Allez, j'ai une soirée à tuer avant la reprise du boulot, je vais aussi y aller de mon petit (édit : non pas petit…je sais pas faire petit

) CR :
Pas forcément motivé à me relancer dans l'aventure des festivals après un Sonisphere CH 2010 cauchemardesque (merci les baskets qui prennent la boue), j'ai dû me laisser convaincre par ma moitié que les fests, c'est quand même 'achement chouette et qu'il serait dommage de laisser passer l'occase de revoir tous ces vieux groupes en phase de liquéfaction avancée

Alors malgré mes réticences, me voici reparti pour la grande aventure des fests, de retour à Clisson après une édition 2007 qui avait une première fois refroidi mes ardeurs métalliques (encore et toujours les baskets...c'était Verdun !). Cette fois je passe en mode "festivalier averti qui en vaut deux" et prévoit l'intégrale du pack du campeur qui assure : matelas, bottes, drapeau pour retrouver sa tente le soir, coussin, pulls, pèlerines, sac de couchage artic power...rien n'est laissé au hasard. Et là forcément ca passe mieux : malgré les coups de flotte, le froid glacial de la nuit ou le sol tout dur car over asséché, on survit pas si mal...mais bon, je suis définitivement trop chochotte pour ces conneries

! (tiens, comme l'armée suisse d'ailleurs, que je finis cette année)
Avion Genève-Nantes jeudi après-midi, on arrive à la gare de Clisson sans encombres, pour se faire "accueillir" par une douzaine de gendarmes

qui nous disent "le Hellfest c'est par là" en nous envoyant à l'opposé du site du fest

Forcément on est un peu perdu, car en 2007 on était venus en covoiturage, et on ne sait pas où passer pour rejoindre à pied le site. Résultat : on erre une demi-heure perdus dans les alentours de Clisson complètement à l'ouest de notre objectif...merci la gendarmerie française

. On revient à la gare pour enfin trouver le panneau qui indique la bonne direction, et sommes pris en stop par un boucher local qui va justement ravitailler son stand sur le site du camping...et là grosse rencontre, le mec super sympa qui nous raconte son amour du vieux hard et sa joie de bénéficier d'un tel festival chez lui

. Cette rencontre nous permet de prendre conscience de la grande gentillesse des gens du coin : habitués de la « chaleur humaine » suisse (huhu) et de celle des frontaliers français savoyards et autres expatriés infoutus de parler la langue locale, le choc est assez violent. C’est simple, on se croyait dans un autre monde, et nous découvrons toute une région vraiment sympa, où les gens sont extra, impression qui sera encore renforcée lorsque nous visiterons Nantes lundi après-midi. Bon on passera sur le climat, à des années lumières de notre belle constance helvétique, mais ceci doit aussi expliquer cela…
Arrivée sur le camping à 18h, et gros problème de plantage de tente : le site est quasiment rempli alors qu’il n’est ouvert que depuis 4 heures…enfin rempli, c’est un grand mot : il est bourré de trous, tous marqués « réservés » avec des cerbères chargés de sauter sur toute velléité d’installation par un « oulalala c’est pas possib’, ici c’est réservé ». Deux fois nous croyons avoir trouvé le saint graal campinesque, mais c’est simplement que ledit cerbère était allé cherché une bière et qu’il balance à son retour, après que nous avons tout déplié, la phrase fatidique. Je manque de m’exciter sur le second qui m’interdit de planter ma tente, avant de me rabattre sur une place adjacente, avec la boule au ventre qu’on vienne encore me faire chier

! Vénère après 1 heure à l’arrivée, je sens que ça va mal se passer…mais finalement tout est OK, notre emplacement est vraiment nickel à deux pas de l’entrée du site du festival, et nous aurons finalement trouvé le coin idéal, avec une terre aride spéciale « je peux pas planter mes sardines, ou si elles paraissent plantées, c’est qu’en fait elles sont tordues », et des herbes sèches spéciales « je te fais mal quand tu dors ». Enfin bon, la prochaine fois je me prendrai un château pliable ça m’évitera de râler par principe.
Le site du camping, malgré sa petitesse (vive les extensions sauvages dans les vignes), est bien mieux foutu qu’il y a 4 ans, avec des chiottes à profusion (bon j'attendrai le lundi pour finalement aller chier...l'effet camping marche à plein

), un coin flotte au tarif relativement abordable (bon là c’est une considération toute helvétique : le niveau du franc suisse par rapport à l’euro atteint des proportions indécentes, qui font que le séjour nous aura coûter vraiment pas cher), et un metal corner qui suffit pour faire tralala pouet pouet la veille de l’ouverture du fest. Bon on est loin du luxe insolent du camping du Graspop, et de ses œufs au bacon qui me font saliver chaque matin

, mais c’est quand même fonctionnel, malgré le manque de petit déj’ et de café.
Vendredi : après une nuit à me rappeler pourquoi je n’aime pas le camping (ma moitié s’en fout, elle a bénéficié du matelas gonflable…mais a eu froid malgré un sac de couchage bien épais), on se bouge gentiment sur le site du fest pour humer l’ambiance, prendre d’assaut le merchandise officiel et faire un saut au metal Corner, Klone et Valient Thorr en fond sonore. Puis départ pour le Leclerc, qui avait en son temps une aura quasi mythique, mais qui a perdu de sa superbe depuis : les métalleux y sont désormais bienvenus, tout est agencé pour eux et les chiottes ne sont même plus condamnées. On nous propose même des offres spéciales au tea-room local…qu’il est loin le temps où tout un magasin pouvait hurler en même temps à terroriser les caissières. C’est en faisant nos provisions pour les 3 jours (notamment en petit déj’) que nous assistons à la seule grosse averse de ces 4 jours. Au moins le parapluie mis en dernière minute aura servi à quelque chose.
Retour au fest’ pour Primordial, que je ne connaissais que de nom, et finalement comme entrée en matière ça ira très bien : planant, musical, pas besoin de se péter la nuque…et en plus c’est le seul concert que j’irai voir sous tente, ça tombe bien fait moche dehors. Ensuite il s’agit de manger pendant The Exploited, l’occasion de tester les différents coins bouffe, qui vont du pas mal du tout au franchement pas terrible. C’est relativement varié, du moins on peut s’en sortir sans systématiquement opter pour des Américains, qui avaient fini de m’achever par le passé. Bon les choses sérieuses commencent avec Down, qui se laisse écouter même si c’est pas du tout mon truc (comme toute la journée du vendredi, d’ailleurs). En bon mathématicien de formation, je vais ensuite me secouer les puces sur Meshuggah, avant tout pour faire plaisir à mon témoin de mariage qui ne jure que par ce groupe…bon c’est du progeux grugru quoi, ça me gave assez vite…tant pis pour mon témoin. Iggy vient faire son petit cinéma, ça me rappelle la douce folie des concerts qu’on peut venir admirer au Montreux Jazz, pas sûr que ça plaise forcément à un public métalleux (surtout vu le reste de la prog du vendredi), mais pour le côté mythique et pour écouter des grands classiques ça ira nickel, le concert est passé tout seul. J’aperçois même non loin de nous Pierre et son K-Way rouge et Talasquin avec son chapeau cochonou (grande grande classe pour le coup

), mais souffrant de timiditïte aiguë

, je n’ose faire coucou (ça me rappelle presque la fois où j’ai croisé le G@sp au Graspop 06

)
Morbid Angel j’y vais aussi pour faire plaisir à un pote d’armée qui ne jure que par eux (il s’est même fait tatouer le logo du groupe)…moui j’ai jamais accroché sur CD, ça va pas changer en live, même si je trouve que David Vincent a un charme fou. Bon il s’agit de faire plaisir à madame et on va allez voir Rob Zombie, qui est comme je l’attendais : du easy metal teinté d’indus, taillé pour le spectacle, bref sans prétention donc fort divertissant. Minuit, crevé, glacé et trempé, et ayant vraiment pas envie de me taper une nouvelle fois In Flames ou Mayhem (même si Monster Magnet m’aurait bien tenté…), je suis madame et Morphée.
Samedi les choses sérieuses commencent : tout d’abord Angel Witch, que je découvre à l’occasion, et qui là encore entament parfaitement ma journée…c’est simple, heavy, mélodique, tout ce qu’il faut à bibi (manque encore du pipeau, mais ça ça sera pour dimanche). Mekong Delta par contre c’est un poil trop compliqué quand on connaît pas…pour me prendre la tête samedi je me taperai Coroner, ça suffira. Puis voilà Hammerfall, auquel je vais assister en résistant mentalement aux quolibets entendus ça et là : oui Hammerfall c’est trululu pouet pouet, et alors ? Set list très courte, donc impeccable (le gras a été élagué), interprétation plutôt réjouissante, ça m’a mis la pêche pour la journée. Grosse poste ensuite en prévision du soir, on écoute UFO et Municipal Waste de loin, j’ai pas envie de thrasher tout de suite. Thin Lizzy, que je connais peu et mal, me fait assez peu d’effet, mentalement que je suis avec la déferlante de thrash allemand qui va survenir. Et ça commence avec Destruction, que je connais moins que les deux autres, et qui m’échauffe bien la nuque. Juste le temps de faire plaisir à Madame en assistant d’une oreille distraite à mon 4 ème concert d’Apocalyptica (ça commence à faire beaucoup de Master of Puppets au violoncelle…

), et hop je me rue à l’avant pour Sodom, pour mon petit moment de bonheur thrasheux de la journée : un mosh pit comme au bon vieux temps, sur font d’Agent Orange, de Sodomized, de M16…bref, au milieu d’un joyeux bordel, dans la bruine d’une flotte soudaine, je retrouve ma madeleine de proust de pogoteur

. Pour Kreator, que je revoyais pour la 3ème fois, je cède à madame et reste plus en retrait, principalement pour me positionner efficacement pour Scorpions (oui je sais je suis maso, mais si je suis au fest c’est d’abord pour ma femme). Bon là rien à redire : un set de Kreator, c’est un set de Kreator, y a du classique, y a du « Ich will das grösste Mosh-Pit des Festivals », y a du Flag of Hate/Tormentor…quand même moins ultime que Pratteln 2005 ou que le HellFest 2007 (rhaaa les fumigènes, un grand moment). Finalement retour à des choses plus…disons…tranquilles pour Scorpions, que je revoyais un an après un petit concert en Suisse, avec exactement la même set-list, mais un groupe moins péchu, un Klaus à la voix chancelante (alors que sa qualité m’avait marquée il y a un an) et globalement moins de folie. Bon on a pu les voir dans de meilleures conditions, mais c’était plus pour le mythe de la tournée d’adieu qui n’en finit pas qu’en tant que fan (dont je ne suis pas). Finalement j’envoie maman au lit pendant le feu d’artifice pour me lancer dans Coroner, après un concert à Lausanne mythique. Là l’ambiance est moins festive, chaleureuse, plus dans l’admiration, et effectivement le groupe est pas mal en retrait, à balancer des titres toujours aussi terribles. Bref, c’est avec le sourire au lèvre que je vais passer ma pénultième nuit.
Dimanche : l’entrée en matière se fait en douceur, cette fois à base de bal mustte-viking metal avec Turisas

, avec un set vraiment court mais vraiment festif. Et hop, c’est reparti pour une grosse journée. Je résiste à la tentation d’aller assister à Last Days of Musicality (Krabathor inside

) pour assister de loin au show de Sup, qui ne m’ont pas autant marqué que la seule fois où je les avais vus, dans une cave sombre et humide, passablement imbibé. J’ignore superbement plein de groupes que j’écoute de loin (dont Orphaned Land, qui me paraissent plus World Music que depuis la période Mabool, ou alors mes oreilles hallucinent), pour assister à la moitié de show de Loaded (sympa, sans plus), puis finalement attaquer vraiment la journée avec Pain of Salvation, qui restent un de mes groupes fétiches. Un set toujours aussi tripant, qui puisent dans ma période préférée, bref du top. Cavalera Conspiracy me permet de voir pour la 58ème fois Max en live, avec les sempiternelles reprises de quoi vous savez…et dire que j’ai débuté mes concerts metal avec Soulfly, je retombe presque dans la prime jeunesse musicale. Anathema me replonge dans un rêve entamé avec POS, ce qui rend d’ailleurs la présence des Cavalera incongrue dans cette suite. Madame veut absolument voir Mr Big, j’obéis donc à l’œil sans regrets, je ne connaissais pas et j’ai vraiment apprécié. Une découverte de plus à mettre à l’actif de ce fest. Je mange une énième crêpe bretonne qui déchire pendant Doro pour me positionner au mieux pour Judas Priest

, qui m’avaient un poil déçu pour le Graspop 2008 (la voix de Rob notamment). Et là grosse claque, le concert du fest pour moi, forcément fan je ne pouvais que succomber au Metal God, et ça n’a pas manqué. Le chant était vraiment bien (même sur Painkiller, dont j’avais fait le deuil), le nouveau gratteux se la pète pas mal mais a de quoi, bref ça envoie sec. Même si je trouve Tipton pas mal en retrait, j’ai été définitivement conquis…et forcément triste de la tournée d’adieu d’un groupe que j’aurais découvert trop tard en live. Vient ensuite Therion, que je revois toujours avec plaisir, surtout que ce coup-ci la set-list avait vraiment fière allure. C’est simple, rien à jeter, même si c’est clairement un groupe qui a le don de diviser le public (on était pas loin de crétineux irrespectueux qui chantaient n’importe quoi en hurlant dans les oreilles). Finalement le fest se termine pour nous avec Ozzy, qui a le bon goût de bien choisir ses zicos et de faire suffisamment le con sur scène pour rendre son personnage a la fois divertissant et touchant. Evidemment ça chante faux et il fait n’importe quoi, mais on s’en fout car ça reste quand même des titres incroyables, classiques intemporels auxquels on prend plaisir de reprendre les refrains à tue-tête. Pioche important dans Blizzard of Ozz, ça tombe bien c’est mon préféré, et dans Black Sab’, pas de solis chiants, tout passe comme une lettre à la poste, nickel.
Lundi retour par les transportspublic, il s’agit donc : 1. de trouver le chemin du centre-ville de Clisson 2. de prendre le train jusqu’à Nantes 3. d’atteindre l’aéroport de Nantes 4. de ne pas louper le vol. Le timing était serré, et une grosse frayeur nous attendait au point n°2 : seul un train partait aux alentours des 10h (10h21), le suivant était 2 heures plus tard (super les fréquencnces

). J’imaginais que les choses se passaient comme en Suisse : si une grosse affluence est prévu sur une ligne un jour donné, des trains spéciaux sont affrétés, ou du moins on ajoute des rames aux convois prévus. Et ben là que dalle : le train qui arrive en gare de Clisson est un TER touti rikiki (surtout pas maouss kosto), et de nombreuses personnes resteront à quai, faute de place

. En forçant un peu on arrive à rentrer avec ma femme, mais c’était limite, et là sur le coup j’était franchement vénère, surtout pour ceux dont le timing était encore plus serré que le notre. Dieu merci tout se passe bien, on a même le temps de visiter un peu Nantes avant de repartir, histoire de renforcer encore la bonne impression laissée par cette région.
Bilan du fest :
- plein de concerts sympas
- un temps terrible pour préparer son linge
- un GROS festival : le monde présent était vraiment impressionnant (camping et festival), et par moment j’avais vraiment l’impression d’étouffer...sans doute trop pour bibi, qui préfère les tailles plus modestes
- des locaux super sympas

- des prix corrects (pour un branleur suisse

)
- le record absolu négatif de dépense de jetons : 20 (oui vingt) jetons dépensés en tout et pour tout sur 3 jours, pour deux personnes…un mythe vient de s’écrouler
- un gros CR