Beaucoup de tee-shirts à l’effigie du sémillant canadien.
J’ai du mal à l’expliquer sachant que le dernier album de Danko Jones («Below the Belt » qui évoque autant le coup du boxeur sous la ceinture que les galipettes) est vraiment réussi : gorgés de tubes incisifs. Tout le contraire de son prédécesseur plus mou et moins jouissif. Le public est parfois versatile et difficile à suivre.
Ce sont les Londoniens de Young Guns qui ouvrent le bal. En cette nuit d’Halloween, les 5 musicos ont fait l’effort de se grimer en zombies. Pas mal ! Le groupe pratique une sorte de rock alternatif, énergique et assez entrainant. Ce n’est pas super original mais c’est bien fait. Leur batteur martyrise littéralement ses peaux en frappant comme un forcené tout en assurant avec classe les backing vocals. Leur leader ne ménage pas ses efforts pour chauffer l’ambiance. Sans aucun succès par contre … Manifestement, la pluie froide qui tombe depuis 2 jours a bien douché l’enthousiasme des gens présents. Quelques timides applaudissements ponctuent le set des Anglais. Ils n’arrivent pas à provoquer plus qu’un intérêt poli de la part du public. Dommage ! A revoir peut être dans d’autres circonstances avec un public un poil plus réceptif ?
Suite à ce petit hors d’œuvre, on passe 30 longues minutes à attendre. Heureusement, pour une fois la programmation musicale est de très bon aloi. Avec du Entombed, du Danzig, du Judas … Que des morceaux assez rares ! Ptin, excellent !!! Ca change du Manson ou du Korn qu’on entend parfois en ce lieu.
Le trio canadien débarque enfin. Le petit guitariste porte une belle casquette noire au logo Adidas bien visible. Je trouve bizarre ce décalage entre la classe naturelle de Danko, et cette casquette hors de propos. Peu importe, le concert commence sur les chapeaux de roue avec les 2 premiers morceaux extraits du dernier skeud « I Think Bad Thoughts » et « Active Volcanoes » … Le public réagit au quart de tour en se trémoussant à tout va. La section rythmique est ultra précise, John Calabrese, le bassiste classe avec sa petite moustache est à fond les manettes, et le batteur est à l’avenant. Mais bien sur, tous les regards se portent sur le Danko Jones qui électrise littéralement toute l’assistance. Danko se donne à fond avec ses petits gimmicks, ses grimaces et sa langue mobile. On a le droit à un « Sticky Situation » ultra speedé où même Danko Jones a du mal à suivre. Essayer de dire le plus rapidement possible « This is, this is, this is a sticky Situation ! » 20 fois de suite … et vous comprendrez !
Le groupe va enchainer les 5 premiers morceaux à la vitesse de l’éclair sans temps mort pour prendre le public littéralement à la gorge : et ça marche ! Les chansons sont courtes, enjouées et ultra incisives. En fait si on résume, que des tubes : des riffs simples, des solos pas prises de tête, des refrains entêtants …. Le père Danko sait appliquer la recette miracle !
Au bout de 20 minutes de bonheur, Danko Jones fait sa première pause. C’est un personnage celui là, avec sa tchatche incommensurable et ses bons mots. Un vrai showman ! Perso, j’attends toujours ces breaks avec un plaisir non dissimulé. Il prend malin plaisir à jouer avec le public « Alors les gars ? ça va ce soir ? Aujourd’hui c’est halloween !!! Et vous avez vu ? Je suis déguisé …. En Tiger Woods » nous dit-il en montrant sa belle casquette et en mimant un magnifique swingue de golfeur !!! C’est l’hilarité générale ! « Les mecs ! les mecs ! Ne vous moquez pas, je suis Tiger Woods : je peux avoir toutes les poules que je veux » Rires gras !!! « Je rigole : en fait, fuck la nuit d’halloween, on est là pour faire du Rock !!! De toute façon, j’écoute Darthrone et Dimmu Borgir, c’est Halloween toute l’année »
Danko Jones balance alors sa casquette et c’est réparti pour un « Code of The Road » tonitruant repris en cœur par un public clairsemé mais néanmoins déchaîné !!!
Les enchainements mortels de tubes et les bons mots vont se succéder jusqu’à la fin du set. On aura droit à une imitation de rappeur hilarante, à une apologie de l’ « Oral Sex » (Le « Best One » d’après lui) (« Vous aimez l’Oral Sex ??? » Yeaaaaaaaaaahhhh !! « Ptin, en Allemagne quand je pose la question, c’est calme, ici en France, c’est « Yeaaaaaaahhhhh » ! Vous êtes trop forts : Vive la France ») et un appel à la mobilisation pour son prochain concert l’année prochaine (« Putain la prochaine fois, on joue dans la grande salle ! Prévenez vos amis ! Et puis non, on jouera 3 fois de suite dans la petite salle, c’est plus Rock !!!»)
Sur « Bring on the Mountain », Danko Jones nous gratifie de son gimmick habituel, son petit speech sur son ascension de la montagne du rock suivie de sa longue liste nécrologique où il rend hommage à tous les grands disparus (Bon Scott, les Ramones, Joe Strummer, Dimebag Darell … Il aura l’élégance de citer Peter Steele et il finira par citer le « plus grand de tous … non pas Mickaël Jackson ! Ni Elvis Presley ! Mais Ronnie James Dio !!!!! » Délire dans la foule !!!)
Physiquement, le groupe donne vraiment, et les gars sont rapidement trempés de sueur. Ce qui explique peut être la longueur du concert, qui ne va pas dépasser 1 heure. Avec les rappels, on arrive à 1h10 … Quelle misère ! Et c’est quand même ma grosse réserve, 1h10 de concert c’est vraiment le minimum. Même si la qualité est là, on reste tout de même sur notre faim. D’autant plus que la set-liste sera raccourcie d’un titre : « Tonight is Fine », un de mes favoris en plus. Danko Jones aura beau nous dire que nous sommes le meilleur public à ce moment de la tournée (quelle démagogie !) la pilule a franchement du mal à passer.
En conclusion, une soirée mitigée pour ma part avec un concert bien trop court. Tant pis car sur ce qu’on a vu, Danko Jones nous a fait prendre un pied incroyable mais bien trop court.
Dire que l’année dernière, lors de son concert au Ninkasi Kao, le Père Danko se vantait de pouvoir jouer jusqu’à 3 heures du mat’. Chiche pour la prochaine fois ?
PS : Et pas de « King of Magazines » non plus … snifff
Set List
I Think Bad Thoughts
Active Volcanoes
Play The Blues
Forget My Name
Sticky Situation
Code Of The Road
First Date
Had Enough
Baby Hates Me
Full Of Regret
Sugar Chocolate
Sugar High
Invisible
Lovercall
Bring On The Mountain (Become The Mountain)
----------------
Dance
Bounce
Samuel Sin