Mon CR super à la bourre ....
3 mois sans live, dediouuuu c'est long ... C'est le laps de temps qui s'est écoulé depuis mon précédent concert en décembre. Dernièrement, Les opportunités de live intéressantes ont été rares mais enfin, en ce vendredi 4 mars 2011, les affaires sérieuses sont de retour: en effet, ce n'est pas moins que l'attelage Nevermore / Symphony X qui nous fait l’honneur d’une escale à la maison.
Symphony X nous avait déjà ébloui avec leur power métal symphonique à Lyon il y a 2 ans lors de la tournée de promotion de leur superbe « Paradise Lost ». C'est un grand plaisir de les retrouver ce soir.
Mais, le vrai événement, c'est bien la première date lyonnaise de Nevermore. Le groupe de Seattle fait partie de mes chouchous. Ce groupe totalement inclassable pratique un power trash, truffé de soli totalement hallucinés de leur guitariste prodigue Jeff Loomis, et surtout marqué par la voix si particulière et envoutante de Warrel Dane. J'ai eu l'occasion de croiser déjà 2 fois les américains sur scène en 2006 à Milan et 2010 au Hellfest. A chaque fois, dans un contexte de festival ... Autant à Milan, la perf m'avait ébloui (pourtant sans guitariste rythmique sur scène à l’époque), autant le concert du Hellfest avait été poussif et pénible. Warrel Dane malade ce jour là, avait vraiment forcé pour assurer ses parties vocales.
Cette date au Transbordeur de Lyon est donc exceptionnelle et les plaques d'immatriculation des véhicules présents sur le parking indiquent que les gens se sont déplacés de loin pour l'occasion. A vue de nez nous serons 600 personnes à assister à l'événement.
Et, c'est avec un grand plaisir que je retrouve mes compagnons de jeux (Hail to Chacal, ma Dg, Gandalf, McBrain, Osa/Oso, Dark Avenger, Chewby, Missa-Missa, Fully ...)
Le date de ce soir est présentée comme un co-headlining : les 2 groupes sont censés assurer le même temps de jeux. De plus, ils sont accompagnés de 3 autres formations (dont les suédois de Mercenary que j’aurais volontiers vus) mais comme d’habitude, compte tenu de mon arrivée tardive, je n’aurais pas l’occasion d’écouter une note de ces 3 premières prestations. Pas grave ! Je me rattrape en papotant avec les amis pas vus depuis longtemps.
Nevermore
Devant un backdrop aux couleurs de leur excellent dernier bébé « The Obsidian Conspiracy », Nevermore ouvre les hostilités. La réussite d'un concert de Nevermore tient avant tout de la performance vocale de Warrel Dane. Et avant chaque concert, la crainte est de tomber sur un de ses jours sans (comme au Hellfest 2010 par exemple). Mais dès les premières notes, nous sommes rassurés : il paraît en forme vocalement. Nevermore a la judicieuse idée de placer un de ses brulots les plus efficaces d'entrée de jeu « Inside Four Walls » tout de suite enchaîné avec un des joyaux issus de « The Obsidian conspiracy » : « Moonrise (Through Mirrors of Death) » Et forcement, ça poutre très très sévèrement : craquage de cou en règle !!! Hell Yeahhhhhhhh !!!! Il est vrai que malgré une qualité indéniable, le groupe officie quand même dans un genre bien spécifique difficile d’accès et assez alambiqué. Se concentrer sur les morceaux les plus directs est une bonne solution.
Passé l’euphorie des 2 premiers morceaux, même si Warrel Dane continue d’assurer plutôt bien ses parties vocales, je sens que quelque chose ne va pas. Son extrême maigreur est frappante. Il minimise ses déplacements et paraît très fatigué. Dès qu'il en a la possibilité, il va même s'asseoir devant le kit de batterie de Van Williams. Il chante d’ailleurs même assis ( !?!?!) Il s'alimente en distillant ses paroles entre 2 bouchées de fruits secs. C'est la première fois que son diabète a l'air de l'handicaper à ce point. Physiquement, malgré son tee-shirt Behemoth, ses ongles noirs et sa barbe naissante, il ressemble à un vieillard désarticulé qui se traîne. Il assure le minimum, et petit à petit, fatalement, sa voix finit par le lâcher ... C'est triste. D’autant, qu’il fait tous les efforts pour continuer le show.
On remarque que Jim Sheppard, le bassiste habituel est absent, remplacé par une bassiste brune et filiforme. Warrel nous apprendra un peu plus tard que Jim est resté aux US pour se faire opérer d'une tumeur cérébrale bénigne. Et que tout s'est bien passé. Pour la petite info, cette musicienne accompagne déjà Warrel dans son fantastique groupe solo (Un conseil : écoutez l'hypnotique et très réussi « Praises to the War Machine »)
Jeff Loomis dans son coin, avec sa coiffure improbable type batteur fou du Muppet show, plaque de façon imperturbable ses soli ultra chiadés, bourrés de shreds comme si de rien n'était et comme si son hurleur de service n’était pas en train de rendre l’âme à ses côtés.
Mais, le plus monstrueux des musicos est sans contexte le batteur, Van Williams. Perché sur son kit légèrement surélevé, il fait admirer son jeux tout en puissance et en amplitude. Très impressionnant ! Ses bras aussi gros que mes cuisses martyrisent avec rage ses pauvres peaux qui ne lui ont rien demandé.
Nevermore nous a concocté une set-liste qui fait la part belle au petit dernier « The Obsidian Consipiracy ». Les nouveaux morceaux passent bien l'épreuve du Live. Mais, personnellement, je prends un pied d’enfer sur les magnifiques « Born » et « This Godless Endeavour »
Au bout d’un peu plus de 3 quarts d’heure, le calvaire de Warrel Dane prend fin ... Show écourté comme on pouvait s’y attendre. Cette performance de Nevermore me laisse un sale goût dans la bouche : mais respect à Warrel Dane, d’avoir assuré le show malgré son état physique. Mais cela est-il vraiment raisonnable ? Ne devrait-il pas plutôt prendre soin de lui ?
Setlist
Inside Four Walls
Moonrise (Through Mirrors of Death)
The Termination Proclamation
Your Poison Throne
Born
The Heart Collector
The River Dragon Has Come
Emptiness Unobstructed
This Godless Endeavor
Enemies Of Reality
Symphony X
Après un intermède de quelques minutes, c'est au tour de Symphony X de prendre possession de la scène. Enfin, je devrais dire plutôt Russel Allen! Car, le vocaliste est un véritable monstre de scène qui focalise tous les regards ... et les 4 autres musicos ont bien du mal à exister autour de lui. Même l’excentrique et virtuose guitariste, Mickael Romeo reste en retrait devant la performance olympique de son chanteur. Ne parlons même pas des 3 autres membres du groupes, qui pourraient jouer en backstage tellement ils sont transparent et d’un charisme inexistant !
Mais Russel Allen quoi !!! Quelle classe ! Quelle voix ! Le colosse barbu (il est immense ce mec) arbore un sourire lumineux sur son large visage : il est manifestement ravi d’être là !
Bon, depuis la dernière fois, le pépère a dû se mettre à la cocaïne au beurre tellement il apparait épaissi. (Superbe bedaine dépassant de la ceinture Russel !) Mais, qu'importe, quelle énergie ! Ce mec tient le show sur ses larges épaules avec brio.
Le public, qui est resté un peu statique pendant Nevermore, est bien déchaîné pour Symphony X ! Un mot sur le son également parfaitement correct, clair et puissant. Mais c’est un peu une habitude au Transbordeur, il faut le reconnaître.
Le moment de bravoure du set pour moi est constitué par le morceau « Paradise Lost », plus calme et plus émotionnel. Cette chanson va littéralement me mystifier et me transporter : un instant de magie comme seul le live peut nous apporter.
Mention spéciale également aux terribles « Domination » et « Set the World On Fire (The Lie Of Lies) ».
Le groupe va nous interpréter 2 nouveaux titres issus de leur prochain album « Iconoclast » qui doit sortir en juin. Russell Allen nous annonce fièrement qu’il s’agira sûrement de leur meilleur album (démago va !) Mais je dois reconnaître que ces chansons semblent bien efficaces en effet !
Au contraire de Nevermore, nous aurons droit à un rappel de 2 morceaux dont le magnifique « Eve Of Seduction » qui clôtura ce bien bon moment de métal.
Pour conclure, une belle soirée avec un majestueux Symphony X mené de main de maître par un Russell Allen des grands soirs, mais cependant attristé par l'état de santé de Warrel Dane.
Set list
Of Sins And Shadows
Domination
Serpent's Kiss
End Of Innocence
Paradise Lost
Inferno (Unleash the Fire)
Smoke and Mirrors
Dehumanized
Set the World On Fire (The Lie Of Lies)
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Evolution (The Grand Design)
Eve Of Seduction