Finalement il a fait un temps excellent le samedi, idéal pour un festival sans cagnard!
Désolé pour les groupes du midi, ça sera
FLOTSAM & JETSAM en premier pour moi. Ils représentent une certaine époque avec fougue et expérience, eux qui n'ont jamais arrêté de sortir régulièrement des albums contrairement à beaucoup de thrasheurs contemporains. Il ne reste plus trop de monde du line-up des 2 premiers albums réputés mais l'actuel est objectivement meilleur, avec par exemple l'excellent Ken Mary à la batterie (Fifth Angel, Chastain, etc.). Les anciens titres ne sonnent d'ailleurs plus si différents que ça de ce qu'ils sortent actuellement, dans une approche plus heavy/power metal mélodique. Ils jouent 4 titres des 2 derniers albums, bien défendus sur les 10 titres joués. Ils auraient pu en revanche laisser à la maison cet horrible backdrop nous imposant la vue de l'horrible pochette du dernier album, même pas honte d'une telle mocheté, mais au moins ça c'est LEMETAL.

Comparé au Flotsam vintage Eric A.K. chante forcément plus grave et moins juvénile qu'avant, ses lignes vocales sont meilleures aujourd'hui mais moins aériennes. Mis à part le fait qu'il n'arrive plus vraiment à pousser les cris de mouette sous hélium d'antan, il tient encore bien la baraque. "No Place for Disgrace" en est un poil moins épique, mais ça reste un gros classique du thrash 80's qui met tout le monde d'accord et remotive le public assez peu nombreux pour l'instant. Flotsam ne sera jamais le groupe le plus original de la deuxième vague (fin 80's) du thrash US, il en reste néanmoins un représentant légitime, compétent et toujours valable en 2019. C'est déjà beaucoup.
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Direction leurs "voisins" (Arizona) d'
ARMORED SAINT, des habitués des festivals allemands. Armored Saint c'est avant tout une famille soudée constituée de 4 membres d'origine, dont le seul changement aura eu lieu à la mort du guitariste, et où la complicité est encore évidente. Visiblement ils semblent plus dopés qu'un peloton cycliste quand on voit cette intensité de post-cinquantenaires qui ne faiblira jamais pendant le set. C'est sûr, ils ne sont pas venus juste pour tester le biergarten.
Leur heavy metal typiquement US est emmené par un John Bush fringué comme un sac à patates mais déterminé et en grande forme. L'enthousiasme ne manque pas dans le quintette qui envoie du gros matériel, mais aussi un poil de plus léger ("Long Train Home"), de l'inattendu avec des titres rarement joués ("For the Sake of Heaviness") voire pas interprétés depuis la tournée d'origine ("Underdogs"), une démarche toujours appréciable dont beaucoup pourraient s'inspirer. John Bush défend aussi fièrement leurs derniers albums, même si en fin de compte ils n'en jouent qu'une seule chanson!
L'essentiel c'est qu'ils y croient dur comme fer et nous gratifient généreusement d'une bonne grosse baffe, forçant le respect quand on se rappelle que le groupe s'est formé en 1982.
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Changement d'ambiance et aussi d'affluence avec les cultissimes suédois de
CANDLEMASS, qui ont le bon goût d'attirer subitement quelques nuages doom dans le ciel, histoire d'oublier qu'on est encore en plein milieu d'après-midi de juillet. Eux aussi sont proches du line-up d'origine puisque Johan Lanquist est de retour 33 ans (!) après son apparition désormais mythique sur Epicus Doomicus Metallicus. C'est la troisième fois que je vois les doomers, à chaque fois avec un chanteur différent.
Scéniquement c'était sans aucune comparaison possible au top avec Messiah, en revanche techniquement Robert Lowe était le meilleur, mais d'un point de vue nostalgie et peut-être émotionnel c'est bien Lanquist qui a la palme. Dans un autre genre, ce serait comme revoir Maiden un instant avec DiAnno (sur 2 jambes), sauf qu'en plus Lanquist n'était même pas un membre officiel de Candlemass sur ce premier album, juste un invité.
Il est donc un peu étonnant de le voir réinterpréter les chansons des albums suivants (avec Messiah), car contrairement à ce qu'on aurait pu croire le groupe ne se concentre pas sur ce premier album mais propose plutôt un espèce de best of 80's (+ une chanson du nouveau). Heureusement quel que soit le chanteur ces gros classiques du doom font toujours leur effet, sachant que la voix plus grave (baryton) et surtout moins opératique de Lanquist par rapport à celle de Messiah en change un peu la physionomie. Il se débrouille très bien dans l'ensemble sur ces titres écrits pour un autre, même si les envolées lyriques de Messiah m'ont manqué à certains passages précis. Mais comment résister à la profondeur et au timbre quasi-mystique de ce bonhomme désormais vieilli et blanchi mais bien plus à l'aise que je ne le craignais. La complicité semble de mise entre lui et les autres, on ne sent pas de reformation "forcée", notamment avec Leif Edling remis de ses soucis de santé et qui a décidé de ressembler à Gandalf.
Le groupe termine sur 2 énormes chansons de Epicus, peut-être les 2 plus importantes historiquement de ce genre musical, et pour la première fois avec le line-up qui les a enregistrées. Culte, forcément! Ironiquement, le soleil, vexé, revient pendant "Sorcerer's Pledge" qui narre précisément son extinction...
Avant le jugement dernier il faudrait quand même les revoir avec une setlist 100% Epicus, et après l'univers peut s'écrouler sur lui-même.
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Il y a 2 ans au même endroit et quasiment à la même heure, devant le même monde,
METAL CHURCH avait botté (pointure 46) un paquet de culs pour son retour "reformé" avec Mike Howe. Cette fois l'effet de surprise ne joue plus (en plus ils effectuent eux-même leur soundcheck), mais la présence massive reste la même (et quelle dégaine du bassiste!). Je dois quand même dire que je trouve la setlist un peu bancale et même discutable, non pas que j'attende à ce qu'ils jouent leurs titres thrash des 2 premiers albums, mais parce qu'ils ne choisissent pas spécialement ceux qui fonctionnent sur scène, et oublient également ceux plus chargés en émotion, hormis le superbe "Watch the Children Pray". Rien que le titre d'ouverture du dernier album est assez moyen, alors que la dernière fois ils s'étaient fait manger dans la main en balançant "Fake Healer" d'entrée de jeu. Dommage.
Les 2 albums de reformation sont certes corrects (sans plus à mon avis...) et sont logiquement représentés ce soir, mais forcément je préfère quand ils s'attaquent à la période 90's illustrée par tous ces plans biscornus et parfois bourrins à la fois. En tout état de cause Mike Howe est impérial, bondissant et vocalement fidèle à lui-même, une des voix les plus agressives, charismatiques et reconnaissables en 38 centièmes de seconde.

Si seulement ils pouvaient revoir leur politique de setlist ça serait parfait car ce groupe possède une certaine classe qui ne demande qu'à être mise en valeur.
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Je suis un peu partagé par le set de
SKID ROW. D'un côté leurs hits sont objectivement très bien restitués, énergiques et rock à souhait avec un groupe qui a de la bouteille et ne souffre d'aucun reproche particulier. De l'autre côté le set me laisse un désagréable arrière-goût de tribute à Sebastian Bach. Tout simplement parce que 90% de la setlist vient des albums avec Bach, comme si le groupe n'avait rien fait depuis, et aussi parce que le méritant ZP Heart mime souvent vocalement et scéniquement Bach. J'imagine que c'est ce qui lui a été demandé, et je peux le comprendre, mais j'ai en face de moi un chanteur qui rentre dans le personnage d'un autre, poussant évidemment à la comparaison (inévitablement en sa défaveur) au lieu d'être lui-même. Exemples : le nombre de "fuck" et insanités à la seconde (désolé ça me fait plus pitié qu'autre chose, je n'ai plus 15 ans), ou même la façon de bouger sur scène un peu comme Bach, alors que dans Dragonforce il ne se comportait pas de cette façon a priori. Pourquoi se changer lui-même à ce point?
Il faut reconnaître qu'il sait tenir la scène sans problème, et techniquement il assure, je suis même très agréablement surpris par la qualité de sa performance. Venant de Dragonforce il a réussi à s'adapter avec talent et implication. Par contre je suis obligé de dire qu'il manque d'émotion brute par rapport à Bach, ce qui le dessert dans les ballades notamment, mais pas uniquement.
La seule chanson un peu inattendue (pour ma part) et également décalée est la reprise des Ramones et chantée par le bassiste punk. Tant mieux pour la setlist sur le papier vous me direz, mais artistiquement c'est quand même un peu la loose de n'avoir rien à défendre sur 30 ans. A mon sens un groupe doit continuer à produire, même lentement, rarement, de nouvelles choses qui tiennent la route pour rester crédible et éviter de se complaire dans un effet nostalgique ou "classic rock". Sous-entendu : du passé.
Ceci étant dit, le groupe tient parfaitement son rang encore aujourd'hui, et la prestation globale est objectivement meilleure que celle de Bach au même endroit les 2 dernières fois où je l'ai vu, ce dernier faisant un peu n'importe quoi en jouant au métalleux clichesque malgré de très bons musiciens. Donc de quoi je me plains hein? Skid Row sont meilleurs que le Sebastian Bach band pour jouer ces chansons, et pour cause, il faut être honnête et le dire. Mais ils n'en sont pas plus crédibles, tous les 2 jouent quasi-exclusivement les mêmes albums de Skid Row, sauf que Bach sort et défend ses albums solo, qui sans être mémorables peuvent être un minimum joués sur scène.
L'idéal serait bien entendu que chacun revienne à la raison et se remette ensemble, mais ce n'est vraiment pas gagné. En attendant, cette formation 2019 de Skid Row se laisse apprécier si on ferme les yeux.
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Premier passage à la petite salle de la journée, pour voir
TRIBULATION, des ovnis dans la programmation mais c'est une habitude au Bang Your Head en réalité. D'entrée j'aime beaucoup leur présence et présentation scénique, sombre et hypnotique comme leur dark metal original tantôt death, tantôt gothique, voire les 2 à la fois, joué avec un son organique très appréciable pour du metal dit "extrême". Je ne connais que quelques titres entendus ici et là mais j'ai été séduit par la prestation d'ensemble, à la fois pro, artistique et intense.

Devant un public poli et attentif, je me dis que les gens vont certainement commenter la danse permanente d'un des des guitaristes avec ses moulinets de bras, ses espèces de franges et ses pas fantomatiques, probablement l'objet de moqueries. Mais moi je trouve son espèce de transe insaisissable au contraire très à propos dans leur démarche artistique, et son androgynie assumée change des attitudes pseudo-viriles prévisibles à mort.
De toute façon ce ne sont certainement pas des gros durs, les suédois dédicacent une chanson à toutes les mamans de l'assistance. Comme quoi, faut pas avoir peur des maquillages blancs et des dessins morbides.
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Ne me demandez pas de détails sur
AVANTASIA, en train de jouer sur la grande scène pendant Tribulation, je n'ai toujours pas assisté à un concert complet de leur part, juste quelques bribes. D'habitude c'est le début, cette fois ça sera la fin. Par choix personnel bien sûr, mais aussi parce que Tobias Sammet me tape sur le système. Exemple direct : j'arrive devant la scène en plein milieu d'un morceau durant lequel subitement Tobias arrête les musiciens 30 secondes pour présenter son batteur (celui d'Edguy, au chômage technique)! Putain mais il ne pouvait pas attendre au minimum la fin de la chanson? Non, il faut qu'il fasse chier en plein milieu, et je ne parle même pas des discours sans fin qui suivent.
Cette façon de sur-communiquer façon mec cool et blagueur, ce qu'il est certainement, rien de personnel, rend ses concerts fatigants et interminables. Cela ne saoule pas encore les teutons? Comment ils font? Bon, Jorn Lande et Geoff Tate sont présents pour éviter de m'endormir, mais honnêtement je n'en peux plus de Sammet, ni vocalement ni scéniquement... Je redonnerai une chance au groupe quand il n'en fera plus partie sur scène! Comment ça c'est pas possible?
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Bon, il est tard, mais sur le papier le concert de
ROSS THE BOSS ne peut qu'être excellent puisqu'ils jouent exclusivement les premiers albums de Manowar. Que demande le peuple, allemand, bourré, et crevé en fin de festival de surcroît? La petite salle est désormais pleine à craquer.
Mais entre la théorie et la mise en pratique il y a une marge, je savais un peu à quoi m'attendre en ayant vu des vidéos sur le net, et je n'avais déjà pas trop envie de voir ça. Je rate le début mais m'y rends quand même, des fois qu'une bonne surprise se fasse jour, et en fait... non. C'est exactement comme je le pressentais, voire pire : vulgaire.
Ross the Boss & Co jouent du Manowar à fond de cale, accéléré et hurlé, plus LEMETAL que LEMETAL. Sauf que ça m'emmerde car ça tue le charme et l'atmosphère de ces chansons. Je dirais même que les plus réussies du Manowar de l'époque sont souvent les plus lentes, alors autant dire que je n'ai aucune envie d'en entendre des versions sur-testostéronées de speed heavy metal screaming à testicules compressés dans un mixeur. En parlant de ça, Marc Lopez fait exactement ce que je ferais si j'étais chanteur et que je voulais parodier Eric Adams : hurler et rentrer dans le lard (ça tombe bien il a un physique de Conan le Barbare). Mais je n'aime pas son phrasé, pas d'émotion quelconque qui s'en dégage non plus, et ses cris incessants sont caricaturaux même sur du Manowar (c'est dire). Désolé.
Non franchement c'est juste too much pour moi, même Ross Friedman joue plus vite que nécessaire, comme s'il avait fait un stage d'onanisme chez David Shankle. Bon OK j'exagère, malgré tout ça reste parfaitement écoutable dans son cas. Je dois bien reconnaître que Mike LePond (d'Avignon) et Steve (sauce) Bolognese sont d'excellents musiciens, LePond arrive même à reproduire le son de DeMaio ce qui n'est pas une mince affaire.
Alors oui du coup leur prestation est plus punchy et agressive que ce que celle de Manowar, j'imagine que dans cette optique ça peut plaire et le public semble apprécier dans l'ensemble. Mais pour moi ça en devient puéril à autant forcer le trait, alors je sors de la salle au bout d'une poignée de titres sans demander mon reste. Je préfère mon lit of steel à ce vacarme sans charme.
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Mon top de la journée :
1/ Armored Saint
2/ Candlemass
3/ Tribulation
4/ Metal Church
5/ Flotsam & Jetsam
6/ Skid Row
7/ le reste
8/ le prix des boissons