Comme mentionné dans le sujet du Wacken, c'est avec une sincère désolation que je me vois dans l'obligation de vous signaler ne pas avoir de récits rocambolesques à vous narrer vis-à-vis de mon périple début Août.
Incroyable mais vrai, la compagnie de bus semble avoir un tant soit peu (je nuance tout de même le propos car j'ai malgré tout quelques conneries à déballer, Voyages 4A ne sont pas non plus devenus irréprochables du jour au lendemain, faut pas rêver) appris de ses erreurs passées, et d'avoir fait un minimum d'efforts pour corriger certains tirs.
Explication de texte :
Ainsi donc Novo Travel, le
consortium responsable de l'organisation dudit voyage, se révèle être
la fusion de rien moins que Voyagenbus, PartyTrip et Voyages 4A, soient LES 3 grosses pointures dans le domaine en ce qui concerne le niveau 0 de la renommée qualitative de trajets groupés.
Ayant pris connaissance de la réputation en question des organismes
a posteriori seulement, et la transaction financière ayant déjà été clôturée, il m'était trop tard pour faire machine arrière.
"
Never mind the bollocks, here's Rock'n'Roll" pensais-je sur le coup par défaut, quand bien même la lecture des pléthoriques "anecdotes" tristement célèbres ici présentes accroissait peu à peu une appréhension latente du trajet, pour ne pas dire une angoisse de ne pas arriver en temps et en heure pour le festival, ou du moins
a minima sain et sauf...
Le 1er Août arrivé, le rencard est fixé à 13h, pour un départ prévu 30 minutes plus tard, au niveau des Colonnes du Trône de la Place de la Nation, point de repère visible au loin et du reste classé parmi les monuments historiques, quoique suffisamment dégradé par les ravages du temps en l'état actuel des choses pour coller un minimum au contexte
Thrash de l'attroupement exigé par les circonstances.
Car attroupement il y a bien le long de ce qui ressemble plus ou moins à une file de gare routière, au pied d'une fameuse chaîne de restauration rapide qui pourra remercier la foule de chevelus affamés de lui fournir partie de ses recettes de la journée.
Ayant anticipé le coup du casse-dalle, j'observe ces allées et venues depuis le trottoir.
Jusqu'ici, tout va bien...
L'accompagnateur, un certain Julien, ne tarde pas à débouler, barbe hirsute, tignasse attachée en catogan et veste à patches à l'appui.
Aussi semblerait-il qu'on n'ait pas affaire à un type assigné au pif sans corrélation avec nos intérêts communs, et que l'on navigue donc tous dans la même galère, c'est déjà un bon signe.
L'appel commence laborieusement, les noms ayant vaguement été griffonnés à la va-vite sur un bloc-note, néanmoins le remplissage du car se fait progressivement ; et puisque que je figure bien sur la liste, c'est dans un soulagement extrême que je charge mon barda dans les soutes.
Notez d'ailleurs que l'agence avait pris le soin d'envoyer au préalable un message de confirmation aux participants quelques jours avant le départ stipulant les modalités relatives au trajet, et notamment la nécessité d'imprimer sa convocation tout en se munissant de ses papiers, ce qui est une très bonne chose en soi, même si l'appel est fait à la légère sans véritable vérification, une mesure de sécurité auxiliaire j'imagine.
Mais tandis que le gros des troupes est à bord, un contentieux semble préoccuper la quinzaine de personnes restée à l'extérieur :
On comprend rapidement que les intéressés avaient passé leur réservation assez tôt l'année précédente auprès de Voyages 4A, à l'époque où l'entité existait encore de son propre chef, c'est-à-dire avant qu'elle ne soit assimilée comme les 2 autres par ce que est ainsi devenu Novo Travel.
Or c'est précisément la précaution d'avoir voulu anticiper le plus tôt possible l'épuisement des billets pour le Wacken qui leur porte préjudice, puisque la transmission de leurs dossiers n'a pas été faite par Voyages 4A à la nouvelle administration après fusion ; et ceux-ci ne figurant pas sur la liste, on leur refuse l'accès à bord, faute de place impartie.
Or pas de car, pas de Wacken.
Et pour eux qui ont pré-payé leur commande comme tout le monde, on comprend facilement que la note salée soit rude à ingérer.
Les protagonistes échangent donc de vive voix -mais sans que ça vire à la foire d'empoigne virulente pour autant, loin de là- pendant une bonne demi-heure, pour finalement parvenir à joindre l'agence et trouver une solution sans heurts : on leur envoie un autre car.
Le notre quitte ainsi la Place de la Nation sous le regard penaud et sceptique des laissés-pour-compte qui peuvent naturellement se sentir lésés.
La suite de l'histoire nous apprendra pourtant que ledit car de substitution aura bien rempli son office, mais on y reviendra.
Un bref coup d’œil alentours permet de constater que le nombre de places libres restantes aurait pourtant été largement suffisant pour accueillir tout le monde, mais pas de panique : des étapes sont prévues à Lille puis Bruxelles pour récupérer des passagers supplémentaires.
À partir de là, je peux me permettre de vous la faire en accéléré, puisqu'en dehors du fait que l'autocar ne dispose pas de toilettes, inconvénient de taille qui nuira principalement aux 2 Niçois de la marine assis derrière moi qui n'iront pas de main morte avec le lever de coude pendant tout le trajet, et qui, malgré des requêtes répétées pour une halte vidange au bout de quelques heures de route, devront franchement hausser le ton pour parvenir à leurs fins (ou plutôt celles de leurs vessies respectives) ; et le fait que suite au changement de chauffeur à Bruxelles, la patiente Patricia (fallait entendre les conneries balancées à bord pour le croire, même si ça restait globalement bon enfant, un très récurrent "
Allez PatoOoOou !" venant régulièrement réveiller les quelques assoupis) se paumant littéralement à la sortie de la capitale Belge, et nous faisant de fait tourner pendant une bonne plombe avant de rallier le sésame nous menant
in fine vers Hamburg, le voyage se déroulera sans encombre.
C'est d'ailleurs à Bruxelles que l'on retrouvera le second car, bel et bien occupé par les malheureux restés sur la touche au départ, pour un peu et tout irait presque pour le mieux dans le seul des mondes qui nous sont connus.
Et très honnêtement je vais pas revenir sur ce petit écart, puisqu'à une petite heure près, personnellement ça me fait plus marrer qu'autre chose en y repensant, sans compter que ça nous permis d'avoir un bel aperçu de la ville, alors encore ensoleillée sous les derniers coups de 18h et des capsules.
...Lesquelles me permettent à merveille de faire la transition (si c'est pas beau ça) avec un détail tout à fait dérisoire mais que tous les soiffards noteront avec intérêt : le Julien avait prévu le coup, et même si la caisse réfrigérée ne s'avère contenir que de très génériques Heineken, les bouteilles sont proposées à 1€ pièce, ce qui permet à l'ensemble des occupants de picoler gentiment dans la joie et la bonne humeur.
Le sommeil aide à digérer les 15h de route qu'on ne verra pas réellement passer, l'arrivée à Wacken se faisant vers 5h, et le temps de distribuer leurs billets à ceux qui, comme moi, avaient pris l'ensemble aller-retour / entrée / camping, sans aucune erreur cette fois-ci, et de rappeler clairement les modalités du rendez-vous pour le retour Dimanche matin, et l'on pénètre finalement sur le site du festival.
Les guichets étant quasiment déserts à cette heure de la nuit, les tentes sont plantées autour de 6h, nous laissant ainsi un bon créneau pour finir la nuit.
Plutôt bien goupillé, mine de rien.
À vrai dire, l'unique vrai problème dans cette organisation viendrait plutôt du voyage retour lui-même, dans la mesure où le rencard est donné à 3h pile, ce qui force à faire l'impasse sur le concert de clôture -en l'occurrence les omniprésents Edguy (que finalement je n'aurai pas réussi à voir une seule fois sur tous mes festivals estivaux, faute de planification conciliante)-, mais surtout à replier son matériel et sa tente en catastrophe pour ensuite cavaler, barda à bout de bras, vers la zone routière indiquée.
Pour une raison que je n'ai pas saisie, c'était soit ça, soit fixer le départ à 6h, ce qui aurait trop différé l'arrivée à Paris pour rendre le car en temps et en heure, les éternels bouchons étant d'autant plus complexes à esquiver en fin de soirée ; ou du moins c'est ce l'interprétation que j'en ai tirée d'après les renseignements que j'ai pu glaner.
Manifestement, et quoiqu'il en soit, ça a toujours été le fonctionnement adopté, à en croire les habitués du voyage des années précédentes.
Circulez, y a rien à comprendre.
L'un dans l'autre, je peux pas dire regretter le voyage, expérience amusante à vivre une fois s'il en est, dans la mesure où elle s'est correctement déroulée dans sa globalité -fût-il utile de le rappeler- ; mais il est certain qu'au vu de la durée cumulée sur l'ensemble du trajet, et l'urgence qu'il implique pour le départ, si le choix s'offrait à moi pour les prochaines opportunités, j'opterai pour le train sans hésiter, dont, quoiqu'on en dise, la meilleure garantie d'amener à bon port
a fortiori demeure un atout non négligeable.
En regrettant que ma contribution n'atteigne pas les sommets d'ineptie évoqués plus haut, j'espère vous avoir été utile.
