Amon Amarth, c'est un groupe que j'avais déjà vu sept fois dans un peu toutes les configurations possibles depuis dix ans (festival en position basse ou de quasi-tête d'affiche, et en salle en première partie ou en tête d'affiche). Je ne m'en lasse pas et je pense que je pourrais les voir une fois par mois que ce serait toujours avec plaisir

. Pourtant, quand j'ai appris l'annonce officielle de leur venue à Toulouse, ça ne m'a pas fait spécialement plaisir. Car cette affiche, aussi alléchante soit-elle, tombait assez mal. Trois gros concerts (en l'occurrence Motörhead, Scorpions et Alice Cooper) étaient déjà annoncés sur octobre et novembre, plus Pain et Amorphis qui ne sont pas aussi importants commercialement parlant mais qui risquaient de conduire les gens à faire des choix... Sans compter d'autres concerts qui ont été confirmés après! En plus, ça tombe le samedi d'avant la Toussaint. Une grosse dispertion du public metal était donc à craindre pour l'ensemble des concerts toulousains sur cette période
Fort heureusement, le concert d'Amon Amarth n'en a finalement pas fait les frais, même si le groupe aurait attiré plus de monde à une période moins chargée et hors congés scolaires. Un peu plus de 700 personnes ont fait le déplacement à Bruguières, au nord de Toulouse, pour assister à l'invasion viking en ce week-end de pont (de Bifrost

). Le score est tout à fait honorable vu les circonstances

. Bien sûr, ce n'est pas sold out contrairement à d'autres dates françaises, mais la salle est particulièrement grande et peut accueillir jusqu'à 1800 personnes en configuration maximale. Il y a en fait autant de monde à Toulouse ce soir que sur d'autres dates affichant complet mais où la salle a une capacité moindre, donc le public sudiste n'a pas à rougir de la comparaison avec le reste de la France comme je le craignais au départ
Ne connaissant pas les lieux, on se retrouve avec Piggy et le Fab chez ce dernier, qui habite à Aucamville, sur le chemin de la salle en partant de Toulouse. Le temps de se poser un peu et de discuter autour de quelques bières, on s'atarde un peu et on loupe
DWAIL, groupe toulousain qui s'était rajoûté in extremis à l'affiche. Bruguières étant un petit village comptant moins de 5000 habitants (la campagne au bord de la ville, en fait), on se demande quand même ce qu'il peut y avoir comme salle de spectacle dans un coin pareil...
Eh bien la salle du Bascala, qui a ouvert il y a quelques mois à peine, est très bien indiquée et en prime, on voit de très loin son logo rouge dans la nuit

. Elle dispose d'un très grand parking (qui est fort bien garni, à notre surprise), et devant l'entrée un écran géant fait un slideshow des affiches programmées dans la salle. On a d'ailleurs essayé de poser devant l'affiche du concert de ce soir, mais la luminosité est tellement forte que ce n'est pas photographiable
On est acueillis au guichet par un Moocher (qui fait partie de SPM, l'association qui organise la date) très content de l'affluence, après que l'on ait craint pendant longtemps une déconvenue financière

.
A l'intérieur, c'est ultra-moderne, avec deux bars dans le couloir hors de la salle proprement dite (ce qui n'est d'ailleurs pas forcément pratique, on ne peut pas regarder le concert de la buvette si on vient en curieux...). Quant à la salle, elle est très grande, ultra-moderne avec une scène immense. Par contre, elle est tout en largeur, ce qui fait assez bizarre. En plus il n'y a qu'une entrée, sur la droite, ce qui fait que les deux côtés sont assez déséquilibrés, les gens ayant tendance à ne pas traverser toute la salle pour se placer... Et du coup, côté gauche, on circule très agréablement
Le temps de rencontrer un Achille bien entammé, de trinquer et de poser avec lui

et les hostilités commencent avec
SEPTIC FLESH. Troisième fois que je vois les Grecs en cette année 2011, et deuxième passage pour eux sur Toulouse après leur date au Ramier en mai dernier. Ils avaient bien convaincu les 150 personnes présentes, et ils avaient enfoncé le clou au Hellfest en faisant une superbe prestation. Ce soir, ils sont bons mais un ton en dessous.
La taille de la scène paraît trop grande pour eux. Ils ont la même déco que pour les dates précédentes, avec un pied de micro ultra-design et un joli backdrop aux couleurs de "The great mass", leur dernier album. Si ça va très bien dans une petite salle ou sur une scène de festival moyenne comme une tente du Hellfest, ça perd beaucoup sur une scène immense comme celle du Bascala. Comme en plus le groupe est assez statiques, ils ont l'air un peu perdus

. Autre point faible: les lights! Le groupe est toujours éclairé de dos par des projecteurs rouges, ce qui fait qu'on n'en voit la plupart du temps que des ombres. Spiros est pourtant un frontman très charismatique, mais là ça n'a pas trop fait effet. Bref, autant le visuel avait été un point fort de Septic Flesh sur les dates précédentes, autant là ça les a désservis.
Autre point faible de Septic Flesh: la playlist est ultra-prévisible et basée exclusivement sur les deux derniers albums (très bons au demeurant). On n'a même pas droit à un "Unbeliever" qui dépote tout, et tous les titres qu'ils ont joués là avaient été joués sur les dates du printemps dernier

. Septic Flesh avait fait une tournée française de douze dates en tête d'affiche, plus le Hellfest, et ils reviennent pour quatre dates en province avec Amon Amarth... Dans ces conditions, on pouvait attendre qu'ils varient un peu
A part ça, c'était bien quand même, hein

Ce sont quoi qu'il en soit de bons morceaux, le groupe est carré et bénéficie d'un son correct. Sans être au top non plus, car un peu trop saturé et avec un micro trop bas, le son est toujours bien meilleur qu'au Ramier en mai (ce qui est un gros plus pour ceux qui y étaient et qui restaient sur l'impression d'un bon concert salopé par un son pourri) et que sous une tente du Hellfest. Ca assure bien, Spiros est très communicatif et habité par ses chansons, et il a toujours sa terrible voix qui en fait l'un des meilleurs vocalistes de death metal. Et même si les poses et le décor de scène ne sont pas mis en valeur par l'éclairage, les lights rouges permettent en revanche de bien restituer l'aspect dark et mystique de la musique des Grecs. En tout cas, une chose qui fait toujours son petit effet sur cette tournée: le wall of death au ralenti sur "Persepolis", qui a attiré pas mal de monde les uns contre les autres

Lou Cipher (arrivée en retard suite à des problèmes de voiture de son taxi driver et qui nous a rejoints au milieu de la prestation de Septic Flesh) avait l'air impressionnée

Mais la chanson étant assez lente, avec des mélodies orientales lancinantes, ça n'était pas violent du tout et n'importe quel petit gabarit aurait pu y prendre part sans risques
Au final, Septic Flesh aurait pu faire bien mieux, c'était le moins bon concert d'eux sur les trois que j'ai vus cette année... Mais c'était bon quand même

En tout cas, le public a bien suivi puisque la moitié de la salle au moins headbanguait et levait les bras en choeur

Tant mieux si ça leur fait marquer des points et s'ils repassent pour une prochaine tournée
Playlist de SEPTIC FLESH:
The Vampire from Nazareth
We, the Gods
Pyramid God
A Great Mass of Death
Anubis
Persepolis
Five-Pointed Star
Une pause relativement longue s'ensuit. Achille est toujours aussi déchiré, je ne suis pas sûr d'ailleurs qu'il ait vu grand chose de Septic Flesh, mais c'est quand même un plaisir de trinquer avec lui et JR, l'homme qui était derrière le micro de Metal Nemesis avant que je n'arrive à Toulouse et que lui fasse le chemin inverse vers Paris

Et ça fait encore plein de photos dans les chiottes et ailleurs, puisque Lou Cipher n'en avait pas encore profité

Et l'occasion aussi de boire encore... Bouh pas bien

Autant au concert de Pain jeudi, je n'avais bu que deux bières, autant là c'est bien plus et sans que j'ai eu à débourser quoi que ce soit de ma poche puisque j'ai bénéficié des tournées des uns et des autres et du forfait spécial 10€ pour quatre demis pratiqué par la salle

Heureusement que Piggy avait ramené des bonbons ultra forts qui font diminuer le taux d'alcoolémie (en fait ils diminuent pas mal l'envie de boire).
Après ces joyeux moments, on passe aux choses sérieuses car les Vikings ont remonté la Garonne

Ca faisait deux ans que je n'avais pas vu Amon Amarth (depuis le Wacken 2009) et ça commençait à me manquer. Bon, c'est quand même la huitième fois que je les vois, là c'est de la gourmandise

Même si le petit dernier, "Surtur rising", n'est pas le meilleur qu'ils aient fait, ce groupe est toujours une tuerie en live. Ils ne m'ont en tout cas jamais déçu à ce jour, et ce ne sera pas encore pour ce soir que j'en reviendrais insatisfait. Par contre, il y a une chose pour laquelle le groupe a changé: avant, leurs playlists variaient toujours d'une date à l'autre. Là, c'est exactement la même pour chaque date de la tournée. En bon fan, j'ai tendance à regarder les playlists sur chaque date, sans compter les CR, donc je connaissais à l'avance le déroulement du show... Mais après tout, j'avais qu'à pas aller regarder avant!
Le groupe débarque sur "War of the gods", première chanson du dernier album assez efficace et pas mal pour se mettre dans le rythme, suivi d'un "Rune to my memory" sympa.
Le son est un peu brouillon au début, mais ça va s'améliorer par la suite. En tout cas, contrairement au groupe d'avant, les Suédois ne sont pas perdus sur cette grande scène. Habitués à jouer sur des grandes scène de gros festivals comme Wacken ou le Summer Breeze, ils savent occuper l'espace comme il se doit, permutant leurs places relativement régulièrement. Johan Hegg, qui a pas mal perdu de bide depuis la dernière fois où je l'ai vu, se déplace d'un côté à l'autre de la scène, levant régulièrement sa corne à notre santé

. Il fait également pas mal d'effort pour parler français, même si ses speeches sont quand même essentiellement en anglais

. Vu la taille de la scène, le groupe aurait pu ramener sans problème son décorum de festival avec drakkar et combats de Vikings, mais c'est bien évidemment trop coûteux pour une tournée entière. Donc ils ont juste une déco assez minimaliste avec un simple backdrop de "Surtur's rising".
Le groupe a droit en tout cas à un accueil royal

. J'ai rarement vu autant de monde participer activement à un concert à Toulouse, où le public est en général assez paisible. Il n'y a pas eu de walls of death ni de circle pit, par contre des pogos sympas

On est loin de l'ambiance de fous furieux du Wacken 2009 où ça chargeait de partout (le sud de la France ne sera jamais l'Allemagne!), mais ça prend bien quand même. Les deux tiers de la salle au moins lèvent les bras, headbanguent et scandent les refrains

Le groupe a l'air de bien ressentir ce bon accueil: ils ont tous le sourire et leur prestation est un peu plus qu'un show professionnel bien rodé.
Dès le troisième morceau, je me rue devant pour "Destroyer of the universe", laissant ainsi Lou Cipher et Piggy sur le côté

Je trouve que le dernier album manque d'hymnes, mais cette chanson fait exception à la règle. C'est l'un des meilleurs morceaux bourrins d'Amon Amarth à mon avis, donc je lui ai fait honneur en pogotant comme un fou

"Live without regret" se prétant moins aux folies furieuses, je quitte la fosse pour retrouver mes comparses avec le tee-shirt bien trempé

Et puis j'y retourne pour le classique "Pursuit of Vikings", qui fait toujours son effet, et j'y reste pour les deux morceaux suivants. Pendant ce temps, Louise et Régine avaient été aux chiottes et sont revenues avec le Fab et de la bière, donc j'en profite pour me réhydrater sur l'assez moyen "Slaves of fear", et je vais finalement rester sur le côté pendant cinq ou six morceaux.
En fait, j'ai quand même une chose à reprocher à cette playlist, c'est qu'elle est beaucoup trop basée sur les deux derniers albums. J'adore "Twilight of the Thundergod", mais beaucoup moins "Surtur's rising". C'est dommage aussi d'avoir complètement zappé "The crusher" et "The avenger". Et puis "Versus the world" et "Fate of norns" contiennent bien d'autres hymnes que les inévitables "Pursuit of Vikings" et "Death in fire". Par contre, j'ai le grand bonheur d'avoir enfin "Ride for vengeance" (seul extrait de "Once sent from the Golden Hall" joué ce soir) en live

Le riff de cette chanson est absolument trippant
En tout cas, le final est énorme. Quand Johan commence à annoncer un titre de "With Oden on our side" et à scander "son of Oden, master of war, ASATOR !!!!", je me rue dans la fosse pour un nouveau pogo de la mort qui tue sur cet hymne bourrin des Vikings, et ensuite c'est l'inévitable "Death in fire"

:hail:
Pour les rappels, je n'arrive pas à convaincre Lou Cipher de venir devant, par contre Piggy m'accompagne pour un bon final avec l'énorme "Twilight of the Thundergod" et le festif "Guardians of Asgard"
Et voilà: une heure trois quarts d'un show impeccable se termine ainsi! Amon Amarth a réussi à convaincre tout le monde. La playlist aurait pu être plus diversifiée, comme je l'ai déjà dit plus haut, mais j'ai pris ma claque quand même

Au moins j'ai eu des morceaux jamais entendu en live à ce jour (une gageure quand on voit un groupe aussi régulièrement). Par contre, quand même, ça fait bizarre de voir un concert d'Amon Amarth sans "Victorious march"
Playlist d'AMON AMARTH:
War Of The Gods
Runes To My Memory
Destroyer Of The Universe
Live Without Regrets
The Pursuit Of Vikings
For Victory Or Death
Varyags Of Miklagaard
Slaves Of Fear
Ride For Vengeance
A Beast Am I
Embrace Of The Endless Ocean
Free Will Sacrifice
Asator
Death in Fire
Twilight Of The Thunder God
Guardians Of Asgaard
Voilà donc une superbe soirée, réussie en tout point avec une belle salle, des groupes à la hauteur et une superbe ambiance. Merci à l'association SPM d'avoir organisé cette soirée, pour laquelle j'étais très sceptique (flesh

) au départ... C'était très risqué, ce n'était pas gagné d'avance, mais c'est finalement une belle réussite
